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Billet de blog 2 juillet 2024

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L'Auvergne a besoin du Nouveau Front Populaire

La grande majorité des Auvergnat·es souffre des politiques libérales menées depuis 40 ans, qui ont été encore accélérées sous Macron. C'est pourquoi notre région a besoin du nouveau cap fixé par le programme du Nouveau Front Populaire : mesures d'urgence sociale, reconstruction des services publics, investissements ferroviaires (entre autres).

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Depuis deux ans, la députée sortante du Puy-de-Dôme Marianne Maximi ne cesse de rencontrer dans sa circonscription des personnes qui ne peuvent plus remplir leur frigo, ni faire le plein de carburant ou se chauffer correctement l'hiver. L'émission « Envoyé spécial » a récemment documenté les difficultés que rencontrent de plus en plus de Bourbonnais·es pour vivre dignement, tant à Vichy (25 000 habitant·es), Lapalisse (3 000 habitant·es) que dans les plus petites communes du département de l'Allier.

Face à cette situation, le contrat de législature (23 pages, en accès libre) qu'ont élaboré dans un temps record les partis à l'origine du Nouveau Front Populaire (NFP) « décrète l'état d'urgence sociale » (page 4), via notamment le blocage des prix de première nécessité dans l'alimentation, l'énergie et les carburants (possible par décret) et une politique de redynamisation salariale (hausse du SMIC à 1 600 euros et du point d'indice des fonctionnaires de 10%, avant une loi indexant les salaires sur l'inflation).

Illustration 1

Emmanuel Macron n'a cessé ces dernières années de dégrader la vie des salarié·es, des chômeurs, des bénéficiaires du RSA, des locataires, des personnes étrangères... Résultat : les inégalités se sont nettement accrues (les 500 plus gros patrimoines pèsent désormais 1 200 milliards d’euros) et les déficits publics et la dette se sont nettement creusé·es (iels ont atteint respectivement 5,5% et 110% du PIB en 2023). En cas de victoire, le NFP abrogera immédiatement les dernières réformes des retraites et de l'assurance-chômage, revalorisera les APL de 10% et augmentera le minimum contributif (pension de retraite pour une carrière complète) au niveau du SMIC, ainsi que le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté (suite de la page 4 du programme).

Comment ? « En prenant aux (très) riches pour donner aux classes populaires et aux classes moyennes », résume Alternatives Economiques. Contrairement au RN ou à Ensemble, le NFP a fait l'effort de chiffrer son programme, et les pistes de financement qu'il propose sont crédibles.

Illustration 2
Le NFP en rose, le RN en saumon. © Alternatives Economiques (juin 2024)

Le collectif Nos services publics a élaboré un précieux comparateur de programme à la veille de ces élections législatives anticipées. Il a constaté que le NFP « s’oppose à la réduction du nombre de postes d’enseignants » (alors que les annonces de fermetures de classes se sont succédé ces dernières années en Auvergne) et prévoit « un plan de recrutement pour l'hôpital et un rééquilibrage public / privé » (alors qu'ici comme ailleurs en France, la logique gestionnaire a provoqué mobilisations de soignant·es, urgences surchargées et fermetures de services). La revalorisation du traitement des fonctionnaires (lire plus haut) constitue aussi une partie de la réponse aux graves difficultés de recrutement que connaissent actuellement les services publics de l'éducation et de la santé.

En 2022-2023, un groupe transpartisan de député·es a proposé de conditionner l’installation des médecins et des chirurgiens-dentistes dans les zones bien pourvues en soignant·es à une autorisation de l’Agence régionale de santé. La mesure visait à rééquilibrer l'offre de soins sur l'ensemble du territoire, elle a été rejetée par les député·es de droite (macronistes et Les Républicains) et d'extrême droite (Rassemblement national). Pour résorber les déserts médicaux, qui continuent à gagner du terrain en Auvergne, le NFP compte toujours réguler l'installation des médecins.

© Marianne Maximi

Retards du Paris-Clermont, arrêt du Bordeaux-Lyon (depuis 2012) et du Clermont-Saint-Etienne (depuis 2016), état préoccupant des voies entre Montluçon et Riom ou Moulins et Lyon, disparition des guichets : on ne peut pas dire que les bonnes nouvelles pleuvent sur les liaisons ferroviaires auvergnates... En matière de transport aussi, le NFP souhaite rompre avec les politiques menées ces dernières décennies : son projet consiste notamment à « mettre en place un plan rail et fret, revenir sur la privatisation de Fret SNCF, créer des services express régionaux, adopter un moratoire sur la fermeture des petites lignes et les rouvrir le plus vite possible ». Si RN, Renaissance et LR ne s'opposent pas a priori au transport ferroviaire, rappelons que le NFP est la seule des quatre offres politiques en présence à aller chercher de nouvelles ressources fiscales, indispensables à la mise en œuvre d'un plan rail ambitieux.


Les résultats du NFP lors du 1er tour de ces élections législatives n'ont pas été catastrophiques, mais ils auraient pu être meilleurs. On peut donc légitimement douter du fait que les mesures listées dans ce billet soient effectivement mises en œuvre dans les semaines et les mois à venir. Je préfère pour l'heure ne retenir qu'une chose : dans l'Allier et le Puy-de-Dôme, six candidat·es défendent dimanche prochain le programme du NFP. Iels s'appellent Yannick Monnet (0301, Moulins), Louise Héritier (0302, Montluçon), Marianne Maximi (6301, Clermont-Cournon), Christine Pirès Beaune (6302, Riom-Combrailles), Nicolas Bonnet (6303, Clermont-Montagne) et André Chassaigne (6305, Thiers-Ambert). Alors commençons par les élire, et pas une voix pour le RN dans les six autres circonscriptions auvergnates : 5 duels LR-RN (0303, 1501, 1502, 4301 et 4302) et 1 duel RN-Ensemble (6304) !

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