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Pour rappel plus de 640 000 Palestiniens ont été déplacés de force à Gaza depuis le mois de mars 2025. 100% des Gazaouis sont menacés par la famine. 85 000 tonnes de bombes ont été larguées sur ce territoire de 360 km2 [trois fois la superficie de Paris] entre octobre 2023 et décembre 2024. Plus de 80 % des infrastructures ont été détruites et près de 70 % des zones agricoles ont été rasées. Une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet estimait déjà en juillet 2024 le nombre total de morts à 186 000. On serait donc a minima autour de 200 000 morts, soit 8 à 10 % de la population de la bande de Gaza. Et non je reprendrai plus le chiffre "officiel" faux de 53000 morts. L'armée israélienne tire sur les Gazaouis qui tentent désespérément d'accéder à l'aide alimentaire et arrêtent dans les eaux internationales des civils apportant de l'aide humanitaire.
Le 19 mai 2025, sur BFMTV , en pleine annonce de la phase d'occupation de Gaza par l'armée israélienne, les éditorialistes n'ont rien trouvé de mieux que d'inviter Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne pour vomir ses mensonges et sa propagande négationniste. Il sera ausi invité sur France Info fin mai pour deverser les même mensonges. Et bien sûr, fût aussi invité sur BFM notre boussole qui indique toujours la direction de l'ignominie : Manuel Valls, qui, bien entendue, ne veut pas que l'on sanctionne Israël pour ses crimes contre l'humanité. L'inverse eut été étonnant. Le 9 juin BFM TV a invité l'ambassadeur d'Israël pour diffuser une propagande mensongère alors même que le gouvernement israélien et son armée étaient en train de violer le Droit international en empêchant l'aide humanitaire d'arriver à Gaza et en détenant illégalement les civils et les humanitaires de la FreedomFlotilla. Quelques heures auparavant, sur son site internet, BFM avait sorti un article reprenant mot pour mot les termes humiliants de la propagande israélienne en titrant : "le spectacle est fini". Sur "Télé-genocide", il est hors question de mettre en avant Rappellons que le 2 juin 2025, dix experts de l’ONU, dont neuf rapporteurs spéciaux, ont demandé que le navire de la Freedom Flotilla soit autorisé à passer en toute sécurité, rappelant à la communauté internationale que :
– Gaza a le droit de recevoir de l’aide humanitaire par voie maritime, même sous occupation ;
– la flottille navigue en toute légalité dans les eaux internationales, conformément au droit maritime et au droit humanitaire international ;
– les Etats membres de l’ONU ont l’obligation légale et morale de mettre fin à la famine et aux crimes commis à Gaza.
Le 31 juillet à 6h15 du matin BFMTV a fait un reportage sur la volonté de familles israéliennes de coloniser de la bande de Gaza. Lors d'une marche des colons vers Gaza, les propos tenus par les personnes interviewées constituent des apologies de crimes contre l'humanité (colonisation, nettoyage ethnique). BFMTV fait le choix éditorial de n'apporter aucune contradiction, aucune analyse politique ou juridique. Une chaîne d'information se doit d'être factuelle et D'INFORMER qu'il s'agit ici, conformément au droit international, d'apologies de crimes contre l’humanité.
Mais attaquons-nous maintenant aux experts propagandistes négationnistes : France info. En février, je suis tombée sur une séquence lunaire : le journaliste débat avec le représentant des métiers du tourisme sur la possibilité de déporter 2 millions de Gazaouis pour transformer Gaza en nouvelle Côte d’Azur. Frank Delvau, le professionnel pro-génocide du Tourisme, répond à la question avec le même enthousiasme que celui de Joseph Mengele quand il se remémorait les crématoires fumants. Il frétille et est même satisfait que Trump prenne l’exemple de la Riviera française. C’est aussi ça les patriotes si fiers de ces nations construites sur le pillage des richesses, l’esclavage et les crimes coloniaux. Pour comprendre à quel point le traitement de l'information "Gaza-plage" sur france info ou ailleurs n'est ni une erreur ni une maladresse mais une réelle volonté de repousser la fenêtre d’Overton (les limites du dicible) afin de faire accepter à l'opinion public une épuration ethnique et donc un crime contre l'humanité. Explications Le sujet a été décidé et validé en conférence de rédaction. Toutes les parties prennante ont travaillé dessus : le rédacteur en chef, chef d'édition, chargé de production, les journalistes, le ou la réal, le présentateur et dans le cas de France info : l'invité Frank Lavau. Autant de personnes qui a un moment n'ont pas pris la mesure du scandale ? Peu probable. Il est évident qu'il y a un parti pris de certaines "chaînes d'info" pour la politique génocidaire sioniste qui tend à déshumaniser les Palestiniens.
Au mois de mai, France info sort un article sur Gaza. Dès le titre de l'article, France info nous fait une belle démonstration de la Novlangue journalistique : "Nourriture, médicaments, carburant... Quelles sont les conséquences après deux mois de blocus total d'Israël dans la bande de Gaza ?" Dès les premiers mots, c'est à se demander s'ils ne feraient pas un concours chez France info pour ne jamais dire les mots : génocide, colonisation, nettoyage ethnique et crimes contre l'humanité. Et ils sont assez cons pour poser la question : quelles sont les conséquences ? Au hasard je dirai : la famine, la maladie et in fine, l'extermination d'un peuple. Premier paragraphe, le sommet de l'ignominie. Quoi de mieux, dès le début de l'article, que de restituer les éléments de langage de la propagande du gouvernement génocidaire ? : "Nous intensifions notre attaque contre le Hamas à Gaza. Nous sommes en voie de le vaincre." David Mencer, porte-parole au sein du gouvernement israélien, a défendu avec ces mots la nouvelle étape de l'offensive de l'Etat hébreu contre le mouvement islamiste palestinien, lundi 5 mai. Ce plan de "conquête" comprendra le fait "d'étendre [l'offensive] et le contrôle des territoires, mais pas d'occuper", "un déplacement de la population gazaouie vers le Sud pour sa propre protection", ainsi que "des frappes puissantes contre le Hamas". Et l'on retrouve la recette habituelle : "contrôle du territoire" pour ne pas dire colonisation, "déplacement de la population" pour ne pas dire : déportation et nettoyage ethnique, "frappes puissantes contre le Hamas" pour ne pas dire " extermination de civils". Si le titre pose la question des conséquences de la situation humanitaire catastrophique, pourquoi ne pas commencer l'article par un bilan humain, pourquoi vouloir restituer les explications et justifications mensongères de l'État génocidaire ? Début du second paragraphe : "En parallèle, le gouvernement israélien entend mettre en place un nouveau modèle de distribution d'aide dans la bande de Gaza, d'après l'ONU. Il s'agira d'"acheminer l'aide humanitaire par l'intermédiaire de centres contrôlés par l'armée", et non par des acteurs humanitaires tels que des ONG ou des agences onusiennes." L'aide humanitaire est bloquée depuis le 2 mars, c'est une famine organisée, une pénurie de médicaments voulue, comment peut-on croire que le gouvernement israélien mettra en place une distribution d'aide à Gaza ? Si la fin du paragraphe se termine bien par un point de vue critique de la part de l'ONU sur cette "distribution d'aide", il aurait été plus honnête commencer le paragraphe en prenant une distance critique sur les déclarations du gouvernement génocidaire et de mettre en perspective les multiples pillages et destructions de l'aide humanitaire déjà opérés par les colons israéliens.
Pendant douze paragraphes France info nous restitue "fidèlement" la situation critique à Gaza, parsemée de témoignages d'humanitaires sur la malnutrition et les pénuries de médicaments organisées par Israël conduisant 2,1 millions de personnes à la famine, la maladie ou la mort. Mais la performance dans ces paragraphes est de ne jamais dire les mots : "génocide, intention génocidaire, colonisation, nettoyage ethnique ou crimes contre l'humanité". Ce n'est pas moi qui emploie ces mots au hasard pour qualifier la situation à Gaza, c'est le Droit International. Puis au 14ième paragraphe, l'avant dernier, face aux preuves de l'horreur et l'inhumanité du gouvernement israélien, il aurait été dommage de ne pas restituer un de leur énième mensonge afin de semer le doute dans les esprits : "Malgré ces effets déjà tangibles, Israël n'infléchit pas sa position, convaincu qu'une partie de l'aide humanitaire profite au Hamas. "Le blocage de cette aide est l'un des principaux leviers de pression" face au mouvement islamiste, a récemment déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz. Lors de son point-presse, lundi, David Mencer a répété que le Hamas avait "détourné de l'aide". A Gaza, l'Ocha n'a pourtant aucune preuve d'un "détournement à grande échelle". AUCUNE PREUVE... mais les médias continuent d'égrainer la propagande israélienne. Ultime paragraphe : "7 octobre" et "les otages Israéliens" sont mentionnés avant les 2,1 millions de personnes en proie à la famine, avant les dizaines de milliers de civils Palestiniens déjà massacrés. Mais de tous les articles de cette presse mainstream, je n'ai quasiment jamais lu que ce blocage de l'aide humanitaire, cette famine organisée et les bombardements étaient aussi une condamnation à mort pour les otages Israéliens. Il serait peut-être temps de restituer les paroles de Netanyahou nous prouvant son désintérêt total pour les otages, son projet de génocide et de nettoyage ethnique, achevant ainsi le projet colonial d'Israël depuis 1948 : « Gaza sera totalement détruite ».
Et voilà que le 9 juin, une journaliste de France info vient couvrir la manifestation de soutien à la Palestine et aux membres d'équipage de la Freedom Flotilla, un homme se place derrière elle et crie "facho". À juste titre si vous avez lu l'intégralité de l'article : oui, faire de la propagande pour un État génocidaire, c'est être fasciste. Elle lui assène un coup. Elle récolte ce qu'elle et sa chaîne de propagandistes ont semé. Bien sûr tous les médias pro-Israel titrent " une journaliste agressée" se gardant bien de dire qu'elle a donné le premier coup. Ce 10 juin, tous les médias français mainstream ont repris la propagande israélienne. Les Français de la #FreedomFlotilla, dont Rima, n’ont pas refusé d’être rapatriés en France. "Ils ont refusé de signer un document dans lequel ils devaient reconnaître être entrés illégalement sur le territoire israélien, condition fixée par Israël pour leur libération. Ce document est inacceptable :
- L'arrestation par Israël de la flottille a eu lieu dans les eaux internationales. Gaza a le droit de recevoir de l'aide humanitaire.
- La flottille n'est pas entrée sur le territoire israélien et n'en a pas eu l'intention : la bande de Gaza n’en fait pas partie.
Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a bombardé l'Iran : 78 civils tués, 320 blessés. Au motif que l'Iran "aurait l'arme nucléaire". Excuse utilisée depuis 20 ans pour justifier des frappes "preventives". Encore une fois Israël est l'agresseur. Israël viole le Droit international. Israël commet des crimes de guerre. Israël agresse l'Iran, le Liban, le Yémen, la Palestine. Israël a l'arme nucléaire et refuse d'adhérer aux traités internationaux sur la régulation des armes nucléaires. Mais les médias sont en boucle sur le "sommeil perturbé des Israéliens" et ont passé volontairement sous silence le génocide et le blocus humanitaire qui continuent à Gaza et la colonisation illégale qui se poursuit en Cisjordanie. Les médias n'ont aucune compassion ou mot pour les civils Iraniens assassinés par Israël dans des frappes soit-disant "chirurgicales". BFM a continué dans le registre de la déshumanisation des civils iraniens. Le 25 juin, l'éditorialiste politique internationale de BFM, Elsa Vidal, faisait une chronique titrée :"Iran : Israël a tué neuf scientifiques nucléaires iraniens dans leur sommeil grâce à une arme secrète". Il s'agissait de l'opération Narnia, une opération des services de renseignements israéliens. Et ce nom semble amuser beaucoup Elsa Vidal qui déclare d'un ton enjoué : "Je me suis longtemps interrogée sur ce nom parce que Narnia c'est un pays de neige, on y rentre par une armoire... qu'est-ce que ça a à voir avec cette opération ?". Durant le reste de son intervention, l'éditorialiste utilisera un jargon militaire pour parler des civils assassinés : "éliminer" ; " arme à la pointe de l'innovation technologique". Jamais les noms des civils tués ne seront évoqués, ni ceux des victimes collatérales. Et pourtant en lisant un article d'Arrêt sur image, voici ce que l'on apprend : " Le physicien Mohammad Reza Sedighi Saber, lui, a été assassiné cette semaine avec plus de dix autres membres de sa famille, à Astaneh-ye Achrafiyeh, dans le nord de l'Iran, comme l'a confirmé le porte-parole du ministère de la santé iranien, Hossein Kermanpour sur X. Le journaliste Siavash Ardalan (BBC) raconte sur le même réseau qu'Israël avait déjà tué son fils de 17 ans au début des attaques, en cherchant à tuer l'ingénieur."
Mais nous sommes habitués à leurs cynisme, leur fascination morbide pour Israël, leurs mensonges, alors on va continuer de militer et de dénoncer leurs calomnies pour qu'in fine plus aucun journaliste ne puisse asséner la propagande d'un gouvernement responsable de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'un génocide.