refondation prématurée del'Ecole

Si l'on me demandait le droit que nous avons pris de refonder l' Ecole, voici ce que j' avouerais: le contexte économique impose des sacrifices financiers dont l'Etat lui-même a donné l' exemple:un projet ambitieux pour l'Ecole ne saurait s' envisager sans des moyens matériels conséquents: parce que j' ai parfaitement conscience de deux préalables dont il faut oser tirer les conséquences: la recension avant tout de ce qui va bien dans le système scolaire,compte tenu, évidemment, des contre coups qu'une société érigée en "ring", en course au profit etc,dont certains responsables souhaitaient l' inscription dans la constitution du droit d' entreprise,fait subir au meilleur comme au pire de son Ecole; en raison de leçons à tirer, au bénéfice de la population d' élèves qui méritent, autant que leurs semblables plus chanceux, l' accès aux connaissances transmises grâce à l'Ecole étalées dans le même temps si on veut que leurs vertus émancipatrices en fassent des hommes et des citoyens qui sachent ce que parler veut dire et en mesure de critiquer librement ce qui s'y prête à leurs yeux y compris le système scolaire.Deux évidences sautent aux yeux: la première sous la forme d' une intérrogation oratoire:"pourquoi la population d' èlèvres quitire profit de l' Ecole Republicaine ne sert pas d' exemple avouable, pourquoi l' élite de la jeunesse qui se voit propulsée au postes les plus désirables où la retraite échappe à la commune loi, où l' espérance de vie n' en demeure pas moins de 10ans suprieure à celle de la plupart des travailleurs au sens latin du mot, n' invoque jamais leur cursus scolaire et leur dette à l' égard de l'nstitution? Parce que ils s' alignent sur un mythe neolibéral qui inspire l' arrogance et la sottise de prétendre "s'être fait tout seuls"mais surtout ils participent au malaise collectif de toute une catégorie sociale consciente d' avoir été l' enfant gât de la République alors qu' il conviendrait de les montrer en exemple, fraternellement, et non pas pour eux-mêmes, mais pour rendre le savoir désirable et changer leur modèle de référence, enfin j' en viens au terme de la déduction: la seconde évidence est d' ordre géographique, architectural, esthétique et politique: tout élève devrait pouvoir se dire:je suis fièr de mon cadre de vie et de mon école: le fossé est vertigineux entre ceux qui ont la beauté la richesse et le savoir et toute une population où se concentrent les dérives fatales à tous égards de ceux qui déjà mlheureux voient leur ghetto accueillir encore plus miséreux: avant toute refondation possible, il faut que s'effondrent ces barrières qui assignent à chaque enfant son destin: il faut bouleverser le paysage et redistribuer dans le plus esprit de justice l' espace d' une société et réparer les erreurs accumulées depuis longtemps : refonder l' école c' est d' abord redonner à chaque la part de dignité qui lui revient: il faut du temps et de l' argent et des convictions republicaines: en attendant il faut gérer au mieux le pire sans porter préjudice au meilleur qui existe et qui doit servir de repère et non de repoussoir.