Le monde est secoué régulièrement par des crises financières et monétaires : crise de 1929, crise « asiatique » de 1997, crise des « subprimes » en 2008... Les cours de la Bourse rythment désormais nos vies. S’ils s’effondrent, ils sèment la désolation et le chômage. Qu’ils décollent et ce sont les inégalités qui se creusent. Le système financier façonne le monde sans que personne ne semble pouvoir s’y opposer.
Lors de la campagne présidentielle en France en 2012, François Hollande s’était rendu populaire en déclarant que son « véritable adversaire, c’[était] le monde de la finance ». Mais une fois élu, sa politique n’a fait que renforcer le poids de la finance. Son quinquennat a connu la nomination d’Emmanuel Macron, un ex-inspecteur des finances devenu banquier d’affaires, comme ministre de l’Économie en 2014. Tout un symbole. En Grèce, Alexis Tsipras est nommé Premier ministre en 2015 pour résoudre la crise de la dette, porté au pouvoir par Siriza, cette coalition de la gauche radicale anti-austérité. Mais Siriza et Tsipras ont vite dû en rabattre face aux exigences de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.
Des États sous la pression des marchés financiers
La finance a pour rôle de mobiliser les capitaux de ceux qui en ont pour les mettre à la disposition de ceux qui en ont besoin et parmi eux, les États. Une dépendance et un endettement qui ne font que s'accroitre.
La dette des États a progressé de 7,6 % dans le monde en 2022 pour atteindre 62 000 milliards d’euros. Un chiffre qui a doublé par rapport à 2011. Elle représente environ 80% du Produit Intérieur Brut mondial, le PIB qui calcule la valeur de la richesse produite. En 2022, la dette du Japon s’élevait à 10 800 milliards d’euros et représentait 263 % de son PIB. Celle des USA, 29 300 milliards d'euros, soit 130% de son PIB, la Chine 13 200 milliards et 77 % de son PIB. Quant à la France, sa dette était de 2 950 milliards d'euros, soit 126 % de son PIB.
Les créanciers, c’est dire ceux qui prêtent, peuvent être des organismes publics comme les banques centrales (la BCE, la Banque Centrale Européenne, ou la FED, la Réserve Fédérale américaine), le Fonds Monétaire International (FMI) ou la Banque mondiale. On trouve aussi des fonds souverains, c’est-à-dire détenus par des États, comme ceux d’Arabie Saoudite et de Norvège alimentés par leurs revenus du pétrole, le fonds souverain de la Chine alimenté par ses excédents commerciaux, ou encore en France la Caisse des dépôts et consignation qui collecte l’argent des Livrets A.
Parmi les créanciers privés, il y a ce qu’on appelle les investisseurs institutionnels. Ce sont des organismes collecteurs qui ne détiennent pas réellement l'argent. Ils agissent au nom de leurs clients. Ce sont des banques, des compagnies d'assurance, des fonds de pension, des fonds communs de placement, des SICAV (Société d'Investissement à Capital Variable), des caisses de retraite… Ces prêts faits par les créanciers, ces reconnaissances de dettes, sont pour eux des « actifs », quand ils sont mis au passif des organismes qui empruntent, les débiteurs.
En France, les actifs gérés par les investisseurs institutionnels s'élevaient à plus de 4 000 milliards d'euros en 2020, ce qui représente environ 200% du PIB français. Aux USA, rien que les fonds de pension gèrent 25 000 milliards d’euros d’actifs, soit autant que le PIB des USA[1]. Cela montre l’importance de ces organismes. Ces actifs ne sont évidemment pas que des reconnaissances de dettes. Cela peut être des actions d’entreprise par exemple ou d’autres produits financiers.
Il y a donc un marché de la dette publique. Chaque État émet des titres d’emprunt, des obligations qu’on appelle aussi des « bons du trésor ». Il s’engage à les rembourser à plus ou moins long terme. Ces emprunts se font avec un intérêt, dont le taux peut être fixe ou variable dans le temps. Les créanciers ramassent alors régulièrement cet intérêt sous forme de « coupon ».
En 1973 par exemple, le ministre de l'Économie et des finances, Giscard d’Estaing, a lancé un « grand emprunt » à 7 % d’intérêts indexés sur le cours de l’or. Or le cours a explosé. Résultat : pour 7,5 milliards d’emprunt sur 15 ans, l’État a dû rembourser en intérêts et capital plus de 90 milliards de francs.
Ces obligations peuvent aussi être échangées, vendues et achetées sur le marché dit « secondaire » qui est une sorte de marché financier de l’occasion, le « neuf » étant le marché « primaire », à la différence que l'occasion peut être plus chère que le neuf. Leur capacité à être échangée est ce qu’on appelle leur liquidité. Leur valeur peut monter ou baisser, selon l’offre et la demande du marché.
Pour aider les « investisseurs » à spéculer, les agences de notation ont pris un rôle de plus en plus important. Elles évaluent la solvabilité des émetteurs de dette. Ces notes, de AAA à D, ont des conséquences sur les taux d’emprunt : une note basse veut dire que le risque pour les créanciers de se faire rembourser est plus grand. Il peut donc exiger un le taux d’intérêt plus important. Les agences les plus connues sont américaines : Standard & Poor’s, Fitch (propriété du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière jusqu’en 2018), Moody’s (possédé en partie par le milliardaire Warren Buffett). Elles donnent aussi leurs conseils de « bonne gouvernance » pour que les États ou les organismes privés obtiennent de meilleures notes.
La note « D » est celle du défaut de paiement. C’est ce qu’on appelle la crise de la dette, ce qui arrive fréquemment : au Mexique (1982), en Russie (1998), en Argentine (2002), en Grèce (2012), au Venezuela (2017), au Liban (2020) ... En cas de défaut de paiement, le créancier peut exiger une « restructuration » de la dette (rééchelonnement, annulation…) ou faire de nouveaux prêts en échange de mesures d’austérité, de privatisation de secteurs nationalisés, de saisies d’actifs (ports ou mines) ... « La dette est un revolver sur la tempe des populations »[2].
Extension et déréglementation des marchés financiers
Ce marché de la dette n’a pas toujours existé. En France après la seconde guerre mondiale, c’est le gouvernement qui fixait le plancher, c'est-à-dire le nombre minimum de bons du trésor que devaient détenir les banques. Il fixait même leur taux d’intérêt. Cela était possible car les banques venaient d’être nationalisées en 1945 : Banque de France, Crédit lyonnais, Société générale, Comptoir National d’Escompte de Paris, Banque Nationale pour le Commerce et l’Industrie (deux ancêtres de la BNP Paribas) … L’économie est alors largement planifiée par l’État. Il s’agit de « diriger l’épargne nationale vers les vastes investissements qu’exige la reconstruction du pays après le 2e Guerre mondiale » selon les mots de Charles de Gaulle. Ce système de plancher de bons du trésor prend fin en 1987 en France. Les années 80 voient aussi le début de la privatisation des banques, sauf celle de la Banque de France qui devient la banque centrale française.
Ces années seront celles de la dérégulation, particulièrement dans le domaine financier. L’État est accusé de tous les maux : mauvaise gestion, entrave à l’esprit d’entreprendre, complexité des règles… Le système financier connait alors un développement sans précédent. L’impulsion vient des États-Unis. Alan Greenspan, président de la FED de 1987 à 2006, a incarné pendant 20 ans la volonté des pouvoirs publics américains de laisser les acteurs de la finance auto-réguler leurs activités, que ce soit sous les gouvernements conservateurs (Reagan, Bush père et fils) ou démocrates (Clinton).
Il faut dire que les mondes financiers privés et publics sont devenus de plus en plus poreux. On passe facilement de l’un à l’autre, que ce soit aux USA ou ailleurs. Mario Draghi, par exemple, était vice-président de Goldman Sachs Europe avant de devenir président de la BCE.
Le pouvoir des organes de régulation financière et boursières est réduit. Les régulateurs, dépassés par des techniques qu’ils comprennent de moins en moins, devaient laisser les professionnels libres de concevoir et de mettre en œuvre leurs propres outils de régulation. Le congrès américain a ainsi levé les obstacles à la constitution de groupes de taille considérable combinant les activités de banque commerciale, de banque d’investissement, d’agent de change et de fournisseur de services financiers variés. Ces groupes seront jugés alors « trop importants pour faire faillite » (too big to fail), ce qui contraindra l’État fédéral à leur venir en aide ensuite pour éviter une crise systémique.
Dans les années 1990, de nouveaux produits financiers apparaissent avec la « titrisation ». Elle consiste à transformer des actifs de toutes natures (crédits hypothécaires, prêts étudiants, créances commerciales, recettes futures d’exportation, etc.) en titres qu’on peut acheter ou revendre. Les banques peuvent aussi agglomérer plusieurs créances dans un même produit financier. Les prêts hypothécaires américains ont ainsi été massivement transformés en titres négociables et vendus dans le monde entier. Ce qui a abouti à la crise des « subprimes[3] » quand le marché immobilier américain s’est retourné.
L’innovation financière a explosé avec les « produits dérivés » : CDO (colateralized debt obligation), contrats à terme, swaps, options d’achat ou de vente… Les produits dérivés sont des instruments financiers dont la valeur dépend de l’évolution du prix d’un « sous-jacent ». Celui-ci peut être le taux de change d’une devise (dérivé de change), le prix d’une action ou d’une matière première (dérivé de matière première), etc… Les produits dérivés, comme les credit default swaps (CDS) ou « dérivés de crédit », sont censés couvrir un risque : une action ou une monnaie qui dévisse, le prix d’une matière première qui fluctue… Ils sont négociés la plupart du temps en dehors des marchés réglementés, sur des marchés dits « de gré à gré » où les titres s’échangent directement entre intervenants. C’est le domaine des hedge funds (de « to hedge » : se couvrir). Ce sont des fonds spéculatifs souvent basés dans les paradis fiscaux et qui cherchent à faire des profits élevés en menant des stratégies plus agressives et plus risquées que les spéculateurs traditionnels.
Les banques ont aussi pu grâce à la dérégulation s’engager dans des opérations risquées qui n’apparaissaient pas à leur bilan. L’ensemble de ces activités non régulées est qualifiée de « shadow banking system », c'est-à-dire de « système bancaire parallèle » ou de « finance de l’ombre ».
Tout un monde de la « FinTech », contraction des mots finance et technologie, a aussi émergé avec le développement de l’informatique. Certaines FinTech développent des algorithmes très puissants et rapides, capables d’analyser un maximum des données d’entrées (cours des actions et des obligations, volumes d’échange sur les marchés, mais aussi situation économique, politique et sociale) dans le but d’anticiper les réactions des marchés financiers, et de vendre ou acheter des produits financiers avant tout le monde afin de gagner le jackpot.
Au Royaume-Uni, le Brexit a été l’occasion d’une prise de position différente entre ces deux secteurs de la finance. Le secteur traditionnel (les banques comme JP Morgan ou HSBC, des compagnies d’assurances, des sociétés de commerce de matière première ou des fonds de pension) ont financé la campagne du « remain », quand les hedge funds et les fonds d’investissement ont financé celle du « leave »[4] (brexit). Les nouveaux acteurs de cette « seconde financiarisation » trouvent l‘Union Européenne trop réglementée par rapport à leurs pratiques spéculatives. Ils veulent transformer la City en paradis fiscal pour les spéculateurs du monde entier, et pas seulement européens.
Les banques centrales, gardiennes du temple
Quand survient une crise, les banques centrales interviennent pour en limiter les effets et de réparer les dégâts. Suite à la crise de 2008, celles-ci ont lancé un programme de rachat de dettes publiques et d’actifs financiers pourris (« junk bonds »). Des banques publiques avaient alors emprunté au-dessus de leurs moyens (Grèce, Irlande, Espagne, Italie…), ce qui avait amené à la crise des « dettes souveraines » en Europe et à l’intervention de la BCE[5]. Les USA, l’Angleterre, le Japon puis l’Europe ont alors pratiqué ce que les banques ont appelé le « quantitatives easing », qu’on peut traduire par « assouplissement quantitatif », c’est à dire un assouplissement des règles qu’elles s’étaient fixées quand il s’agissait de laisser faire le marché.
Après la faillite d’une des plus grosses banques mondiales, Lehman Brother, il fallait sauver les banques qui possédaient des prêts hypothécaires américains et éviter que la crise des subprimes ne déclenche une crise financière par un effet domino qui débouche sur une crise économique. Les banques centrales ont donc racheté les actifs pourris des banques privées pour éviter d’autres faillites, nationalisant même certaines d’entre elles.
Paradoxalement en Europe, l’« assouplissement quantitatif » a surtout bénéficié aux obligations émises par les États allemands et français. Celles-ci ont été massivement rachetées par la BCE. La Banque Centrale Européenne est souvent le symbole d'une Europe qui cristallise le mécontentement. Elle est pourtant sous une forte influence de l’État français et lui rend un grand service. La présidente de la BCE est d’ailleurs la française Christine Lagarde depuis 2019. Ses principaux actionnaires sont la Bundesbank d’Allemagne (26% du capital), la Banque de France (20%) et la Banca d’Italia (17%).
L’indépendance des banques centrales est en effet toute relative. Elle date des années 70/80 où il fallait juguler l’inflation. Les gouvernements étaient suspectés de trop faire tourner la planche à billets, sans compter qu'ils étaient instable. Cela dit, les États gardent le contrôle sur cette institution. Ce sont eux qui nomment les dirigeants des banques centrales et encadrent leurs missions. Les banques centrales sont les garantes du capitalisme et de son système financier à l'instar des États. D’ailleurs les banques centrales ne déclenchent pas d'« assouplissement quantitatif » pour financer la santé ou les retraites. Par rapport aux besoins de la population, les banques centrales sont réellement indépendantes.
De son côté, la FED a racheté 70% des émissions de bons du trésor américain. Ce rachat massif d’actifs a entrainé une augmentation de la masse monétaire en circulation. 3 500 milliards d’euros ont ainsi été injectés dans le secteur financier européen par exemple. Cette inflation s’est d’abord concentrée sur les prix de l’immobilier et des actifs financiers qui ont connu de fortes hausses, avant de contaminer ceux de l’énergie ou de l’alimentation sous l’effet déclencheur de la fin des confinements et de la guerre en Ukraine.
Aujourd’hui, les banques centrales tentent de réduire l’inflation en augmentant leurs taux d’intérêt. L’argent devenant plus cher, elles espèrent limiter sa circulation. Mais cette hausse des taux d’intérêt a des répercussions sur les coûts des dettes publiques et privées qui augmentent et sur le marché de l’immobilier qui baisse. Chaque solution engendre un nouveau problème. Comment mettre un terme à cet enchainement funeste ?
Faut-il réguler la finance ?
Le système financier menace en effet sans cesse, d’une crise à une autre, d’entrainer le monde dans sa perte. Le « capital fictif » décrit par Marx[6] n’a plus de correspondance avec l’économie réelle. Cela dit, l’hypertrophie du système financier a bien pour origine la crise du capital réel (baisse du taux de profit, surproduction…). Il n’en est que le symptôme et pas la cause. S’en prendre au capital fictif (le système financier) sans toucher au capital réel (les moyens de production) est un leurre.
Le système financier ne créé pas de richesse par lui-même. Par la spéculation, il amplifie à la baisse ou à la hausse les richesses produites dans l’économie réelle. De son côté, l’économie réelle a besoin du système financier, et particulièrement de son système de crédit lui permettant d’attendre que se réalise la plus-value lors de la vente effective des biens et des services. Le système financier est façonné pour canaliser ces richesses, ainsi que l’épargne privée et l’argent public, au profit de quelques-uns selon l’adage bien connu : privatisation des gains et socialisation des pertes. L’argent, qui était un moyen d’échange, est devenu depuis longtemps un capital à faire fructifier. On ne peut peut-être pas se passer immédiatement de l‘argent dans nos échanges, mais on peut surement se passer du système financier actuel.
Chaque crise financière apporte son lot de régulations, du New deal après la crise de 1929 aux accords de Bâle III après la crise des subprimes[7]. Ces régulations visent à sauver le système, pas à le changer, dans une sorte de fuite en avant[8]. Certains rêvent d’un retour au système financier d’avant les années 80, oubliant au passage les maux de cette époque : les restrictions d’après-guerre, la crise des années 70… En France, cela signifierait de renationaliser les banques. Chiche ! On imagine mal cependant une nouvelle conférence de Bretton Woods[9], qui avait régulée le système monétaire mondial après-guerre, au vu de l’évolution des tensions entre les États actuels. La financiarisation de l’économie s’est non seulement développée, mais elle a aussi changé de nature. La régulation a tenté de s’y adapter. L’assouplissement quantitatif ou la fixation des taux d’intérêt sont des formes de régulation opérées par les banques centrales. Mais leur interventionnisme n’évite pas les crises. Les contradictions du système financier ne peuvent pas se résoudre dans le système actuel.
Le système financier doit être mis au service de l’intérêt public, et pas de l’enrichissement privé. Quand les dettes publiques ne font qu’enrichir ses créanciers privés, elles doivent être annulées. L’état doit pouvoir se financer en prenant sur les profits. Pour que les moyens financiers servent au plus grand nombre, les banques doivent être nationalisées tout comme les institutions financières privées et leurs actifs. C’est la seule façon de les empêcher de nuire et de mettre fin au « shadow banking ». Au lieu du « too big to fail », il serait nécessaire d’imposer le « too big to be private »[10] : trop grand pour que sa propriété soit privée.
Quel État aurait l’audace de provoquer cette rupture ? Au-delà des bonnes intentions ou des discours démagogiques sur la finance, quel gouvernement passerait à l’acte ? Lequel oserait affronter la tempête qu’une telle politique provoquerait ? Ce n’est pas dans la nature des États d’être au service de l’intérêt commun et du plus grand nombre. Ils sont aux mains et au service de la classe sociale qui possède les capitaux et qui façonne le système financier dont elle profite. Le serpent se mord la queue. L’État doit être refondé. L’exemple de Siriza, l’échec des tentatives de négociation de son premier ministre Tsipras avec les créanciers de la Grèce, montre qu’il n’y a pas de rupture possible dans le système capitaliste. Il faut un changement profond de système économique dont les révoltes des peuples et des travailleurs sont fécondes.
[2] Voir « L’ordre de la dette » (La Découverte, 2016) et « La démocratie disciplinée par la dette » (La Découverte, 2022) de Benjamin Lemoine.
[3] Tout individu a un score de crédit établi d'après ses caractéristiques socio-professionnelles et qui va varier en fonction des événements de sa vie (emploi, chômage, mariage, incidents de paiement, utilisation du découvert, etc). L'échelle de scores va de 300 à 850. Par extension au type de prêts auxquels ils pourront souscrire, les emprunteurs sont nommés « prime » (premier, premium..) lorsqu'ils sont considérés comme les plus solvables (> 700 généralement), et « subprime » pour les emprunteurs à risque (inférieur à 620, la borne étant indicative). Entre les deux, la catégorie intermédiaire est appelée « Alt-A » ou, plus rarement, « mid-prime » (wikipedia)
[4] Voir « La finance autoritaire » de Marlène Benquet et Théo Bourgeron (Raisons d’agir, 2021).
[5] Voir « La crise financière et monétaire mondiale » de Louis Gill (M éditeur, 2012).
[6] Voir « Le capital » de Karl Marx (1867).
[7] L’accord de Bâle III de décembre 2010 se veut une réponse à la crise financière de 2007-2008. Il a pour objet de renforcer la réglementation, le contrôle et la gestion des risques dans le secteur bancaire. A l’instar des accords sur le climat (accord de Paris…), il n’est pas contraignant. Le parlement européen doit voter sa transposition dans le droit européen à l’automne 2023, pour une application au plus tôt en 2025. Le « Comité de Bâle sur le contrôle bancaire » est composé de représentants des autorités de supervision bancaire et des banques centrales de 28 pays dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suisse, le Japon, le Brésil, la Russie et les USA (voir La banque de France).
[8] Voir « Quoi qu’il en coûte ou la fuite en avant du capitalisme » de Tom Thomas (Éditions critiques, 2021).
[9] Les accords de Brettons Woods ont fixé en 1944 le rattachement des monnaies à l'or sur la base de 35 dollars US l'once d'or. Les monnaies avaient une parité fixe avec le dollar. La convertibilité du dollar en or prendra fin en 1971.
[10] Dans L’Anti-Düring (1878), Friedrich Engels évoque des « moyens de production et de communication… trop grands pour être dirigés par des sociétés par actions ».