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Billet de blog 23 octobre 2022

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Voix d'Iran- First we take Tehran, then we take Berlin

J'ai laissé le titre en Anglais, à cause de la référence à Leonard Cohen, mais le reste du message est bien traduit. Lisez, partagez, réagissez, vous avez plus de pouvoir que vous ne l'imaginez.

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Et puis on prend Berlin !

Avez-vous vu ce qui s'est passé à Berlin ? La police a estimé à cent mille le nombre de participants à la manifestation ! J'en entends déjà qui se disent que si une telle foule a pu être rassemblée c'est que tous les anti-régime vivent en Europe...

Mais non! les ennemis de la République islamique vivent pour la plupart DANS la République islamique. S'ils ne se rassemblent pas en un seul endroit et au même moment, comme hier à Berlin , c'est uniquement parce qu'ils ne sont pas enthousiastes à l'idée d'être canardés comme des PNJ dans un jeu vidéo ultra réaliste.

Avez-vous vu ce qui s'est passé à Tabriz ou à Téhéran ? A Mashhad, Ispahan, Shiraz….? Pensez-vous toujours que ce Régime va tenir tête à la rage de la population ? Pensez-vous toujours qu'il y a encore une infime chance que nous puissions revenir à la vie telle qu'elle était avant Mahsa ?

Avez-vous vu Elnaz Rekabi, l'alpiniste ? Savez-vous ce qu'elle a fait ? Si quelqu'un mérite d'être décoré du titre de "Lionne", c'est bien elle. Le mot "Lionne" a été utilisé tellement de fois au cours des dernières semaines... Cela pourrait bien compenser tous ces siècles où on ne l'avait plus du tout utilisé !

Pendant ce temps, malgré le fait que le niveau de violence est très élevé et que les deux parties subissent de lourdes pertes, et malgré le fait que les médias ne peuvent pas diffuser une grande partie des vidéos et des photographies des "journalistes citoyens" , soit parce qu'ils sont incapables de confirmer l'authenticité des document, soit parce qu'ils sont si dégueulasses et violents qu'ils ne pensent tout simplement pas qu'ils doivent être diffusés... nous sommes, quand même, toujours au courant de ce qui se passe, et nous savons que toutes les forces d'oppression de la République islamique travaillent dur, jour et nuit,un peu comme pour écluser l'eau avec des seaux, pendant que le navire, inexorablement, n'en finit pas de couler.

En fait, il serait temps d'accepter que le navire a déjà coulé. À ce stade, ils devraient commencer à réaliser que la résistance est futile, et que peu importe à quel point ils s'acharnent, aucun dieu n'acceptera leurs prières avec autant de sang sur les mains.

"Priez avec vos mains sanglantes" leur ont crié les étudiants, alors qu'ils se sont regroupés pour une séance de prière dans l'enceinte de l'université. « Mangez bien» criaient d'autres, car « c'est fini », et quand ils disent manger, ils ne font pas référence à la nourriture. Même si, (cela a été prouvé) certains reçoivent effectivement de la nourriture et des articles du quotidien, en paiement pour venir dans les rues réprimer violemment les manifestants.

Non, quand ils crient "mangez bien". ils font référence aux chiffres astronomiques, en dollars et en euros, que leurs oppresseurs ont « mangés ».Des milliards et des milliards d'euros et de dollars qui ont disparu, transformant le neuvième pays le plus riche du monde en un gouffre de pauvreté et de souffrance.

Le groupe de hackers "Black Reward" affirme avoir publié 50 Go de données, volées au programme nucléaire iranien. Si c'est vrai - si ces documents sont réels, et si "black reward" est réel, alors bien assez tôt vous verrez certains de ces nombres astronomiques, et bientôt des noms et d'autres choses feront surface, et cela pourrait finalement tout faire basculer.

Mais 50 Go ce n'est pas juste 5 pages de notes. Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé avec WikiLeaks lorsque des centaines de milliers de pages de documents sont sorties ? Il n'y a peut-être pas assez d'experts dans le monde pour être en mesure d'évaluer et de confirmer l'authenticité ou la signification de ces documents. Si les documents sont réels, ils auront néanmoins leur effet sur les choses, et les effets pourraient être lents, mais ils seront inévitables et imparables.

Peu importe comment je le dis ici, la bataille est déjà perdue pour la République Islamique, mais tant de vies seraient sauvées, s'ils abandonnaient maintenant.... Ils semblent cependant résolus à ne pas abandonner et les combats continueront donc tant qu'il y aura des combattants.

Gardez les yeux ouverts, informez-vous, faites entendre nos voix et ne vous laissez pas enfumer.

Elnaz Rekabi est toujours en vie, et avec son courage de lionne, elle poste des messages politiquement corrects avec des petits codes cachés dedans, qui sont autant de signes pour le peuple en lutte. Elle n'est pas libre de ses mouvements et subit beaucoup de pression, sous la surveillance et la menace, mais elle est vivante.

N'y voyez pas un coup de chance: c'est votre attention qui la maintient en vie.

Nos vies comptent, soyez notre voix.

note de la traductrice : Elnaz Rekabi avait disparu, et était restée injoignable plusieurs jours, après avoir concuru sans voile au championnat de Séoul. Beaucoup craignaient qu'elle ne soit conduite en prison dès son arrivée en Iran. Au lieu de cela, et vraisemblablement en raison de la très forte attention apportée à son cas par les médias à travers le monde, et de la présence d'une énorme foule scandant son nom à l'aéroport, elle a été "simplement" conduite en résidence surveillée, après avoir été contrainte/convaincue de déclarer en interview que son défaut de Hijab était involontaire. Tout le monde a noté cependant qu'elle a donné ladite interview, et à posé pour les photographes en compagnie des  représentants officiels du gouvernement, vêtue d'un sweat shirt dont la capuche recouvrait une casquette-et donc techniquement, toujours sans foulard... Dans le même registre, son message de remerciement à ses fans sur instagram, quoique neutre et dépourvu de toute référence à la révolution, était illustré d'une photo d'elle à contre jour, mais sur laquelle elle ne porte clairement pas de hijab non plus, et signé des trois mots "man, mardom, Iran", (moi, le peuple, l'Iran), qui font implicitement écho au principal  slogan de la révolution "zan, zendegi, azadi" (femme, vie, liberté). Elle est considérée comme une héroïne par le peuple iranien, et symbolise les stratégies de résistance développées par les victimes de l'oppression d'Etat. 

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