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Billet de blog 9 mars 2025

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Retailleau et Nemesis : pour la fureur et pour le pire

Les Nemesis ne sont pas féministes, elles sont xénophobes, transphobes, elles véhiculent une culture du viol et des fake news.

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La police est devenue une milice privée de protection des groupuscules d'extrême-droite. Les suprémacistes de Nemesis en font partie, elles ont pu ainsi profiter d'une garde rapprochée lors de la manifestation du 8 mars à Paris.

  En 2021, Nemesis, équipée d’un service d’ordre cagoulé armé de barres de fer et de gazeuses, avait attaquer la manifestation contre les violences faites aux femmes et s’en était pris à des manifestantes afghanes. Le 23 novembre 2024, le collectif était entouré d’un cordon policier et appuyé par les journalistes du média d’extrême-droite Frontières pour tenter d’initier une altercation avec les cortèges et organisations féministes.

  Au mois de Septembre 2024, la directrice du collectif Nemesis, Alice Cordier, a essayé de lancer une abominable fake news visant à faire passer Dominique Pélicot pour un gauchiste qui faisait violer sa femme par des hommes racisés pour la "punir de son racisme". Cette désinformation visait à étouffer le fait que les violeurs de Gisèle Pélicot étaient des "monsieur tout le monde", car l'une des principales thèses de Nemesis est de faire croire que la quasi entièreté des viols, féminicides ou violences sexuelles sont commis par des personnes racisées ou des migrants. C'est pour cela qu'on ne les entend quasiment jamais sur les affaires de VSS dans les institutions catholiques comme Bétharram ou Notre-Dame de Garaison, et qu'elles restent silencieuses sur les féminicides commis par des conjoints ou ex aux prénoms bien français. 

  Le 7 avril 2024, au carnaval de Besançon, devant 20 000 personnes, deux militantes Nemesis ont brandi des pancartes rapprochant migrants et violeurs. Entrainant une plainte de la maire de la ville, Anne Vignot, et une enquête pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race". Suite à la plainte d'Anne Vignot contre les deux xénophobes Nemesis, elle sera victime d'un cyberharcèlement de la part des militants d'extrême-droite : des centaines propos haineux ou dégradants, des menaces de mort, de viol.

  Alice Cordier, instigatrice d'une campagne de cyberharcèlement, avait ouvert une cagnotte pour payer "un billet d'avion" à la journaliste française d'origine marocaine, Nassira El Moaddem, cette dernière ayant dénoncé sur les réseaux sociaux le racisme de plus en plus décomplexé en France. En janvier, Alice Cordier a demandé à Bruno Retailleau qu’il dissolve le collectif antifasciste La Jeune Garde au nom de ses positions contre le génocide à Gaza. Bruno Retailleau, malgré les propos xénophobes de Nemesis et ses menaces de mort auprès de la journaliste Nassira El Moaddem, a etalé sa sympathie pour ce collectif dans un discours mielleux à souhait, ne laissant aucun doute sur le racisme du Ministre de l'intérieur. 

  Némésis soutient les autrices de Transmania, un essai qui prétend dénoncer l'"infiltration" de "l'idéologie transgenre" dans la société. Dora Moutot et Marguerite Stern, se réclament du "femellisme" (contraction de "femelle" et "féminisme"), qui lie la condition féminine au seul critère biologique. Elles développent un "argumentaire selon lequel les femmes transgenres prendraient la place des femmes cisgenres". Des positions ouvertement transphobes qui sont désormais légion dans les Etats-Unis Trumpistes, ostracisant une partie de la population. L'historien Mickaël Studnicki explique que"La transidentité remet en cause la conception de la masculinité et de la féminité, centrale dans les mouvements nationalistes". 

  Dans un tweet, Bruno Retailleau expose au grand jour son soutien à ce collectif. Ce dernier ayant fait l'objet d'une enquête pour incitation à la haine raciale, ayant largement diffusé des fake news sur Gisèle Pélicot, instigateur de vagues de cyberharcèlement, ouvertement transphobe et étonnement silencieux sur la majorité des fémicides et affaires de viols... étrange pour un collectif qui se dit féministe. À moins qu'il ne s'agisse d'une énième instrumentalisation d'une cause par l'extrême-droite pour véhiculer son idéologie raciste, misogyne, homophobe, transphobe, identitaire, islamophobe, complotiste...

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