Il y a quelques jours, Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances, a confirmé le plan américano-israélien de nettoyage ethnique. Il a déclaré « Gaza sera totalement détruite ». L’État hébreu s’apprête à déplacer de force 2 millions de Gazaouis dans une zone restreinte de l’enclave palestinienne sans aucune aide humanitaire extérieure : on appelle cela une déportation dans un camp de concentration. Tout cela, je ne l'invente pas, ce sont les dirigeants israéliens eux-mêmes qui le disent et des journalistes de la droite israélienne comme Yinon Magal. Alors les fameux soutiens "inconditionnels" d'Israël commencent à faire marche arrière multipliant des déclarations aussi pathétiques qu'hypocrites : les mêmes personnes qui, depuis 18 mois, nous traitent d'antisémites parce que l'on dénonce la colonisation, des crimes contre l'humanité et le génocide commis par Israël. Mais face aux images des massacres et des destructions, face aux apologies du génocide et du nettoyage ethniques formulées clairement par les dirigeants israéliens, Yaël Braun Pivet, Delphine Horvilleur et Joann Sfar veulent nous faire croire à leur mea culpa. Et pourtant pendant des mois, leurs armes contre les soutiens de la Palestine fût : notre criminalisation et l'instrumentalisation de l'antisémitisme.
Tout a commencé avec Braun Pivet disant regretter l’emploi du mot "inconditionnel" ? Mais tous ses actes depuis octobre 2023 sont allés dans le sens de ce soutien inconditionnel. Lorsque des députés ont brandi les photos d'enfants Palestiniens victimes des massacres opérés par Israël. Qu'a-t-elle dit et fait à ce moment-là ? Je la cite : « Je saisirai le bureau sur les agissements qui se sont produits », avant de suspendre la séance. À noter qu’elle n’a vu aucun inconvénient aux démonstrations de solidarité à l'Assemblée Nationale envers les Ukrainiens & les Israéliens victimes du 7 octobre. De drapeaux de l'Ukraine en pleine Assemblée à votre pin's du drapeau israélien, il semblerait qu’elle ne méprise que les victimes Palestiniennes, fussent-elle des enfants. Pour preuve, lorsque Sébastien Delogu avait brandi le drapeau de la Palestine à l'Assemblée pour contester les ventes de matériel militaire à Israël, et ce sous les cris d'orfraie et les huées de tous les puants ministres et députés islamophobes, elle l’avait sanctionné de la peine maximale : 15 jours d'exclusion. Mais, parfois, Yaël Braun Pivet a su faire preuve d'une grande mansuétude, surtout à l'égard de ses collègues macronistes lorsqu'ils ont fait des apologies de crimes de guerre à l'encontre des Palestiniens ou de saluts nazis en pleine Assemblée Nationale. Lorsqu'en décembre 2023, à l'Assemblée Nationale, un député pose la question : « Qui peut douter maintenant des véritables objectifs de guerre du gouvernement Netanyahou qui, après le nord, bombarde le sud de la bande de Gaza, là où il avait précisément demandé aux Palestiniens de se réfugier ? » à la ministre Catherine Colonna et à deux reprises, Meyer Habib prononce : « Et ce n’est pas fini ! ». La Présidente de l’Assemblée avait alors refusé la levée de l'immunité parlementaire de Meyer Habib. Visiblement madame Braun Pivet n'était pas dérangée le moins du monde par cette apologie de crimes de guerre. En juillet 2022, lorsque Rémy Rebeyrotte avait fait un salut nazi, symbole suprême de l'antisémitisme, il n'avait eu qu'un simple rappel à l'ordre de sa part. Elle avait pourtant assuré au micro du 20h de France 2 « je prononcerai la sanction qu'il mérite ». Preuve en est que l'antisémitisme et son instrumentalisation sont bien dans les rangs de la macronie et non dans les cortèges pour la Palestine.
Le vendredi 27 avril 2024, les étudiant.e.s de Science Po mobilisés pour la Palestine et expulsé.e.s par la police sont sorti.e.s du bâtiment en levant des mains rouges en l’air. "Avoir du sang sur les mains" pour dénoncer la complicité du l'État français dans le massacre des Palestiniens. Partout dans le monde, à chaque guerre, se peindre les mains en rouge est un symbole pour dénoncer la complicité d'un gouvernement dans des crimes de guerre. Et qu'ont fait Joann Sfar et les soutiens d'Israël ? Ils ont donc inventé que "se couvrir les mains de peinture rouge serait une référence à un événement survenu en octobre 2000 en Cisjordanie, lors duquel deux soldats israéliens avaient été tués, et leurs assassins avaient eu les mains tâchées de sang." Sfar qui déclarait que LFI était « le premier parti antisémite de France ». Delphine Horvilleur, quant à elle, n'a pas supporté un sketch très satirique de Blanche Gardin tournant en dérision l'accusation systématique d'antisémitisme à l'encontre de ceux qui critiquent la politique israélienne. Alors, Delphine l'a accusée d'antisémitisme. Je ne crois pas en leur prise de conscience soudaine au bout de 19 mois de massacres. Je crois qu'ils veulent simplement sauver leur image médiatique au lendemain des aveux des dirigeants israéliens, à la veille de la reconnaissance du génocide et de l'État Palestinien.Mais voilà qu’au lendemain de sa prise de parole, Delphine Horvilleur rédige un tweet en réponse à François Ruffin : « Vous oubliez de citer une bonne partie du texte : dommage. Ma prise de parole comme celle de nombreux juifs est nourrie d’un profond amour d’Israël et d’un engagement sioniste. Tant que vos proches considèrent que ce mot est une insulte, je vous prie de ne pas m’associer à eux. »
Mais le sionisme auquel est si attaché Delphine Horvilleur n'est pas seulement le droit d'Israël d'exister en tant qu'État car si tel était le cas : je n'y verrai absolument aucun problème. Lorsque l'on parle de sionisme, ce qu'il faut regarder et étudier, ce sont les actes, les faits et les conséquences de la politique sioniste menée par les gouvernements israéliens successifs. Si des dirigeants politiques, au nom du sionisme, considèrent que l'existence d'Israël n'est possible que par la colonisation, l'apartheid, les massacres de centaines de milliers de civils sur 75 ans et le refus systématique de la reconnaissance d'un État palestinien alors l'idéologie sioniste n'est-elle pas devenue un fascisme ? Ce que j'aimerai c'est que ceux qui continuent de se revendiquer de cette idéologie politico-religieuse – tout en faisant mine de subitement se soucier du sort des Palestiniens après 18 mois de massacres et 75 ans de crimes contre l'humanité – nous expliquent en quoi le sionisme n'est pas responsable de la situation actuelle en Palestine. Vraiment je suis toute ouïe. Dans mes recherches sur le sujet, j'ai lu Theodor Herzl, l'un des pères fondateurs du sionisme politique, il théorisait déjà la colonisation, l'occupation et la déportation. Je le cite : « Lorsque nous occuperons la terre, nous apporterons des bénéfices immédiats à l'État qui nous reçoit. Il faut exproprier en douceur, sur la propriété privée des domaines qui nous a été confié. […] Nous essaierons de faire traverser la frontière à la population sans le sou en lui procurant un emploi dans les pays de transit tout en lui refusant tout emploi dans notre propre pays. […] Les propriétaires viendront à nos côtés. Tant le processus d’expropriation que l’expulsion des pauvres doivent être menés avec discrétion et circonspection. Laissons les propriétaires de biens immobiliers croire qu'ils nous trompent, en nous vendant des choses plus chères qu'elles ne valent. Mais en retour, nous ne leur vendrons rien du tout. […] L'expropriation volontaire sera accomplie par nos agents secrets. La Compagnie paierait des prix excessifs. […] Nous vendrons alors uniquement aux Juifs, et tous les biens immobiliers seront échangés uniquement entre Juifs. » […] « Si le propriétaire souhaite vendre la propriété, nous aurons le droit de la racheter à notre prix initialement fixé. » Rappel bénéfique pour mes lecteurs : la colonisation est un crime contre l'humanité. Autre crime : l'apartheid. Le 19 juillet 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif ayant des conséquences importantes pour la protection des droits humains en Palestine. « Cet avis fait suite à une requête de l'Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2022 demandant à la Cour d'examiner les conséquences juridiques des politiques et des pratiques d'Israël dans le Territoire palestinien occupé. Selon la CIJ, les lois et mesures discriminatoires d’Israël dans le Territoire palestinien occupé sont assimilables aux éléments du crime d’apartheid ».
En somme le sionisme peut-il exister sans son fondement colonial, sans la ségrégation et la déportation systématique des Palestiniens ? Dès 1948, lors de la création d’Israël, des centaines de milliers de Palestiniens évacuent en urgence leurs villages pour fuir les milices sionistes et l’armée israélienne. Israël a reconnu avoir expulsé 800 000 personnes et détruit plusieurs centaines de villages. "En 1948, la résolution 194 de l’ONU stipulait, que les réfugiés devaient rentrer, Israël a interdit ce retour et a effacé systématiquement les traces de la Palestine." David Ben Gourion, fondateur de l'État d'Israël disait : « les vieux mourront, les jeunes oublieront ». 77 ans plus tard, il est hors de question d'oublier. On pourrait me rétorquer que tous ces crimes n'ont rien avoir avec le sionisme, que ce ne sont que les dérives d'une politique d'extrême-droite des dirigeants israéliens mais problème : depuis bien longtemps les dirigeants israéliens défenseurs du sionisme sont proches de nombreux partis d'extrême droite. Ayelet Shaked, ministre de la Justice déclarait : « les mères palestiniennes doivent être tuées et leurs maisons détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroriste ». Lors de l’inauguration de l’ambassade des États unis à Jérusalem étaient presents deux pasteurs évangéliques antisémites et néo-nazis : Robert Jeffress et John Hagee qui pensent que les Juifs iront en enfer pour l’un et qu’Hitler a accompli une mission divine pour l’autre. L’État d’Israël a entretenu des relations politiques et militaires avec l’Afrique du Sud de l’apartheid. Israël a également apporté une aide militaire à l’Argentine sous la dictature de Jorge Rafael Videla, malgré la torture et la disparition de 2000 juifs vivant dans le pays. Et aux Etats-Unis, le principal lobby pro-israélien, l’AIPAC, est lié aux néo-conservateurs et aux Chrétiens Sionistes, ceux qui pensent que, pour que le Christ revienne, les Juifs doivent chasser de Terre Sainte le « mal » (Armageddon, les Arabes) puis se convertir à la vraie foi sous peine de disparition.
Une des voix sionistes les plus entendue est celle de Nili Kupfer-Naouri qui passe son temps en interview à proférer des apologies de crimes contre l'humanité. Le 13 novembre 2024, l'ensemble de la Macronie a soutenu la tenue du gala "Israël is forever" malgré les apologies du génocide et les négations de l'existence du peuple Palestinien, proférées par la Présidente de l'événement Nili Kupfer-Naouri. Le fondateur Jacques Kupfer, son père, quant à lui, déclarait : "Pour la larme versée par une petite fille juive, je suis prêt à ce que Gaza verse des larmes de sang pendant toute une semaine" et "pour une maison détruite, Gaza doit devenir un site archéologique". Nili Kupfer-Naouri, avocate franco-israélienne, fervente alliée de l'extreme droite israélienne, revendique la colonisation et le nettoyage ethnique. Elle est tellement persuadée de la suprématie sioniste qu'elle va brailler sur toutes les télés et les radios ses apologies de crimes contre l'humanité. Pour elle, comme pour les xénophobes du monde entier, aucun Palestinien ne nait innocent, ce sont des terroristes, ce qui lui permet de justifier le massacre des bébés et des enfants. Pendant que nous, soutiens de la Palestine, sommes traités d'antisémites, de terroristes, de troubles à l'ordre public, Nili Naouri-Kupfer, elle, est impliquée dans des actions entravant l’aide humanitaire destinée à Gaza. Oui : un pillage de l'aide humanitaire pour laisser 1,5 millions de personnes mourir de faim. Comment le sait-on ? Elle s'est filmée et vantée de ses actes. EuroPalestine et l’AJPO (Avocats pour la Justice au Proche-Orient) ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile pour complicité de génocide. Cette démarche vise plusieurs personnes, dont l'avocate franco-israélienne. Mais ne pensez pas que Nili reconnaît le génocide. Comme nombre de sionistes fanatiques, pour elle, il n'y a pas de génocide car un génocide suppose que l'on tue massivement des humains ; mais pour eux, comme lu et entendu plusieurs fois, les Palestiniens n'existent pas ou sont des "animaux". Une négation de l'existence même d'un peuple ou de son appartenance à la race humaine pour masquer un génocide, il fallait y penser ! Quoique les nazis le faisaient déjà il y a 85 ans. Nili n'est pas très originale et prononce les mots "terroristes" et "antisémites" toutes les 8 secondes. Elle sait que nous ne sommes pas antisémites et que nous luttons contre son fanatisme qui ne se cache plus, devant les caméras du monde entier de son projet de colonisation : le grand Israël. Alors à mesure que les jours passent et que les preuves s'accumulent sur les projets colonialistes et génocidaire d'Israël (merci Nili de les vociférer), Macron et son gouvernement jouent les funambules, tiraillés entre leur soutien à des criminels xénophobes comme Nili Kupfer-Naouri et leur peur de se retrouver sur le banc des accusés quand leur complicité de crimes contre l'humanité sera jugée.
Comment la critique du sionisme peut-elle être taxée d'antisémitisme alors même des personnes de confession juive dénoncent les crimes commis au nom de cette idéologie, alors même que le régime sioniste est proche de partis d'extrême-droite antisémites à travers le monde ? Lorsque des crimes contre l'humanité sont commis au nom d'une idéologie politique ou religieuse – quelle qu'elle soit – le fait de vouloir museler et criminaliser ceux qui dénoncent ces massacres est un aveu de complicité et d'adhésion à une doctrine violant les droits humains fondamentaux. Hors de question de terminer cet article sur leur ignominie, leur négationnisme et leurs mensonges alors je vous laisse avec le courage des Palestiniens ici illustré par les mots d'Asma Abu Syam :
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