Parmi les négationnistes du génocide nous pouvons citer comme exemple : Aram, Fourest, Woessner, Enthoven, L. Ferrari. Ces personnes mettent énormément d'énergie à nier chaque image des massacres à Gaza, à décrédibiliser les journalistes et humanitaires temoins du génocide, à diffuser des fake news et rire des soutiens de la Palestine. Ils ne cachent pas leur soutien à Israël. Et pendant qu'ils sont là à pousser des cris d'orfraie "il n'y a pas de génocide, c'est une fake news des antisémites", certains de leurs alliés, eux, n'hésitent pas à dire : "tuez les tous", "à mort les arabes" et repoussent toujours plus les limites du dicible et de l'ignominie. C'est la cacophonie chez les partisans d'Israël. En effet, des personnes ont à plusieurs reprises proféré des apologies de génocide ou de crimes contre l'humanité et pour certaines y ont même participé. Comme, par exemple, Nili Kupfer-Naouri, avocate franco-israélienne, qui a participé au blocage de l'aide humanitaire, Meyer Habib qui déclarait que la population de Gaza était "un cancer" ou des dirigeants politiques et soldats israéliens qui ont librement exprimé leur désir d'extermination. Concentrons-nous dans un premier temps sur cette dernière catégorie. Yuval Vagdani, militaire de 21 ans avait publié des photos et des vidéos d’immeubles en ruine, accompagnées du commentaire suivant : “Que nous puissions continuer à détruire et à écraser cet endroit immonde sans s’arrêter, jusqu’à ses fondations.” Il y eu aussi cette soldate israélienne tout sourire dans les décombres d’une chambre d’enfant à Gaza, postée le 11 janvier 2024. Puis, un autre soldat ouvrant un livre devant une étagère en feu de la bibliothèque de l'université Al-Aqsa à Gaza. Un autre jette un Coran au milieu des flammes dans une mosquée de Rafah. Un militaire se filmant dans un immeuble en ruines en disant aux habitants de l'enclave palestinienne : "Vous allez souffrir à chaque seconde pour ce que vous nous avez fait... Vous allez mourir." Et nous avons bien sûr eu droit aux selfies des dizaines de soldats posant avec les sous-vêtements des femmes Palestiniennes qu'ils avaient chassées ou tuées.
Maintenant que ce constat est posé, que toutes les preuves de ces apologies de crimes de guerre et de génocide par ces soldats israéliens sont répertoriées, qu'en disent nos négationnistes des plateaux ? Rien. Mais quels pourraient être les arguments avancés par Praud, Aram, Fourest et consorts pour contester la véracité de ces photos et propos ? Ils ne peuvent pas dire que les clichés et propos ne sont pas réels étant donné que ce sont les soldats eux-mêmes qui les ont postées sur leurs réseaux et qu'ils ont fait l'objet de nombreux articles dans la presse française et internationale. Alors il ne leur reste comme seul argument que "des actes isolés". Or, non ces soldats affichant leurs crimes de guerre ne sont pas des brebis galeuses, ils obéissent à une doctrine, à une volonté politique de colonisation et de nettoyage ethnique. L'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avait lui-même déclaré : « Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant, tout est fermé ». Gallant est visé par un mandat d'arrêt international et est déclaré pénalement responsable : « d'actes commis conjointement avec d'autres : le crime de guerre de famine comme méthode de guerre ; et les crimes contre l'humanité de meurtre, persécution et autres actes inhumains ». Dans un tweet du 19 mars, son successeur, Israel Katz, offrait une fausse « alternative » aux Gazaouis : partir ou mourir. Partir où ? Je pose la question. Et puisque ils n'ont nulle part où aller, puisque 2 millions d'entre eux sont coincés, affamés volontairement, dans un territoire qui a été reduit de 87% en 2 ans : c'est donc bien une logique d'extermination.
Comment des personnes peuvent-elles encore nier le génocide alors même que les dirigeants israéliens sont clairs dans leurs intentions : colonisation, nettoyage ethnique extermination. Il y a un an, le 7 août 2024, Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances déclarait : "laisser mourir de faim deux millions de civils pourrait peut-être être justifié et moral". Son souhait est aujourd'hui réalisé : 100% des Gazaouis sont menacés par la famine selon l'ONU et 100 ONG. En mai dernier, Amichaï Eliyahu, ministre du Patrimoine de Netanyahou, et membre du parti Otzma Yehudit avait déclaré : "Si la population de Gaza souffre, le Hamas souffrira. Il n’y a aucun problème à bombarder leurs réserves de nourriture et de carburant. Ils devraient mourir de faim". En janvier 2024, Eliyahu suggérait qu’Israël devait "trouver des moyens plus douloureux que la mort pour les Palestiniens". En juillet 2025, il affirmait qu'il n'y avais pas de famine à Gaza tout en ajoutant : "Mais ce n’est pas à nous de nous soucier de la faim dans la bande de Gaza. Que le reste du monde s’en occupe." Le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi, incitait aussi à l’exécution massive du peuple de Gaza, à "effacer la bande de Gaza de la surface de la terre". Cette xénophobie affichée, ce désir d'extermination d'un peuple et de vider la bande de Gaza se reflète aussi parmi la population israélienne. Lors de la journée de Jérusalem, le 26 mai, des dizaines de milliers de jeunes hommes, militants de l’extrême droite religieuse israélienne, ont défilé, pour célébrer la conquête et l’annexion de Jérusalem-Est en 1967 : des slogans comme "Mort aux Arabes" ou des "Que vos villages brûlent" ou encore des crachats au visage d'une femme voilée. La xénophobie au sein de la société israélienne va jusqu'à cibler et mettre en danger des arabes israéliens. En juin, lors des ripostes de l'Iran – suite à la guerre déclenchée par Netanyahou le 13 juin – nombre d’Arabes israéliens se sont vus interdire l’accès aux abris pendant les alertes aux frappes de missiles ou de drones iraniens : "De nombreux témoignages dénoncent ces actes de racisme aux conséquences potentiellement fatales." Voici ce que déclarait le député israélien d'opposition Ofer Cassif : "Des cas ont été signalés, principalement concernant des citoyens arabes, mais aussi des travailleurs étrangers, des familles venues d’Ukraine, des personnes avec des animaux de compagnie".
J'en reviens à nos négationnistes des plateaux : Aram, Woessner, Enthoven, Praud et tant d'autres. Croient-ils réellement qu'il n'y a pas de génocide à Gaza ? J'en doute. Ils semblent tous partager des points communs avec les apologistes du génocide : des propos suprémacistes et une haine viscérale des arabes et des musulmans. En mai 2024, Géraldine Woessner, rédactrice en chef chez "Le Point" nous avait livré dans un tweet d'une vingtaine de mots toute l'étendue de sa vision suprémaciste. Je la cite : " Encore une fois il n'y a pas de journaliste Palestinien. Vous collez un concept occidental sur une entité qui n'existe pas". On récapitule : journaliste = concept occidental ; Palestiniens = entité qui n'existe pas. Elle qui travaille pour un journal qui, depuis 1997, appartient "en totalité à l'industriel du luxe François Pinault, milliardaire et troisième fortune française". Elle qui sous-entend qu'en matière de "journalisme", l'occident détiendrait une vérité absolue et suprême. Elle qui fait fi de ne pas voir ou savoir que la feuille de chou pour laquelle elle travaille n'est qu'un énième outil d'une propagande bourgeoise xénophobe et islamophobe. Quant à "l'entité qui n'existe pas" à savoir pour elle : "le Palestinien" c'est la négation même de l'existence d'un peuple. Au delà du fait que la Palestine soit un État reconnu par 148 pays, quand bien même 0 État le reconnaîtrait, cela ne pourrait être un argument pour nier le droit à la vie et à la dignité de ces humains, cela ne justifierait en aucune manière des dizaines de milliers de morts. Dans un précédent article, j'avais déjà listé les sorties islamophobes et racistes de Sophia Aram, soulignant notamment le fait qu'elle arabise et islamise les noms de ses ennemis politiques. Comme par exemple avec Aymeric Caron qu'elle appelle "Abou Aymeric Al Versailly", lorsque ce dernier dénonce la famine à Gaza. Imaginez une seule seconde qu'une personne judéïse les noms et prénoms de ses ennemis politiques parce qu'elle considèrerait que la judéité d'un nom est disqualifiante et serait source de moqueries, d'insultes. Ce serait à juste titre qualifié d'antisémitisme. Aram ne s'arrête pas là et aime qualifier "d'idiots utiles des mollahs," toute personne dénonçant les crimes de guerre commis par le gouvernement israélien.
Ce serait très long de relater ici tous les dérapages de Monsieur Enthoven. Prenons deux exemples : le philosophe de Twitter a plusieurs fois relayé des publications provenant de personnalités d'extrême-droite. Au mois de mai, le médecin humanitaire Raphaël Pitti, multipliait les interviews pour alerter sur la crise humanitaire à Gaza et pour appeler à une action citoyenne et politique. S'en est suivie une campagne de harcèlement avec les traditionnelles accusations d'antisémitisme. Raphaël Enthoven avait évidemment rejoint la meute. Voici ce que l'on apprend dans un article d'Arrêt sur Images : "Il a reposté deux tweets visant le médecin humanitaire. Une publication, datant de juin 2024, de Jules Laurans [rédacteur en chef du média d'extrême droite Frontières – media qui avait notamment appelé aux meurtres d'avocats et de juges]. Un contenu qui cherchait, déjà à l'époque, à décrédibiliser Pitti, affirmant (sans l'ombre d'une preuve) que le Salon des Rencontres Annuelles des Musulmans où l'ONG Mehad (dont il est administrateur et responsable de formation) avait un stand en 2017, serait en réalité le salon des frères musulmans. Contacté par Arrêt sur images, Raphaël Enthoven a répondu : "Je regrette vivement d’avoir partagé un tweet de Jules Laurans, dont je découvre les fonctions en vous lisant. C'est la raison pour laquelle je supprime ce retweet." Mais le problème ce n'est pas "les fonctions" de Jules Laurans, ce qui devrait questionner Enthoven, c'est : pourquoi est-il en adéquation avec l'idéologie politique du xénophobe Jules Laurans jusqu'à retweeter une de ses fake news ? Enthoven a réitéré la même erreur il y a quelques jours en retweetant une vidéo négationniste et complotiste de Mélanie Phillips, figure controversée de la droite conservatrice au Royaume-Uni : anti-immigration, raciste, climatosceptique, antivax, homophobe... Il est donc peut-être temps pour Raphaël Enthoven de faire une réelle introspection ou d'avouer enfin qu'il n'est pas complètement ignare. En effet, Enthoven passe son temps à effacer des tweets dès lors qu'on lui prouve que c'est une fake news ou que l'information vient d'une personne d'extrême-droite. Mais pour lui l'important est de semer des graines dans les esprits non informés, de semer la confusion et le doute. Une fois qu'une fausse information est diffusée, il est déjà trop tard et ça : Raphaël le sait.
Chaque jour nous sommes confrontés aux vidéos des massacres de Palestiniens se rendant sur les zones de distribution "d'aide alimentaire", aux photos des Gazaouis souffrant de la famine, aux apologies du génocide affichées des soldats et des dirigeants israéliens, aux articles de presse relatant les actes racistes d'une partie de la population israélienne, aux assassinats de 242 journalistes et de plus de 400 d'humanitaires. Que leur faudrait-il de plus pour reconnaître les intentions génocidaires des dirigeants israéliens ? La réponse est "rien" car les négationnistes savent que c'est un génocide. Et plus les preuves seront nombreuses, plus ils intensifieront leurs propos calomnieux à l'encontre des Palestiniens, des journalistes ou encore de l'ONU. Nier le génocide est une diversion ayant pour but d'occuper l'espace médiatique pendant que le gouvernement israélien colonise et assassine. À l'instar des accusations d'antisémitisme ou de terrorisme, cela cristallise et paralyse les débats et cela permet d'invisibiliser la souffrance des Palestiniens et de ne pas parler des solutions humanitaires à leur apporter. Je répète : les négationnistes sont les alliés idéologiques des dirigeants israéliens, partageant avec eux une haine viscérale des arabes et des musulmans.

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