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Billet de blog 2 mai 2025

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Fascisation des médias : Christophe Barbier, le bouffon emblématique

Islamophobie, racisme, haine de l'État de Droit, hiérarchisation des souffrances humaines. Christophe Barbier, le bouffon emblématique de la bascule fasciste.

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Le 29 avril sur Radio J, Christophe Barbier a estimé que : « L’islamophobie c'est le droit au blasphème, le droit de critiquer une religion » MAIS que la judeophobie était forcément « la détestation du juif ». Il venait donc de prouver, sans le vouloir, que l'islamophobie était bien la haine des musulmans. L'incitation à la haine raciale et RELIGIEUSE est un délit, pas une opinion.

   Christophe Barbier n'a jamais caché son racisme. En 2022, la guerre en Ukraine éclate. Cette guerre à nos portes révèle une autre injustice : la graduation des souffrances humaines. Et c’est ainsi que tout est mis en place par le gouvernement pour l’accueil des réfugiés ukrainiens. Une différence de traitement notoire lorsque les réfugiés viennent de Syrie, de Libye, d’Afghanistan ou d’ailleurs. Alors oui je le répète, nous sommes émus par le sort des citoyens ukrainiens devant fuir la guerre, oui à l’accueil des réfugiés, mais je rajouterai : oui à l’accueil de TOUS les réfugiés ! C’est ainsi que dans les médias, certains éditocrates et « journalistes » peuvent tenir un discours xénophobe en hiérarchisant les souffrances des populations victimes de guerres selon leur origine, leur culture. Ainsi fleurissent les périphrases scandaleuses pour ne pas dire le mot « blanc » : « ils sont comme nous », « ils ont les mêmes voitures », ou encore la phrase honteuse de Christophe Barbier « Il y a un geste humanitaire évident parce que la nature des réfugiés n'est pas contestable, on voit bien ce qu'ils fuient. Ensuite parce que ce sont des européens de culture. Et puis nous ne sommes pas face à des migrants qui vont passer dans une logique d'immigration". Donc d’après ces racistes de la pire espèce : le réfugié blanc fuit la guerre et mérite de l’aide, les personnes racisées sont dans une logique d’immigration et sont donc des migrants dont la souffrance est moindre, ils ne méritent pas notre solidarité.  Peu importe pour ces xénophobes que ceux qu’ils appellent les « migrants » fuient la guerre, la famine, la pauvreté, des dictatures, et risquent leur vie en mer Méditerranée, leur empathie est à deux vitesses, en fonction de la couleur peau ; leur humanisme est conditionné à la blanchité ou comme dirait Pierre Emmanuel Barré c’est « la loi du kilomètre mélanine ». 

   Le fascisme a horreur de l'État de Droit, Christophe Barbier aussi. Lorsqu'en 2025, Marine Le Pen est condamnée pour détournements de fonds publics. 152 pages d'un délibéré accablant. Les médias beuglent, Christophe Barbier éructe : " de quel droit un juge se permet-il de faire interdire un éventuel candidat à une élection ?". Autrement dit cher Christophe :" de quel droit un juge se permet-il de juger ?". Et je vais vous répondre chers politiques et médias outrés que l'on puisse condamner des (ploutocrates) coupables de délits. Concernant l'inéligibilité, il s'agit de la loi appelée "Sapin II" : "La loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique a rendu obligatoire, le prononcé de cette peine complémentaire d’inéligibilité à l’encontre de toute personne condamnée pour une infraction d’atteinte à la probité". Et vous savez quoi ? Cette loi a été votée à l'Assemblée nationale par nos élus : l’ Assemblée nationale a adopté le mardi 14 juin 2016, par 304 voix pour, 199 contre et 45 abstentions la loi Sapin II. Et je vais vous surprendre, le 5 avril 2013, pour la seule fois de ma vie, j'ai été en accord avec Marine Le Pen lorsqu'elle défendait l'inéligibilité à vie des élus condamnés dans des affaires de détournements de fonds publics. Interviewée sur Radio Classique et Public Sénat, voici ce qu'elle déclarait. « J’ai entendu le président de la République dire que ce qu’il faudrait c’est rendre inéligible à vie ceux qui ont été condamnés pour corruption fiscale et fraude. J’étais parfaitement d’accord, c’était dans mon programme présidentiel ». Mais celle qui se pensait intouchable, planant au dessus des lois, fût rattrapée par la justice. Le Pen annonce vouloir saisir la Cour Européenne Des droits de l’Homme. Sauf qu'en 2018,  à l'Assemblée nationale, elle contestait la “place exorbitante” accordée à la CEDH dans le droit français, assimilant l’instance internationale à “un gouvernement des juges”. Marine Le Pen affirmait que la CEDH était “une force de désarmement massive des États”. La députée d’extrême droite critiquait vivement “ces juges étrangers” désignés “sans légitimité démocratique”. Pour les petits malins qui voudraient contester ou euphémiser son discours, ma source est le compte rendu de la séance du jeudi 15 février 2018 ( https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/seance/session-ordinaire-de-2017-2018/premiere-seance-du-jeudi-15-fevrier-2018 ).

   En 2020, Christophe Barbier, vent debout contre l’État de Droit, avait aussi pris la défense de Sarkozy lors du procés Bismuth : « Ce requisitoire sévère signe la fébrilité de la justice. Les magistrats font corps contre Nicolas Sarkozy, il n’a pas été traité comme un citoyen comme les autres ». Malgré lui, Christophe Barbier vient de dire une vérité : Nicolas Sarkozy n'est pas traité comme un citoyen "lambda". Un citoyen comme les autres, il prend deux mois ferme pour avoir volé un paquet de pâtes. Un citoyen comme les autres, il peut faire 27h de garde à vue ou aller en prison pour s’être rendu en manifestion. Un citoyen comme les autres, il peut se faire tabasser par la police pour ses origines, sa couleur de peau, sa religion et voir la justice innocenter ses agresseurs. Non, Sarkozy délinquant multirécidiviste n’est pas traité par la justice comme un citoyen lambda. 
- Affaire Bygmalion des comptes de la campagne de 2012
- Affaire du financement libyen de la campagne de 2007
- Affaire des écoutes, dite aussi « Azibert » : « corruption active » et « trafic d’influence »
- Les hélicoptères du Kazakhstan
- Affaire des sondages de l’Elysée

   Mais en France, on peut toujours compter sur une poignée d'éditocrates serviles, un troupeau de bouffons ignares au service de la post-vérité, pour répandre le mensonge et la haine... à l'instar de Christophe Barbier.

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