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Billet de blog 18 mai 2012

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Les Vendredis de Sokolo "Perpette..."

Je viens de vous le dire ! Vous descendez la rue du Port... Bien entendu, qu’elle donne sur le port ! Pas chez vous ? Ludovic hésitait, son sac à dos minuscule au bout du bras droit, les lanières sur la chaussée, la main gauche coincée dans sa poche.

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Je viens de vous le dire ! Vous descendez la rue du Port... Bien entendu, qu’elle donne sur le port ! Pas chez vous ? Ludovic hésitait, son sac à dos minuscule au bout du bras droit, les lanières sur la chaussée, la main gauche coincée dans sa poche.

Tous deux étaient sur un parking, face à une propriété défendue par une grille en fer forgé surmontée de grosses lettres en blanc, L’HUITRIERE, que Ludovic ne parvenait pas à quitter des yeux. Avancez d’un pas, vous verrez. La mer, là, au-dessus des toits... Ludovic fit ah, mais il n’écoutait plus, absorbé par ce curieux phénomène. Avec la rue en pente, soudain plus basse que l’horizon, surmontée d’un cordon de terre reliant les toitures. Ensuite, à main gauche, le quai Admis en  Chef Thomas. C’est son nom, oui. Le phare, et puis la jetée...

Combien seraient-ils, six, comme prévu ? Le gros Rex, certainement, dès qu’il s’agissait de bouffer... Qui donc l’avait surnommé ainsi, à cause de ce chien promené en laisse et qui lui ressemblait tant. Un animal trainant sa carcasse et au poil pelé, dégageant une de ces odeurs... Peut-être Blandine, une fille floue, aux contours indéterminés, blanche comme un suaire et plus d’une fois Ludovic avait essuyé ses lunettes, pour faire le point. Mais non, elle était floue de nature.

Longtemps les copains avaient cherché un surnom, mais ses parents ne s’étaient pas trompés. Blandine lui allait si bien. Elle se serait fait bouffer  par les lions pour épargner la moindre peine à Romuald. Tiens, celui-là, impossible de savoir s’il serait au rendez-vous. Un fils de médecin, bêcheur, adepte du sarcasme, si bien que tous le craignaient. Blandine en était follement amoureuse, mais tellement floue, l’autre ne la visualisait pas. Pourtant, Blandine alignait les simagrées, alors qu’il lui aurait suffi de se tourner vers Robert, Bob, pour trouver chaussure à son pied.

Pour Ludovic, ces deux-là restaient un mystère. Toujours à fricoter ensemble, mais copain-copain. Bob était un grand lascar séducteur, mais on imaginait qu’avec Blandine il se comporterait autrement d’avec les autres. Les larguer une fois le pet accompli. Oui, une de ses expressions pour annoncer à la cantonade qu’il avait baisé untelle. Un sentimental... À croire qu’en plus d’être floue, elle était sourde. Aveugle, par-dessus le marché.

Il aurait suffi d’un mot, qu’elle lui roule un patin alors qu’ils arpentaient le mail, main dans la main, ou soudés aux hanches et avançant en crabe, à potiner. Des ovnis, quand toute la bande ne pensait qu’à ça, aux coucheries. Avec lui, allez savoir pourquoi, elle était timide.

Restait Caroline, Caro, que Ludovic espérait retrouver à Cancale, mais avait-elle retenu la date, depuis le temps ?... La rue du Port était bordée de maisons d’un étage, aux volets bleus, et Ludovic regrettait de n’avoir pas eu le temps de pousser jusqu’ici, avant la date fatidique. C’est vrai, s’il avait pu, il aurait choisi le sud, sans comprendre ce plaisir sous le crachin auquel il s’était attendu, alors que le soleil commençait à taper.

Du coup, la Bretagne lui faisait un pied de nez, sans point commun avec Maubeuge, le clair de lune, une ritournelle idiote écoutée par sa grand-mère. Lors d’une équipée, il s’y était attardé contre toute prudence, le long du Boulevard de l’Europe, un nom de rue dont il faudrait toujours se méfier, une longue succession d’immeubles récents, avec curieusement un vieux moulin à propos duquel il n’avait pas pris la peine de comprendre pourquoi on ne l’avait pas détruit, pressé de s’enfuir. Plus tard, il avait revécu la suite, comme un spot sur un écran, repassé inlassablement.

Caro viendrait-elle ? Le jour ou la bande avait lancé ce défi remontait tout juste à dix ans. Forcément, en dix ans, il s’en était passé, des évènements. Pour les autres, la vie avait-elle été aussi imprévisible ? Sans doute, et déjà il imaginait le Gros Rex à faire la tournée des meilleures tables, à distribuer des étoiles pour le Michelin. Un jour, ce dernier avait évoqué cette possibilité, sous les quolibets. Mais tous étaient ravis s’il débarquait avec une bonne bouteille, détaillant les particularités du vin, en connaisseur, qui claquait la langue, pas comme les autres à s’enfiler ça comme du Gévéor. Encore un mot de sa grand-mère, même qu’une fois, elle avait tiré une bouteille vide de la cave. Tiens, c’est ça qu’à tué ton grand-père...

En parlant de grand-père, Caro l’avait entrainé chez le sien, de grand-père, et Ludovic avait été surpris qu’elle sache se servir d’un ciseau à bois, qu’elle aide le vieil homme à poncer des meubles précieux, qu’elle s’enivre d’odeurs retrouvées nulle part. Ce jour-là, ils s’étaient embrassés, et comme il avait les mains baladeuse, elle l’avait repoussé. Non, pas ça... C’était étrange, tout de même, à l’approche de ses vingt ans, d’être ainsi prude... Si elle avait murmuré pas maintenant, il aurait compris, mais là, c’était déconcertant, aussi n’avait-il pas insisté, à regret. Une fille si mignonne, toujours seule.

Pas comme Blandine, qui même amoureuse de Romuald ne crachait sur personne... On ne sait pas de quoi la vie est faite, on peut mourir demain, alors, je ne me prive de rien. Elle avait soufflé ça alors que le gros Rex qui bavait sur tout le monde les avait surpris pleins d’entrain, elle Blandine à califourchon les yeux révulsés, lui Ludovic allongé sur le dos lui massant les poumons. Ça ne l’avait pas empêchée de poursuivre son mouvement de piston, et c’était le gros Rex qui avait battu en retraite, sur la pointe des pied, déjà imaginant la tête des copains quand il raconterait.

Avec elle, on n’avait droit qu’à un coup, parole de Bob qui avait fini par obtenir son pet, un connaisseur, alors fallait pas rater. Chacun son domaine, le gros Rex la bouffe, du moins le croyait-on, Bob les gonzesses. Et lui, Ludovic, c’était quoi ? 

Jusqu’à la dernière seconde, il ne crut qu’à moitié à l’existence du phare, de la jetée. Le serment avait eu lieu juste après le bac, et il avait été le seul à rater suffisamment d’épreuves pour être recalé. Pour cette occasion, le père médecin de Romuald avait offert son jardin pour les lauréats, son parc plutôt, avait fermé les yeux sur la débauche. Le fils avait pillé la cave du père à la grande satisfaction du gros Rex, reparti avec les bouteilles vides, pour sa collection d’étiquettes. Il était trop paf pour faire ça proprement sur place, les décoller, et tous avaient ri le voyant quitter les lieux avec un tintement cristallin. Pauvre Rex, ce qu’on s’était moqué de lui. Pourtant, c’était le brave gars, même s’il répétait le moindre cancan. Personne n’est parfait, et ce n’était pas à Ludovic de prétendre le contraire...

Quand Blandine avait proposé cette sorte de pacte au petit matin, se retrouver dans dix ans, les autres avaient protesté. C’est ringard, puis l’alcool aidant, ils avaient cédé, surtout quand elle avait fait le tour des hommes, les embrassant pour de bon, avec la langue, tout ça pour en profiter avec Romuald qui s’était détourné, soit disant à cause des parents qui pouvaient radiner à tout moment. Elle faisait de la peine, à s’acharner avec ce mec qui sitôt en fac couperait les liens. Tous en étaient persuadés. Pourtant, il avait été le seul à contacter Ludovic qui avait mis du temps à le remettre au téléphone. T’y vas, toi ? Moi, avait ajouté Romuald d’une drôle de voix, je me tâte. J’ai peur de l’émotion...

 C’était marée basse et déjà des voitures étaient garées devant le phare. Sur la jetée, une femme  prenait des photos du port tout en marchant, tandis que des retraités avaient pris possession d’un banc, dépliant des boudins d’aluminium desquels ils extirpaient des sandwiches. Aussitôt, il avait pensé au gros Rex, quand il l’avait reconnu, assis sur une borne en pierre d’où partait une chaîne pour stopper les véhicules. Un instant, il douta, tant il était méconnaissable. À ses pieds, un chiot tentait de lui sauter sur les genoux, qu’il repoussait d’une main lasse.

Comme Rex ne l’avait pas remarqué, Ludovic lui tapota l’épaule. Salut Rex, ben, tu les as mis où, tes kilos ? Tout en lui avait fondu, et il avait pensé à une motte de beurre au soleil, ou plutôt à une poupée gonflable percée. Ses yeux s’étaient comme rétractés, enfoncés dans les orbites. Son sourire n’était guère mieux, désabusé, en dépit des mots qui disaient le contraire. Content que tu sois venu, Ludo, nous serons sans doute les seuls... Même sa voix avait été comme râpée avec le temps, passée au laminoir. Ils firent quelques pas sur la jetée, puis se posèrent jambes pendantes, tournés vers le large. Surmontant un visible épuisement, le gros Rex montrait un besoin de conter sa vie, cet emploi de cuisinier dans une cantine municipale coco, comme il disait avec un pâle sourire. Tu te souviens, ajoutait-il, mes rêves du Michelin, les bonnes tables, et vous qui vous foutiez de ma gueule ? Bande de salauds...

Il avait dit ça sans méchanceté, plutôt sollicitant un reste d’intimité, un reste de ce temps où tout était possible. En plus, lâcha-t-il d’un ton anodin, main appliquée sur le genou de son ancien copain, comme s’il évoquait une crevaison en rase campagne, j’ai chopé le VIH... Les doigts avaient pressé la cuisse de Ludovic qui avait sursauté. Mais ce dernier n’avait pas eu le temps de réagir, tétanisé par les cernes de Rex, soudain larges comme un ruban de scotch. Passons à autre chose, si tu veux bien. Et toi, Ludo, quoi de neuf...

Il s’était penché pour glisser un minuscule collier à son chiot, de peur qu’il ne chute quatre mètres plus bas à force de faire des galipettes, tandis que Ludovic escamotait la question. Rien de spécial. T’as des nouvelles des autres, tu dis qu’ils ne viendront pas ? C’est bête ajouta-t-il, c’est la première fois que je mets les pieds ici, en Bretagne. J’ai même eu peur qu’il n’y ait aucun phare, pas de jetée... Dans les conditions où Blandine avait proposé ça, tellement saoule... D’un coup, le gros Rex redevint lui-même, puisant une énergie d’on ne savait où. Mais pas du tout ! C’était mon idée, Cancale, j’y venais tous les étés avec la frangine et les parents ! Un moment, ils se retrouvèrent comme avant, à se chamailler sans que cela ne porte à conséquence, se donnant des bourrades au risque de basculer en bas alors que la marée remontait, à coup de vaguelettes agissant comme une éponge sur la plage.

Dis, demanda Ludovic après hésitation, tu penses que Caro viendra ?... Il devina un frisson parcourir le corps du gros Rex qui fixa l’horizon, une grimace déformant sa bouche, un tic dont il se rappelait soudain, et qui trahissait l’émotion devant les copains. Ah bon, répliqua-t-il, t’es pas au courant ? Un long silence suivit, Ludovic s’interdisant toute curiosité, pressentant qu’il ferait mieux de le planter là, avec ses mauvaises nouvelles, comme s’il avait besoin de çà, lui venu en quête d’amitiés, peu probables après tant d’années, mais le temps pour lui n’était pas identique au leur.

S’il n’était pas passé chez ses parents, jamais il ne se serait souvenu de ce serment, de Cancale, ne serait pas tombé par le plus grand des hasards sur Romuald au moment où ce dernier cherchait à le contacter. Allo, Ludo ? Romuald, tu te souviens, le lycée... Lui revenaient sur la jetée alors quelques mots entendus, son parcours, ses études de médecine qui s’achevaient, la coupure avec les autres, et tous les numéros de téléphone qui renvoyaient à des abonnés inconnus. La plupart des gens déménagent à l’âge adulte, les parents en profitent pour faire de même, direction le soleil. Moi, je suis resté dans la propriété familiale, là où on a fêté notre bac. Ludovic avait renoncé à lui rappeler son échec personnel, en dépit de l’invitation, aux côtés des chanceux. Ensuite, son parcours avait complètement bifurqué. Oui, on pouvait dire ainsi, bifurqué... Il avait toujours pensé compter si peu, pour ce fils de médecin égaré parmi eux.

Le gros Rex lui indiqua Le Rocher de Cancale, où ils pourraient s’attabler à l’intérieur, car avec ses médocs, il craignait le soleil. Déjà que j’ai eu ma dose, ici à t’attendre... Et puis, ajouta-t-il, faut que je te dise, pour les autres. Blandine, Bob et Caro... À cette heure, c’était l’endroit idéal pour apprendre la nouvelle à Ludovic, qui d’instinct se tenait sur ses gardes. Tous deux avaient commandé des salades composées et le gros Rex avait insisté pour une demi-bouteille d’un blanc dont il espérait des merveilles. La laisse du chiot avait été coincée sous un pied de chaise et, durant toute la conversation, l’animal ne cessa de gratter la cuisse de son maitre.

En fac, nous tous avons ressenti le désir de se voir, avec régularité, même Romuald, en dépit de ses cours qui lui provoquaient des insomnies. Le gros Rex avait commencé ainsi, après avoir trinqué. À nos amis de lycée, à toi, Romuald, moi et les autres... L’idée d’un baptême de l’air en montgolfière venait de Bob, renonçant aux States, trop loin, trop cher pour la plupart. Et puis, le Concorde scratché quelques semaines plus tôt à Gonesse les avait refroidis... D’emblée, Ludovic n’aimait pas sa façon de faire, ses yeux embués, surtout après lui avoir confié sa maladie, le VIH. S’il avait su, jamais il ne serait venu à Cancale, la Bretagne, on ne pouvait rien en attendre de bon.

Pour le baptême de l’air, Caro a tenté de te joindre, elle semblait y tenir... Et puis, tes parents lui ont annoncé ton long voyage. Ton tour en Afrique Noire. Vraiment, personne n’a compris. J’ai cru que Caro allait pleurer, d’avoir échoué à t’inviter à cette folie. Une montgolfière... La demi-bouteille vide, il en commanda une seconde, 75cl, insista-t-il, avant de hausser les épaules devant la remarque de Ludovic. Si tu savais comme je m’en moque, de l’avenir. T’as vu ma gueule, je nage dans mes vêtements et maintenant il faudrait renoncer à ce que j’aime ?...

Puis, il reprit. Moi, en août, j’avais mon premier rendez-vous à l’hosto et je pressentais le résultat. Le prix du plaisir, de mes rencontres sur les quais, de nuit, à la sauvette... Romuald, impossible de lui faire changer d’avis. Ses études, la pression des parents. Alors, tous trois, nous avons eu la chance de notre vie... Il avala cul sec son verre de blanc sans claquer la langue, et c’était étrange sur son visage décharné, cette couperose qui apparaissaient au fil du repas. Au mot chance, Ludovic avait eu un sourire ironique. Un mois avant cette date, englué dans Maubeuge, il filait Boulevard de l’Europe vers la sortie de la ville. Enfin, croyait-il...

Mais le gros Rex reprenait. J’ai appris la nouvelle à la radio, puis j’ai cherché des photos dans les journaux. Une ligne à haute tension, en plein dedans. Tous morts. Et tu sais à qui j’ai pensé ? Aux rescapés du lycée, à nous trois... Des nuages avaient envahi la baie et le gros Rex proposa de se recueilli sur la jetée, en souvenir des disparus. L’eau cernait à présent la pointe et tous deux en silence songeaient aux souvenirs de cette époque. Le gros Rex revivait l’instant où bien des années à venir furent gommées d’une phrase par un médecin, tandis que Ludovic se voyait au volant alors qu’un barrage fermait l’Avenue de l’Europe. Ce dernier crut entendre la détonation, et alors que la voiture stoppait contre un horodateur, un bouquet de fleurs jeté au pied de la digue le ramena à Cancale.

Une main se posa sur son épaule. Salut vous deux, vous pensez aux victimes ?... Romuald les pressa l’un après l’autre fortement contre sa poitrine, puis s’adressa à Ludovic. Toi c’était Caro et moi Blandine... Puis, s’efforçant d’être à la hauteur. Ça vous étonne ? Ce fut alors que le médecin s’étonna du bras de son ami de lycée, enfilé dans une poche, comme celui d’une poupée de chiffon. C’est quoi ça, Ludo ?... Il avait tiré la manche de son ami qui pendait en oscillant, au grand étonnement du gros Rex. Laconique, Ludovic murmura. Une balle, enfin plusieurs... Puis, il ajouta, mon tour en Afrique Noire, d’après mes parents...

Ils dépassèrent le phare, le Rocher de Cancale où le nouvel arrivé refusa d’entrer pour un verre. Trop pressé. La peur aussi, de l’émotion. Vous savez, j’ai repoussé Blandine à cause des parents. D’une fille de leurs amis médecins, avec laquelle je suis marié à présent. Elle ignore ma présence ici, je dois filer. Désolé... Tu veux que je te dépose, te ramène quelque part, Rex ? Pourquoi sa proposition ne s’adressait-elle qu’à lui. Par curiosité médicale, son VIH, ou pour évoquer Blandine dans l’intimité de l’habitacle ? Merci, murmura le gros Rex, je rentre avec Ludo. Ma voiture est garée plus loin. C’était prévu comme ça... Sur la route, Ludovic s’étonna, tout en caressant machinalement le chiot sur ses genoux. Pourquoi t’as dit, c’était prévu, notre retour ensemble ?... Le gros Rex fit ronfler ses vitesses. Pour le faire chier, je déteste ce type ! Nous deux payons nos choix, lui c’est un conformiste. Les pires. Alors, le gros Rex le cuisina gentiment. T’as pris combien ? Ludovic murmura. Cinq ans. Puis ce dernier entendit son copain de lycée, alors qu’il lui tapotait la cuisse en conduisant, comme sur la jetée. Moi, c’est perpette...

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