Ça devient lassant, on continue simplement de confirmer ce qu'on savait déjà, que la chloroquine/hydrochloroquine même associée à un antibiotique est inefficace voire nuisible chez les malades Covid dont l'état déjà aggravé nécessite une hospitalisation.
Et on n'a toujours pas entrepris d'évaluer l'utilisation de ces molécules dès les premiers symptômes pour éviter leur aggravation, telle que prôné dans le cadre du "protocole Raoult" utilisé par l'IMU de Marseille et assez largement mis en œuvre, sous le radar, par les médecins de ville.
Après l'étude publiée par le Lancet, il est donc effectivement urgent qu'Olivier Veran revienne sur l'autorisation spécifique de l'utilisation de ces molécules chez les malades hospitalisés, alors qu'on lui demandait plutôt leur autorisation dans le cadre du "protocole Raoult" en médecine de ville pour le traitement des malades au début de l'infection dans le but d'éviter toute aggravation nécessitant, précisément, hospitalisation. Il est donc avéré que, par cette autorisation d'utilisation uniquement pour les cas graves en hospitalisation, Olivier Veran a accru le risque létal pour les malades de la Covid-19.
On attend donc avec impatience qu'Olivier Veran mange la première moitié de son chapeau. Mais quand acceptera-t-il enfin de manger la deuxième moitié en rendant à tous les médecins leur liberté de prescription de ces molécules ? Ce qui permettrait enfin d'évaluer au grand jour l'efficacité du "protocole Raoult" dont la mise en œuvre systématique à Marseille peut être rapprochée d'une létalité 3 à 4 fois plus faible qu'ailleurs. Par l'interdiction persistante de tout usage des molécules en question en début de maladie, Olivier Veran aggrave-t-il encore le risque létal pour les malades ?
Comme d'habitude, les medias s'empressent à l'amalgame en laissant penser que l'étude du Lancet invaliderait TOUTE utilisation de la chloroquine/hydrochloroquine, même aux premiers symptômes, ce qui n'est pas le cas, les auteurs le précisent bien. Décidément, comme le montrait Laurent Mucchielli dans un de ses derniers billets, les journalistes ne savent pas lire les études scientifiques. Mais en prennent-ils seulement le temps, avant de hurler avec la meute ?