Aux arguments avancés en faveur des revendications de nos compatriotes homosexuels(es), j'avais cru bon d' ajouter celui-ci que je rappelle en substance: satisfaire ces revendications revient aussi à restaurer un espace public où les principes constitutifs d'une éthique republicaine demeurent ensevelis sous l'avalanche de doléances, d'aspirations individualistes, férocement crispées sur les droits au mépris des vertus devenues étrangères: la confiance et la solidarité, désubstantialisées en petits îlots associatifs.
Il ne s'agit pas de dénigrer systématiquement ces phénomènes de repli, de regroupements censés réagir aux ou pallier les carences de l'Etat: le communautarisme est une étape positive qui permet de faire l'épreuve de l'authenticité, de la légitimité d'une lutte menée dans une solidarité de groupe pour se faire mieux entendre du pouvoir.
Aussi sa disparition pour se fondre dans l'ensemble de la population est le signe de sa victoire , et récompense tous les efforts , les sacrifices , requis dans une pratique militante qui a convaincu l'Etat: ainsi en a-t-il été des revendications enfin satisfaites des homosexuels(les).
Les aspirations des homosexuels(les) ne se sont soldées par de vagues promesses, ni par l'autorité dont peut disposer le Président de la Republique, mais en toute légalité republicaine.
Se regrouper sous un sigle c'est adopter le même comportement que ceux qui , après s'être déchainés contre eux, refuseraient de se plier à la loi et pourraient se venger sur eux : ce mode de reproupement , de pugilat sigle contre sigle est un avatar d'autodéfense , révélateur de l'arrogance anti citoyenne, consécutive à un individualisme déjà triomphant, renforcé par l'idéologie du chacun pour soi, induite du pouvoir précédent, conscient de ses droits au mépris de la"chose" publique dont il est à des années lumière. Voilà pourquoi, restaurer un peu de conscience civique vaudrait mieux que le choix d'un nouveau repli qui n' a plus de raison quand l'Etat a donné raison à ses revendications.