L' idéologie sécuritaire est sans doute l' héritage de la droite le plus contraire aux attentes d'un renouvellement radical de sa politique. IL ne peut s'accomplir sans une évolution des esprits que l' Etat - sans être un Etat providence- doit initier, et en imaginant quels discours, quels symboles quels actes en déclenchent et en favorisent les processus.
Cette idéologie s'est répandue dans l' ensemble du pays, insidieusement: elle en freine l'essor; on peut la résumer par ses conséquences les plus nefastes: méfiance, rejet, indifférence, hantise du risque, repli, conservatisme, inaptitude à la compassion, à l'empathie : exemple:le traitement des "Roms"!
Elle s'étend à des domaines où on l' attendrait le moins: dans une sorte de surenchère protectionniste, précautionneuse qui entretient les élèves dans une vison rébarbative de l'effort, de la fatale austérité du travail de la reflexion; à la peur de risquer savie, de se faire attaquer, voler son argent s'ajoute la crainte de se risquer à penser!
Relève aussi de l'idéologie sécuritairela question posée récemment à un intellectuel:"la littérature est-elle en danger?"Là aussi s'exprime le désir de mettre la littérature à l'abri du vulgus et là aussi on choisit-Quelle méprise!-la "sécurité" d'une littérature consensuelle, aux critères reconnus plutôt que le risque de la nouveauté!
L'espace public est politiquement désert:la vie est devenue l'objet sacré à préserver; dans tous les domaines on préfère le statu quo au risque encouru d'affronter le changement: le fait divers sensationnel,les révélations surprenantes sur la vie privée des responsables au plus haut niveau de l'Etat, les potins etc..;
Un changement radical s'impose: trouver un autre vocable un contenu sérieux pour dire la nécessité d'inaugurer les conditions d'un renouvellement des modalités de l'information, d'un retour de l'esprit critique réservé pour le moment à un trop petit nombre de penseurs peu soucieux d'éclairer le grand public.