sic et non

"Adhérents du club" : l'expression, le syntagme, sont à des années lumière de ma vision du monde et de ma détermination à consacrer partiellement ma retraite de" Professeur agrégée de lettres classiques" à poursuivre dans MEDIAPART mon activité d'intellectuelle.

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Billet de blog 22 avril 2014

sic et non

"Adhérents du club" : l'expression, le syntagme, sont à des années lumière de ma vision du monde et de ma détermination à consacrer partiellement ma retraite de" Professeur agrégée de lettres classiques" à poursuivre dans MEDIAPART mon activité d'intellectuelle.

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Parenthèse grammaticale

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"Adhérents du club" : l'expression, le syntagme, sont à des années lumière de ma vision du monde et de ma détermination à consacrer partiellement ma retraite de" Professeur agrégée de lettres classiques" à poursuivre dans MEDIAPART mon activité d'intellectuelle.

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Pour discréditer les connotations prétendûment passéistes du vocable"transmisson" ainsi que sa priorité dans la mission de l'enseignant, on fut tenté, non sans succès, de substituer à l"élève", destinataire passif, trop compromis dans un système scolaire sinistré, le partipe présent actif substantivé du verbe "apprendre":"l'apprenant".

"Apprendre", composé du verbe "prendre" est de ces mots qui ont perdu au cours du temps, contrairement à d'autres, leur vigueur sémantique, et semblent méconnaissables: décalque du verbe composé latin "adprehendere", devenu par euphonie -ici assimilation de la dentale sonore"d" à la labiale sourde "p"- "apprehendere", il signifiait, renforcé par la préposition "ad" qui indique la direction et plus rarement l'hostilité: prendre, saisir, attaquer,fondre sur, assaillir: autant de significations peu compatibles avec l'éthique éducative.

 Pourtant, le choix du partipe présent actif substantivé n'est pas sans révéler une sorte de volontarisme offensif: l'adolescent est perçu , non pas- ce serait exagéré- comme un prédateur,mais un acteur responsable de son instruction, comme un conquérant du savoir; il est interessant  de constater que la tournure passive de ce verbe transitif direct(apprendre) n'est possible qu'avec un sujet non animé: on peut tourner au passif : l'adolescent apprend sa leçon= la leçon est apprise par l'adolescent; on ne peut pas dire, quoique en dise Grevisse, signalant deux occurrences dans le Littré, mais sans compément d'agent: "l'adolescent est appris par l' enseignant" parce que "apprendre" ne peut avoir de complément d'objet direct animé :on ne peut pas dire :"l'enseignant apprend l'élève"; et pour qu'apprendre souffre une construction avec complément animé à la forme active, il faut dire" l'adolescent apprend quelque chose de l'enseignant": en somme l'apprenant n'est jamais exposé à être un"étant appris". On dit:"tel est pris qui croyait prendre" mais on ne peut dire:"tel est appris qui croyait apprendre"

L'enseignant est lui-même un "apprenant";il apprend à des élèves ce que ils ne savent pas. Remplacer"élèves " par "apprenants, pourrait être parier pour l'égalité des intelligences, mais c'est surtout mettre sur le même pied le savoir et l'ignorance, gommer la différence entre qui apprend à et qui apprend de; et c'est aussi discréditer implicitement non seulement le droit de transmettre des connaissances, mais la nécessité de les vérifier. 

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