- Bonjour Raphaël. Tu as vu les images de Gaza ? Les destructions ? La famine ? Plus de 640 000 Palestiniens ont été déplacés de force à Gaza depuis le mois de mars 2025. 1,5 millions ont été jetés dans un camp de concentration faussement nommé "ville humanitaire". 100% des Gazaouis sont menacés par la famine. Tiens, tu savais que plus de 85 000 tonnes de bombes ont été larguées sur ce territoire de 360 km2, trois fois la superficie de Paris, entre octobre 2023 et décembre 2024.
- Sophie, comme LFI, tu es dans un antisémitisme qui s'ignore. Mais je suis sûr que tu es de bonne foi et que tu ne crois pas l'être. Il ne faut pas croire toutes les images que tu vois. C'est de la propagande du Hamas.
- Raphaël, je m'appuie sur les comptes-rendu de l'ONU, d'amnesty international, de la CPI, de MSF, sur les images des journalistes sur place qui ont filmé les frappes, les territoires dévastés et les tueries commises par l'armée israélienne pendant les distributions d'aide humanitaire.
- Sophie, sache qu'il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse. Les conclusions de la commission d’enquête de l’ONU ne valent rien. Quant aux ONG, elles sont au service du pire : Amnesty International, Human Rights Watch… l’humanitaire fait le jeu du Hamas. Je te suggère de lire le Franc Tireur du 24 janvier.
- Donc Raphaël, tu prétends que sur les 248 journalistes assassinés, tous étaient des criminels ? Tout comme tu affirmes que nombre de personnes dénonçant le génocide sont soit des "antisémites qui s'ignorent... mais de bonne foi" soit des personnes faisant le jeu du Hamas. C'est léger comme argumentation face a tant de rapports, de témoignages, de videos, de photos. Déshumaniser les journalistes Palestiniens c'est exactement ce qu'ont fait avant toi Ben Gvir, Smotrich, Galant, Netanyahou. Mais peut-être que tu nieras moins le génocide, ayant pour objectif la colonisation des terres Palestiniennes, si je te cites les déclarations de Smotrich, ministre des Finances ultranationaliste , en date du 17 septembre dernier. Il a affirmé que la bande de Gaza était une « mine d’or » immobilière potentielle et qu’il était en pourparlers avec les États-Unis sur la manière de diviser l’enclave après "la guerre", réaffirmant ainsi clairement le projet colonial et de nettoyage ethnique. De plus, ce même Smotrich avait justifié la famine comme arme de guerre. Que réponds-tu à cela Raphaël ?
- Sophie, je vais te répéter ce que j'ai dit dans mon édito de Franc-tireur le 14 mai 2025 : ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on défend Israël. Ou alors, pas seulement. Car on nait juif comme on nait périgourdin. Le judaïsme n'est pas un dispensateur magique de morale. Juste un hasard qui n'est ni une vertu, ni une fin en soi. Les Juifs ont aussi leurs fous, les juifs ont aussi leurs cons. Mais quand Israël, sous l’impulsion d’un Premier ministre mauvais, déserte ses valeurs fondatrices au profit d’un bellicisme opportuniste aux accents messianiques, le même amour commande d’en faire la critique, n’en déplaise à ses adorateurs. Ainsi la Franco-Israélienne Delphine Horvilleur a-t-elle dénoncé, sous les hauts cris des partisans d’Israël, « toute politique suprémaciste et raciste qui trahit violemment notre Histoire », avant de soutenir « ceux qui savent que, sans avenir pour le peuple palestinien, il n’y en a aucun pour le peuple israélien ». On peut être en désaccord, on peut contester, par exemple, qu’elle paraisse valider l’hypothèse encore indémontrée d’une famine à Gaza, mais comment ne pas s’indigner avec elle que des gens comme Smotrich justifient, au nom du judaïsme, l’emploi de la famine comme arme de guerre ?
- Raphaël je note dans ta réponse l'euphémisme "premier ministre MAUVAIS" concernant ce criminel de guerre sous mandat d'arrêt international et ta qualification de la famine à Gaza "d'hypothèse encore indémontrée". Ce sont des techniques de manipulation très habiles de ta part : glisser entre deux vérités, une toute petite critique de la politique israélienne et semer le doute sur la situation humanitaire tout faisant mine d'être choqué par les propos de Smotrich (qui lui n'hesite pas à revendiquer la famine comme arme de guerre). Compte tenu des nombreuses images qui nous parviennent sur les exécutions sommaires de civils, des photos de corps d'enfants décharnés, et les vidéos de Gaza dévastée où plus de 90 % des infrastructures ont été détruites et près de 70 % des zones agricoles ont été rasées : comment peux-tu encore nier le génocide, la famine, et défendre Israël ?
- S’il faut défendre Israël, c’est parce qu’il est admirable qu’une nation naisse démocratique et le demeure malgré la haine coalisée de l’ensemble de ses voisins. Parce que cet État minuscule, la migraine des tyrans, est le seul du Proche-Orient où les Arabes eux-mêmes peuvent afficher leur orientation sexuelle ou critiquer leur gouvernement sans risquer la prison. Parce qu’Israël ne tue qu’accidentellement des innocents dans une guerre où l’ennemi se cache derrière les civils qu’il a kidnappés. Et parce qu’on aime un État de droit qui défend la liberté en personne en luttant pour sa survie contre des dictatures médiévales. Le génie d’Israël est de rester, malgré les circonstances, un modèle de tolérance et de pluralisme qui devrait faire école au lieu de souder les belles âmes contre lui. Voilà ce qu’on protège.
- Raphaël tu t'emballes là. Israël n'est plus si minuscule compte tenu de la colonisation des territoires palestiniens depuis 1948 et la Nakba. Quant à sa "tolérance", j'ai quelques doutes lorsque je vois les colons agresser les Palestiniens et s'en vanter sur les réseaux sociaux. Et Israël n'est pas non plus un État de droit et une démocratie. Laisse-moi te lire les différentes lois votées destinées à museler la contestation :
• La « loi boycott » (2011) interdit tout appel au « boycott d’une personne en raison de ses liens avec Israël ou des régions sous le contrôle d’Israël » ;
• La « loi Nakba » (2011) sanctionne financièrement la commémoration de l’expulsion de 850 000 Palestiniens en 1947-1949 ;
• La « loi ségrégation » (2011) prévoit la création de « comités d’admission » pour décider si une ou des personnes venant s’installer dans une localité ou une ville sont « convenables » ;
• La loi sur les organisations non gouvernementales (2016) contraint les ONG à déclarer les subventions en provenance de gouvernements étrangers si celles-ci représentent plus de la moitié de leur budget (y échappent ainsi les associations de droite et d’extrême droite qu’arrosent des fondations américaines extrémistes) ;
• La « loi d’exclusion » (2016) permet à 90 députés (sur 120) d’en expulser d’autres du Parlement ;
• La « loi BDS » (2016) autorise Israël à refouler à ses frontières les personnes ou les représentants d’entreprises, de fondations ou d’associations appelant au boycott d’Israël ;
• La « loi Breaking the Silence » (2017), adoptée en première lecture, interdit à l’association portant ce nom, qui dénonce la violence de l’armée dans les territoires occupés, d’intervenir dans les établissements d’enseignement.
De plus, tu affirmes qu'Israël "tue accidentellement des civils" mais on ne tue pas à minima 60000 civils par accident, Raphaël. On ne cible pas des écoles, des hôpitaux ou des camps de réfugiés si l'on ne souhaite pas abattre des enfants par exemple.
- Sophie, oui on a raison de défendre les enfants de Gaza. Mais parmi les bombardements qui ont fait des centaines de morts, il y a des rockets du Hamas. C'est de la faute de LFI, ce parti diffuse les fake news du hamas et c'est d'ailleurs le premier parti antisémite de France !
- Raphaël, ton instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme est l'une des principales armes de propagande de Netanyahou et ses sbires pour museler les voix qui dénoncent le génocide et justifier les crimes contre l'humanité commis par Israël. Tout comme l'accusation systématique "de faire le jeu du Hamas" si l'on a le malheur de citer le droit international lorsque Israël le viole. Donc si je résume ton propos : toutes les ONG font le jeu du Hamas, l'enquête de l'ONU ne vaut rien, LFI et ceux qui dénoncent le génocide sont antisémites, le boycott d'un état en train de commettre des crimes contre l'humanité est forcément une haine des juifs, il n'y a pas de famine, pas de génocide, pas de nettoyage ethnique à Gaza ET malgré ses lois liberticides tu considères Israël comme une démocratie. N'y a t-il pas là une volonté de ta part, Raphaël, de vouloir masquer ta propre xénophobie et ton désir de voir, un jour, un peuple entier disparaître pour laisser la place à cette fameuse "nation démocratique" que tu chéris tant ? En toute bonne foi, réponds moi Raphaël...
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