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Billet de blog 17 janvier 2025

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365 jours et 76 ans.

"Si Israël tombe. Nous tombons." Manuel Valls, 6 octobre 2024. Alors oui ! Tombons ! Que les puissances occidentales qui assassinent, colonisent et sont complices d'un génocide tombent. Que tombent ces puissants si prompts à appeler terroristes les personnes arabes ou musulmanes pour justifier des crimes contre l'humanité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

   Des dizaines de milliers de personnes assassinées à Gaza par les colons israéliens, 150000 palestiniens mourront dans un futur proche puisque privées de soin, d'aide humanitaire, souffrant de famine et de la pénurie d'eau potable. Au Liban, 2000 personnes ont été tuées dans des attentats et crimes de guerre commandités par Israël. 1 millions de personnes ont été déplacées.

   En 1961, Sartre écrivait « nous sommes racistes ». Nous, les blancs, les occidentaux, lesdits « civilisés ». Tous ceux qui bénéficient des héritages de la colonisation. On lit ces quelques pages de la préface des Damnés de la terre de Frantz Fanon et on s’offusque : « mais moi je n’ai jamais colonisé, je ne suis pas raciste ». Nos richesses, notre confort, notre hégémonie vient du pillage, de l’asservissement, de l’exploitation, de l’esclavage et de massacres d’autres civilisations. Et, la violence des nations impérialistes dans leur soif inextinguible de suprématie conduit parfois, dans le meilleur des cas, à la rébellion des colonisés. L’accumulation de décennies de déshumanisation, d’injustices, de vols et de colère vient alors frapper de plein fouet le visage ahuri du colon qui se pensait tout puissant. Et c’est là, à cet instant précis, que le racisme enfoui de celui qui se pensait humaniste surgit, enchainant les poncifs de la Novlangue politico-médiatique destinés à criminaliser les oppressés : « des sauvages », « terroristes », « barbares » ! « L’indigène se rebelle avec violence quand il pourrait entamer un dialogue pacifique ». L’Occidental, loin des champs de bataille, loin d’avoir connu la mise à mort de membres de sa famille, loin d’avoir été traité comme un sous-homme, donne toujours à l’opprimé qui se rebelle de grandes leçons d’humanisme et de pacifisme. Taisons-nous. Regardons. Écoutons. Apprenons. Regardons en face notre gouvernement qui collabore en cet instant à une épuration ethnique en vendant des armes à un gouvernement coupable de crimes de guerre. La colonisation de la Palestine débutée en 1948 est intrinsèquement liée aux empires coloniaux français et anglais. Au milieu des années 40, la Palestine est le seul territoire à ne pas obtenir son indépendance contrairement au reste des territoires coloniaux anglais et français. La Seconde Guerre mondiale touche à son terme et les Juifs d’Europe continuent d’affluer massivement ne se sentant plus en sécurité face à la barbarie antisémite européenne. En 1948, l’empire colonial anglais se retire de la Palestine et l’indépendance d’Israël est prononcée laissant les États arabes de la région sans aucune autonomie. Alors la France, écrasée sous le poids de sa culpabilité liée à sa collaboration avec le nazisme et incapable d’organiser un retour des Juifs fuyant l’antisémitisme encore bien présent sur son territoire, préférera fermer les yeux sur des décennies de politiques impitoyables de confiscation des terres, de colonisation illégale et d’expropriation menées par Israël et la discrimination omniprésente. Mais n’oublions pas ce qui a conduit des centaines de milliers de sionistes à fuir les terres de l’holocauste vers une terre promise : c’est l’antisémitisme et la xénophobie de nos nations européennes. L’Occident est à l’origine de la création d’un monstre qui retourne les violences, les sévices et la déshumanisation que nous avons infligé à ses ancêtres vers une population arabo-musulmane. Et si certains médias et politiques tentent de réduire ce conflit a une guerre de religion entre Juifs et Musulmans, c’est pour dissimuler la culpabilité de l’Occident : d’une part sa culpabilité envers les Juifs victimes de la Solution finale et d’autre part pour masquer les conséquences de sa politique coloniale xénophobe.

   Tous les jours on entend dans les médias, le droit d’Israël de se défendre mais on n’entend jamais les journalistes et les politiques invoquer le droit de se défendre pour les Palestiniens. Jamais. Depuis 1948, ils sont victimes de la colonisation, de l’apartheid, de l’occupation israélienne et aujourd’hui d’une épuration ethnique. La complicité des États impérialistes dans ce massacre passe par la vente d’armes, les accords commerciaux passés avec le gouvernement israélien et le silence autour des crimes de guerre commis par les gouvernements israéliens successifs. Mais il y a pire : certains journalistes, politiques et intellectuels de pacotille se permettent de hiérarchiser les vies humaines, ET de diffamer et calomnier ceux qui prennent la défense de ce peuple victime de la barbarie d’un gouvernement suprémaciste. Ils ont dévoyé les mots, ils ont sacralisé le mensonge. Le mot « antisémite » qui avait tant de sens, qui était si important, n’est devenu qu’une interjection pour stopper dans son élan celui qui défend les arabo-musulmans, celui qui ose critiquer la politique d’extrême-droite israélienne, celui qui s’oppose à l’apartheid, la colonisation et au génocide. Ne rentrons pas dans leur jeu macabre. Ce chantage à l’antisémitisme fait partie intégrante d’une stratégie politique pour empêcher le débat et étouffer les voix qui dénoncent le génocide en cours. S’ils nous ciblent c’est parce que nos voix portent et nos arguments révèlent leurs incohérences, leur racisme et leur barbarie. Ils n’ont que l’attaque, l’insulte et le mensonge. Notre opposition à ce génocide et notre lutte contre toutes les formes de racismes sont intrinsèquement liées : elles sont animées par une pulsion de vie. Leurs combats, leurs crimes de guerre, leur politique coloniale et d’apartheid sont animés par une pulsion de mort. Ils ont dévoyé le mot « laïcité » pour pouvoir reléguer les Musulmans à des citoyens de seconde zone à coup de lois d’exception ségrégationnistes contraire à un État de droit. Et enfin ils ont fini par taxer de terroristes ceux qui luttent contre une épuration ethnique. Ils ont inventé des mots tels que « islamogauchisme » et « grand remplacement » pour écraser l’humanisme et faire naître la peur. Et ils ont rendu millionnaire l’assassin d’un adolescent racisé.


   C’est ainsi qu’entre le mois d’octobre et novembre 2023 ont proliféré les accusations d’antisémitisme de la communauté musulmane, sans preuve. Comment les médias et les politiques ont monté en épingle ce vaste mensonge ? Des étoiles de David ont été taguées sur des murs, soigneusement avec un pochoir. Sans attendre nullement les résultats de l’enquête, sans attendre de savoir si cet acte était motivé par une haine du judaïsme, Darmanin, intellectuels de pacotille et journalistes se précipitent pour accuser les personnes de confession musulmane et l’extrême gauche. Ils ont attendu 5 jours pour dire que c’était un « couple de moldaves » ; 5 jours qui ont permis à toutes ces raclures de déverser leur haine raciale et religieuse et les ordres de taire cette information sont venus de qui ? J’ai ma petite idée. Ce fût une aubaine pour eux, l’occasion d’étaler leur xénophobie et leur islamophobie. Leur haine des Arabes, des Maghrébins, des Musulmans et des militants antiracistes. Mais patatras, tout s’écroule : les étoiles de David ont été taguées par une organisation de la communauté juive européenne, « bouclier de David » dans le but d’inspirer et de soutenir les Juifs d’Europe. Mais trop tard pour nos racistes des plateaux et notre ministre de l’Intérieur, Darmanin n’avait pas hésité à dire : « l’antisémitisme est un poison qu’il faut combattre sur Internet, qu’il faut combattre politiquement. Nous regrettons bien évidemment que ce soit dans une forme d’islam radical, dans une forme d’ultragauche que ceux-là se rejoignent dans la haine des Juifs et la République est là pour lutter contre ce poison". Il s’engouffre dans la brèche et accuse son ennemi de toujours : l’islamogauchisme. Arno Klarsfeld, quant à lui, avait saisi l’opportunité de vomir son islamophobie en toute quiétude sur Cnews : « Les Musulmans, beaucoup travaillent sur les chantiers, ils ont accès à des explosifs, peuvent avoir accès à des armes à feu. S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des Juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours ». Puis il y a eu le champion toute catégorie, Pascal Perri qui affirme qu’il y a un « antisémitisme couscous ». Ce qui est certain, cher Pascal, c’est qu’en écoutant les propos racistes des politiques et des médias il existe bien une xénophobie-tartiflette et une islamophobie-ratatouille. Ce traitement de l’information n’est pas sans nous rappeler un fait divers : la façade d’un restaurant casher avait été taguée d’insultes antisémites dans la nuit du 18 au 19 août. La Macronie et l’extrême droite avaient, main dans la main, sauté sur l’occasion et instrumentaliser ce fait divers pour accuser l’extrême gauche, les personnes racisées... et voilà que nous apprenons que l’auteur des tags n’est autre qu’un homme âgé de 74 ans, de confession juive, qui souffrirait d’importants problèmes de santé. « Ce fils de rescapés de la Shoah a contesté tout mobile antisémite, et évoqué un litige commercial l’opposant au gérant du restaurant qu’il a dégradé. » Le journal Le Parisien rame, l’auteur des tags antisémites n’étant ni d’extrême gauche ni une personne racisée, ni un Musulman, il est intéressant d’analyser comment la droite se contorsionne pour lui trouver des circonstances atténuantes...


   Loin de moi la volonté de nier l’existence de l’antisémitisme dans ce pays qui a connu la collaboration avec le nazisme. Mais les mensonges, le révisionnisme et les contorsions de la Macronie, de l’extrême-droite et des médias ont pour but de nous faire oublier l’antisémitisme-jambon-beurre encore bien présent dans les rangs du pouvoir et de l’extrême-droite. Le fameux « arc républicain » et sa lutte contre l’antisémitisme à géométrie variable. Qui peut encore croire que la manifestation du dimanche 12 novembre était une marche contre l’antisémitisme ? Elle a réuni tous les xénophobes, les islamophobes, les négationnistes, les révisionnistes, tous les soutiens du gouvernement israélien, vivier de criminels de guerre coupables de colonisation, d’apartheid et d’un génocide. Zemmour se voit toujours dérouler le tapis rouge malgré son fameux propos négationnistes « Pétain a sauvé des Juifs » et ses multiples condamnations pour incitations à la haine raciale. Darmanin est toujours ministre de l’Intérieur alors qu’il faisait l’éloge dans son livre de l’antisémitisme Napoléonien : « Notre but est de concilier la croyance des Juifs avec les devoirs des Français et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets. » Gérald Darmanin félicite cette « lutte pour l’intégration avant l’heure ». Et Le Pen est considérée par le premier ministre comme appartenant à l’arc républicain alors qu’elle est l’héritière d’un parti fondé en 1972 par notamment, Pierre Bousquet, ancien de la division SS Charlemagne et composé de néo-nazis, d’anciens collaborationnistes, des SS, des colonialistes et des criminels de guerre. La droite et l’extrême droite sont-elles aveugles et sourdes à leur propre antisémitisme ? Non. Mais elles savent se servir de ce sujet à des fins électoralistes. Lorsqu’elles veulent attirer des identitaires dans les urnes, elles savent glisser dans un livre (Darmanin) ou sur Cnews leurs messages judéophobes. Et lorsqu’il s’agit de nuire à l’extrême gauche, aux personnes racisées, aux Musulmans, les accusations d’antisémitisme pleuvent ne se basant que sur un mot, une interprétation, un sophisme, des mensonges, des diffamations. Si on soutient la Palestine face aux crimes de guerre d’Israël, nous sommes taxés d’antisémites. Si on taxe Zemmour d’ordure raciste, nous sommes taxés d’antisémites (et ce dernier a même droit à un coup de fil de soutien de Macron), si on accuse Rachel Khan et son entourage d’islamophobie, bis repetita : antisémites. Les politiques au pouvoir jouent à un jeu dangereux car si en 2023 des néonazis ont pu manifester dans Paris la main tendue et le slogan xénophobe chanté haut et fort sans que cela n’émeuve Darmanin et le Préfet, si les médias déroulent le tapis rouge à Zemmour, si les flics peuvent en toute impunité éborgner et tuer des personnes racisées ou musulmanes, si Macron a pu rendre hommage à Pétain, c’est bien parce que certains mots, à l’instar « d’antisémitisme », ont été dévoyés, vidés de leur sens et utilisés comme bouclier pour salir les opposants politiques de la gauche antiraciste.

   Avril 2024. En moins d’une semaine le préfet a voulu interdire une manifestation antiraciste au motif que nous serions antisémites (raté ! Le tribunal a jugé que son interdiction par la préfecture de Paris portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation »). Rima Hassan, candidate aux Européennes, est convoquée par la Police pour « apologie du terrorisme » pour ses prises de position contre le génocide opéré par Israël. Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord, est condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme parce qu’il a osé soutenir la cause Palestinienne. Deux conférences de la FI sur le Proche Orient, contre la censure et pour la paix ont été interdites. Aux États-Unis, en Angleterre et en France, des militants demandant un cessez-le-feu et l’arrêt de la vente d’armes aux terroristes sionistes se font arrêter et emprisonner. La liberté d’expression consiste dorénavant à afficher sa xénophobie librement dans les médias en étant soutenu par le parti présidentiel. La censure ne concerne désormais que ceux luttant contre la destruction du vivant. Le langage a tant été dévoyé que cela en devient ridicule. Lorsqu’un Israélien meurt il a été « tué ou assassiné » mais lorsqu’un Palestinien meurt les médias utilisent juste le mot « mort » comme si la mort elle-même venait de nulle part. Dans le pire des cas ils les appellent « les boucliers humains » pour nous faire croire qu’ils s’entretuent. Lorsque nos médias parlent de Tsahal, ils utilisent le mot « soldat » mais dès lors que des Palestiniens répondent à 75 ans de crimes de guerre, ils sont appelés « terroristes ». Lorsqu’Israël capture, humilie et torture des Palestiniens ils sont appelés par nos médias « des prisonniers », mais les Israéliens détenus par des Palestiniens sont appelés des « otages ». Lorsque les médias sont confrontés à l’horreur des massacres en Palestine, ils répondent 7 octobre et « droit de se défendre », tout en ignorant les crimes de guerre commis par Israël depuis 1948, en évitant de parler de l’apartheid et de la colonisation, des dizaines de milliers de civils et d'enfants assassinés depuis le début du génocide. Ils savent utiliser le mot « pogrom » mais semblent éviter soigneusement les mots « épuration ethnique » et « génocide ». Ils ignorent les mots « résistance » et « légitime défense ». Ils insultent des millions de Juifs à travers le monde en les assimilant à des sionistes, une idéologie politico-religieuse xénophobe, suprémaciste et fasciste. Ils parlent de l’appel à « cessez-le-feu » lancé par Macron mais pas de ses ventes d’armes à destination d’Israël le rendant complice d’un génocide. Lorsque nous prenons parti pour un cessez-le-feu et dénonçons le génocide en cours, nous sommes taxés d’antisémites par tous les xénophobes qui tentent désespérément de cacher leur idéologie fasciste et leur désir d’épuration ethnique derrière un chantage injuste et honteux.

   Octobre 2024. Dans toute la presse mainstream française il est incroyable de ne quasiment pas voir apparaître les vraies raisons qui motivent Israel à commettre ces massacres. La première étant : la colonisation. Voici un extrait d'un flyer distribué par un mouvement messianique baptisé “Uri Tzafon" aux soldat de Tsahal : « Après l’élimination du sommet du Hezbollah, dont Nasrallah, après l’attaque spectaculaire des bipers, rêvez-vous aussi d’une grande maison, d’une vue sur les montagnes enneigées et d’une communauté chaleureuse sur la terre de nos ancêtres, les tribus Asher et Naftali ? ». La seconde raison de ces massacres est : la xénophobie. Si vous voulez comprendre comment l'état d'Israël formate sa jeunesse et la population à la xénophobie, à la haine, à la ségrégation, tout en leur faisant croire que le monde entier veut la mort des juifs : il faut regarder le documentaire Defamation réalisé par Yoav Shamir. Il révèle au grand jour comment Israël a instrumentalisé l'antisémitisme afin que nul n'ose remettre en question le sionisme : une idéologie xénophobe, colonialiste et suprémaciste. "Bien que Juif israélien, je n’ai jamais subi l’antisémitisme, mais c’est un terme qui semble toujours très en vogue. Habitant dans un pays qui fût fondé pour donner aux Juifs un endroit sûr où vivre, je trouvais ça très perturbant. J’ai décidé d’en savoir plus sur le sujet".

   Nos dirigeants impérialistes et nos médias inféodés au gouvernement d'extrême droite israélien, nous ont fait basculer dans "un monde à l'envers". En instrumentalisant l'antisémitisme, ils ont favorisé le retour de l'antisémitisme. Ces derniers mois nous avons vu certaines de nos publications en faveur de la Palestine censurées. Nos demandes d'arrêt du génocide et pour un cessez-le-feu étant assimilées à du terrorisme et de l'antisémitisme. Le fameux monde à l'envers. Les gouvernements impérialistes ont tant dévoyé les mots que l'antisémite n'est plus le nazi qui fait des appels aux meurtres de masse sur les réseaux sociaux mais l'antiraciste qui demande l'arrêt des massacres en Palestine et au Liban. Alors les algorithmes de Zuckerberg ont suivi la tendance ou les ordres des gouvernements impérialistes complices économiquement et idéologiquement du génocide. Et en me baladant sur Thread (réseau qui appartient à Meta), je tombe sur le profil public Rapture2878, votant RN qui aime Bardella et Hitl*r. Il l'appelle même "tonton Adolphe". Je remonte ses threads sur une semaine et comptabilise deux appels aux meurtres de masse avec l'utilisation d'armes chimiques (sur Marseille et le département 93) ainsi que l'apologie de la Shoah. Donc un antisémite pur race labélisé. Son profil et ses commentaires sont publics donc tout le monde peut les voir, ce n'est pas moi qui l'expose, c'est lui qui parade fièrement. Ceci peut vous paraître anecdotique ou sans importance car peut-être que Rapture2878 est un nazi isolé qui fait des appels aux meurtres de masse le cul vissé dans son canapé IKÉA. Sauf qu'il y a quelques années, avant que l'antisémitisme ne devienne un outil de chantage contre les antiracistes et anticolonialistes, Rapture2878 aurait eu un procés pour incitation à la haine raciale et religieuse et apologie de crimes contre l'humanité. Et voilà comment le dévoiement du langage opéré par Macron et les autres dirigeants impérialistes ont permis aux vrais antisémites, suprémacistes et néonazis, de faire leur grand retour et d'étaler en toute impunité leur idéologie nauséabonde. Pour aller plus loin, ne nous cachons pas qu'il y a des millions de personnes dans notre pays qui n'ont aucun problème avec le génocide en cours en Palestine. Et ce consentement de masse est favorisé par un discours xénophobe, raciste et islamophobe des médias d'extrême-droite et d'un Macrolepénisme en roue libre depuis sept ans. Alors, dans ce contexte il n'est pas étonnant de voir l'antisémite Rapture2878 et ses milliers de clones avoir carte blanche sur les réseaux, dans nos médias et sur les bancs de l'Assemblée.

   Après les scènes de chaos au Liban, les colons et pro-sionistes ont mis en place leurs éléments de langage habituels poussant l'hypocrisie à son paroxysme. Pour connaître le narratif inventé par les grands défenseurs de l'idéologie fasciste du gouvernement israélien, il suffit de lire la "philosophie twittoresque" en 200 caractères de ce cher Enthoven : "Israël libère les Palestiniens du Hamas et les Libanais du Hezbollah". Mais depuis quand libère t-on des peuples en les massacrant par dizaines de milliers à coup de bombes et d'attentats ? On vit dans un monde où il est acceptable de tuer et blesser des milliers de civils pour mettre à mort un seul homme MAIS où il est inenvisageable de mettre en prison un homme, Netanyahou, pour sauver des centaines de milliers de vies. Pour lutter contre le terrorisme, il est normal et acceptable que l'armée israélienne, de Gaza à Beyrouth, rase des quartiers entier et assassine des dizaines de milliers de personnes, pour soit-disant tuer une poignée d'hommes. Si l'on suit cette logique, lorsque le 13 novembre 2015 une poignée de terroristes a pris d'assaut le Bataclan, il aurait été justifié de balancer une bombe sur tout le quartier République ? De sacrifier des milliers de vies pour tuer 3 assaillants ? Ou alors n'est ce n'est pas la même problématique puisque les victimes collatérales n'auraient pas été arabes ? Dans la logique des pro-Israel, la vie des Libanais et des Palestiniens vaut moins que la nôtre. La guerre c'est la paix... les massacres de civils c'est la libération du terrorisme. Le narratif des défenseurs d'Israël est un mauvais remake orwellien. Une propagande sioniste d'extrême-droite qui n'a que pour logique la colonisation et l'épuration ethnique.

    On aurait pu croire qu'Emmanuel Macron, soudain piqué par un élan humaniste, a enfin réalisé la folie meurtrière du gouvernement hébreu. Voilà ce qu'il déclarait le samedi 5 octobre : "Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza" . Mais quid des armes qui servent à attaquer le Liban ? Silence. Quid du matériel militaire qu'il continue de vendre à Israël ? Silence. Puis Netanyahou s'est énervé : « Alors qu’Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël ». Voilà comment les choses sont revenues à la normale (ou l'anormal selon le point de vue) : la France continuera de vendre des composants militaires à Israël. C'est encore une fois le spectre de la "barbarie" que met en avant le suprémacisme. Cet impérialisme occidental qui, pour justifier des génocides, des crimes contre l'humanité, des attentats, brandit son épouvantail habituel : le terrorisme. Il y a un an les terroristes étaient les Palestiniens et maintenant que Gaza est rasée et la Cisjordanie presque entièrement colonisée, les terroristes sont les Libanais et les Iraniens. Pratique.

   Après LCI qui avait interviewé Netanyahou au lendemain du bombardement d'un camp de réfugiés, ce fut au tour de Cnews et Europe 1 de donner la parole au génocidaire en chef le 23 octobre 2024. Ce dernier les remerciant de "combattre pour la civilisation judéo-chrétienne". "Notre guerre est aussi la vôtre" disait-il. Et je n'ai aucun doute sur la guerre idéologique que mènent ces médias d'extrême-droite en parfaite symbiose avec Netanyahou. S'ils en viennent à interviewer et relayer la propagande mensongère d'un criminel de guerre suprémaciste commettant une épuration ethnique dans un but colonialiste sur fond de projet messianique : je persiste et je signe, Cnews et Europe 1 ont bien basculé dans le fascisme. Des années à marteler leurs incitations à la haine raciale et religieuse à l'encontre des personnes arabes et/ou de confession musulmane. Des années de discours anti-immigrationistes. Des années à promouvoir une politique ultrasécuritaire. Des années à donner la parole à des identitaires. Alors, lorsque le génocide sera enfin reconnu, lorsqu'un mandat d'arrêt contre Netanyahou sera émis par la Cour pénale internationale, il faudra se souvenir de la complicité des médias français. Et quelqu'en soit la manière, que cela soit dans une cour de Justice ou par un tribunal populaire, il faudra les juger. Pour la survie d'une partie de l'humanité, les empires Bolloré, Niel, Drahi, Arnault, Stérin doivent être mis hors d’état de nuire.

L'union Européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada pourraient mettre fin au génocide en une semaine :

- Les banques & assureurs se désengagent des banques israéliennes

- Arrêt des importations et exportations (nourriture, armes, composants militaires etc)

- Fermeture des espaces aériens à la compagnie israélienne El AI

- Suspendre la délivrance de visas aux citoyens israéliens

- Sanctions contre les dirigeants israéliens : gels d'avoirs et saisies de leurs biens à l'étranger.

   76 ans d'inaction : les États impérialistes veulent ce génocide. Les sanctions que j'ai listé ci-dessus sont les mêmes que celles prises contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Sanctions économiques qui ont impacté durement tous les États impérialistes qui se sont joints au boycott. Mais pourtant la communauté internationale n'a pas hésité à prendre ces risques pour sanctionner la Russie. Si au bout d'un an de génocide, l'Occident n'a pas pris les mesures nécessaires, c'est qu'au delà ses intérêts pécuniaires dans son alliance avec Israël, ce laxisme est aussi motivé par des raisons profondément colonialistes et xénophobes. Et si l'Occident prennait de telles sanctions économiques, ce serait un aveu. L'aveu que la création de cet État théocratique au projet messianique a tourné au drame. L'aveu d'un laxisme et d'une complicité dans tous les crimes commis depuis 76 ans. L'aveu de la création d'un monstre fasciste. Voilà pourquoi l'Occident doit garantir la victoire d'Israël. Si nous laissons faire nos dirigeants, dans un futur proche, l'Histoire réécrite par les gagnants suprémacistes continuera de nous conter le beau roman international. Les morts Palestiniens et Libanais n'auront pas de noms, ils ne seront que les dommages collatéraux d'une guerre contre le "terrorisme". Les massacres, les charniers, les corps calcinés ne figureront pas dans les livres d'Histoires. On ne nous dira pas qu’Israël à étendu son empire en commettant un génocide et en colonisant, on préférera les expressions néocoloniales "importer la démocratie" ou "désensauvager". Nous, les peuples, avons un devoir de mémoire envers les souffrances des peuples massacrés et colonisés.

   Si nous devions prendre un exemple d'impunité des sionistes sur le territoire français, ce serait Meyer Habib : une impunité garantie pour une haine raciale épanouie. Depuis des années et d'autant plus depuis un an, Meyer Habib c'est le suprémacisme décomplexé, la xénophobie bien portante et heureuse, l'apologie du génocide et du terrorisme en toute détente. « Cancer », « barbares », « chiens » et « sauvages » sont autant d'insultes utilisées par l'ex députés pour désigner les Palestiniens. Une déshumanisation visant tout un peuple, traduisant une idéologie profondément raciste : il y a bien, dans ces propos, une hiérarchisation raciale. En décembre 2023, à l'Assemblée Nationale, un député pose la question : « Qui peut douter maintenant des véritables objectifs de guerre du gouvernement Netanyahou qui, après le nord, bombarde le sud de la bande de Gaza, là où il avait précisément demandé aux Palestiniens de se réfugier ? » à la ministre Catherine Colonna et à deux reprises, Meyer Habib prononce : « Et ce n’est pas fini ! ». Par la suite,Yael Braun Pivet refusera la levée de l'immunité parlementaire de Meyer Habib. Elle n'était visiblement pas dérangée le moins du monde par cette apologie de crimes de guerre, elle, qui portait un pin's en soutien à un gouvernement génocidaire. Puis pour nier les crimes du colonialisme sioniste, rien de tel que le négationnisme : « Un juif ne sera jamais un colon en Judée ». Pour un puriste si dévoué à l'idéologie sioniste, Meyer Habib n'a visiblement jamais lu Theodor Herzl, l'un des pères fondateurs de l'idéologie sioniste. Alors en voici un passage : " Lorsque nous occuperons la terre, nous apporterons des bénéfices immédiats à l'État qui nous reçoit. Il faut exproprier en douceur, sur la propriété privée des domaines qui nous a été confié. (....) Nous essaierons de faire traverser la frontière à la population sans le sou en lui procurant un emploi dans les pays de transit tout en lui refusant tout emploi dans notre propre pays. pays. (...) Les propriétaires viendront à nos côtés. Tant le processus d’expropriation que l’expulsion des pauvres doivent être menés avec discrétion et circonspection. Laissons les propriétaires de biens immobiliers croire qu'ils nous trompent, en nous vendant des choses plus chères qu'elles ne valent. Mais en retour, nous ne leur vendrons rien du tout. (...) L'expropriation volontaire sera accomplie par nos agents secrets. La Compagnie paierait des prix excessifs. (...) Nous vendrons alors uniquement aux Juifs, et tous les biens immobiliers seront échangés uniquement entre Juifs." (...) "Si le propriétaire souhaite vendre la propriété, nous aurons le droit de la racheter à notre prix initialement fixé."

   Pour justifier le génocide en cours, Meyer Habib multipliera les arguments les plus fallacieux : « Regardez notre Marseillaise : aux armes citoyens. Ils égorgent nos fils et nos compagnes. C’est exactement ce qu’il s’est arrivé. Alors, à un moment donné, oui, aux armes citoyens. Les Israéliens n’ont plus le choix ». « Israël doit se défendre, doit détruire ses barbares, doit détruire ses sauvages », dit Meyer Habib aux micros après la projection du film de 43 minutes sur les massacres du 7 octobre, diffusé à l’Assemblée nationale. « Je crois aujourd’hui que tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir. Même si c’est avec des sauvages ». Le droit d'Israël à se défendre est toujours mis en avant par Habib mais jamais il n'évoque les 76 ans de violation du droit international commise par l'état Hébreu, de déplacements forcés de millions de personnes, l'apartheid, les tortures, 56 années d’occupation, 16 années de blocus de Gaza. Il ne sert à rien de débattre avec les défenseurs d'Israël. On ne discute pas avec des raclures xénophobes qui normalisent le fait de tuer des dizaines de milliers de personnes pour en éliminer une seule. Ce combat contre le "terrorisme" n'est qu'une excuse pour justifier une épuration ethnique et le chantage à l'antisémitisme ne sert qu'à masquer le racisme puant et l'islamophobie maladive d'un gouvernement suprémaciste. L'impunité. Comment peut-on laisser un homme violer la loi avec autant d'impunité ? Meyer Habib semble donc intouchable. Ses vociférations constantes laissant échapper toutes les 20 secondes, entre deux apologies de crimes de guerre, les dénonciations calomnieuses "antisémites" et "terroristes" si on a le malheur de demander un cessez-le-feu ou de dénoncer la politique colonialiste et criminelle d'Israël. Oui, il est intouchable et il est peu probable que ses incitations à la haine raciale et religieuse, ses apologies de crimes de guerre soient punies par la loi. La justice française fait preuve d'une grande mansuétude à l'égard des haineux de l'arabité ou de l'islam. En France on ne touche aux défenseurs du colonialisme c'est pourquoi l'impunité de Meyer Habib doit être garantie. La condamnation de ce grand ami de Netanyahou, reviendrait à condamner toute la politique et la doctrine du gouvernement israélien. Mais ce serait aussi reconnaître le laxisme et la complicité du gouvernement français dans les crimes coloniaux en Palestine et plus récemment au Liban.

   Novembre 2024. L'antisémitisme voit son instrumentalisation poussée à son paroxysme. Ce mot tant déformé, manipulé, vidé de son sens, tordu ne désignant plus que les opposants au sionisme. Ne servant qu'à calomnier ceux qui luttent contre cette idéologie xénophobe, colonialiste et génocidaire. Les sionistes auront beau agresser, arracher des drapeaux Palestiniens, entonner des chants génocidaires, faire l'apologie du génocide des personnes arabes, se vanter de leur crimes sur les réseaux sociaux, diffuser des fakes news jusqu'à la nausée. Leurs délits et crimes auront beau être filmés : rien de tout cela n'aura d'importance puisqu'ils brandiront toujours l'antisémitisme en s'appropriant l'identité juive et toutes ses souffrances. Le sionisme n'est pas et ne sera jamais le judaïsme. En amalgamant le sionisme au judaïsme, les défenseurs d'Israël stigmatisent l'ensemble des juifs en les associant à une idéologie fasciste et ainsi ils contribuent à faire grandir cet antisémitisme qu'ils prétendent combattre. Malgré leurs multiples crimes et l'épuration ethnique contre des personnes sémites elles aussi, les sionistes ne seront jamais qualifiés "d'antisémites". Car il est bon de rappeler en ces temps sombres que le sémitisme regroupe les peuples parlant des langues sémitiques dont l'arabe. La vague de propagande de la presse israélienne mêlant fake news et calomnies, reprise la bouche en cœur par les médias des puissances impérialistes ne fait que confirmer leur collaboration économique et idéologique au génocide en cours. Une idéologie xénophobe, raciste, islamophobe et profondément antisémite. En atteste la loi votée en ce mois de novembre visant à expulser du territoire tous les arabes israéliens.

   Le 16 novembre 2024, la photographie d'une londonienne arborant une pancarte attire mon attention. Il y est écrit : "Imaginez être assez stupide pour croire qu'un génocide est de la légitime défense." Sachez que je ne crois pas en la stupidité des personnes qui soutiennent Israël et avancent l'argument du "droit à se défendre". Ils savent. Ils savent que c'est un génocide, une épuration ethnique. Mais il faut bien cacher sa xénophobie, son racisme et sa suprématie derrière une prétendue lutte contre le terrorisme. Une prétendue légitime défense qui tue des dizaines de milliers de personnes arabes. Ils savent que nous ne sommes pas antisémites et que nous luttons contre l'idéologie sioniste qui ne se cache plus, devant les caméras du monde entier, de son projet de colonisation : le grand Israël. Alors à mesure que les jours passent et que les preuves s'accumulent sur les projets colonialistes et génocidaire le gouvernement français, doit à tout pris justifier de sa collaboration, s'enfoncer dans le mensonge et sceller son alliance mortifère avec Israël. C'est pourquoi le 13 novembre, l'ensemble de la Macronie a soutenu la tenue du gala "Israël is forever" malgré les apologies du génocide et les négations de l'existence du peuple Palestinien, proférées par la Presidente de l'événement Nili Kupfer-Naouri. Le fondateur Jacques Kupfer, son père a quant à lui déclaré :

"Pour la larme versée par une petite fille juive, je suis prêt à ce que Gaza verse des larmes de sang pendant toute une semaine" et "pour une maison détruite, Gaza doit devenir un site archéologique".

   Comme si cette amoncellement de haine ne suffisait pas, le lendemain ce fût au tour des 3 derniers présidents français d'apporter leur soutien à l'État génocidaire lors du match France-Israël au Stade de France, soit disant au nom d'une lutte contre l'antisémitisme. Depuis un peu moins d'une semaine la presse diffusait en masse les fake news sur le supposé "pogrom d'Amsterdam". Des preuves vidéos montrent pourtant des hooligans sionistes commettant des violences : arrachage de drapeau Palestinien, agressions des supporters néerlandais, "ratonnades" en pleine rue, chant faisant l'apologie du génocide " Que l’armée israélienne baise les Arabes ! », « Il n’y a plus d’écoles à Gaza car il n’y a plus d’enfants ! ». Lorsque les victimes ont fini par se défendre, les accusations d'antisémitisme ont plu de partout malgré le témoignage de la Police néerlandaise expliquant que les violences sont bien venues des supporters israéliens. Les preuves vidéos ont été détournées par les médias français : là où on voyait clairement les hooligans sionistes poursuivre et agresser des personnes en pleine rue, BFM et consorts ont prétendu qu'il s'agissait d'antisémites chassant des juifs. Il aura fallu l'intervention de la photographe à l'origine de ces images pour que la vérité soit rétablie... le 15 novembre, pile après le match France-Israël, un timing parfait.

   C'était trop tard le mensonge s'était propagé tel un cancer. Au match France-Israël, plus de 30 sionistes ont agressé un supporter. Les médias n'en ont pas parlé. Depuis plus d'un an c'est à nous que revient le devoir d'informer, de filmer, de témoigner, de diffuser les images de Gaza et du Liban. C'est à nous de rétablir la vérité quand les journalistes qualifient le Bétar de "mouvement juif" et d'affirmer qu'il s'agit d'un groupuscule sioniste d'extrême-droite. Lorsque Jean Noël Barrot déclare à l'assemblée nationale « Retourner l’accusation de génocide contre le gouvernement d’un peuple qui l’a subi, c’est non seulement une faute morale mais c’est également une faute juridique", c'est à nous de lui rappeler que :

- le droit international s'applique aussi à Israël.

- le fait d'avoir des ancêtres qui ont vécu un génocide ne donne pas le droit d'en commettre un.

- Israël s'est appropriée l'identité et la souffrance de tous les juifs or le sionisme n'est pas le judaïsme. Le sionisme est une idéologie politique xénophobe, colonialiste et suprémaciste.

   Le 21 novembre la nouvelle tombe : "Netanyahu et Gallant visés par des mandats d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ainsi que le chef de la branche armée du Hamas pour les actes perpétrés le 7 octobre". Embarras en Macronie. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, était interrogé le 24 novembre sur l'interpellation en France du premier ministre israélien. Sa réponse fut autant lunaire qu'évasive : « C’est une question hypothétique à laquelle je n’ai pas à répondre tant qu’elle est hypothétique [...] la France appliquera toujours le droit international », puis il précisa que ce mandat était la « formalisation d’une accusation » et non un jugement. Le couperet est tombé le mercredi 27 novembre : Emmanuel Macron veut accorder l'immunité à Benjamin Netanyahou. Selon le site d’information américain « Axios » et le journal israélien d'opposition Haaretz, "Joe Biden aurait appelé Emmanuel Macron le vendredi 22 novembre, pour lui faire part de la colère de Benyamin Netanyahou après avoir entendu la première réaction du Quai d’Orsay d’appliquer la décision de la CPI." Suite à cet échange, Emmanuel Macron se serait entretenu avec le criminel de guerre Netanyahou. Ils auraient négocié l'immunité contre un cessez-le-feu au Liban. Une hypocrisie sans limite lorsque l'on sait que notre chef d'État a vendu des armes et du matériel militaire à Israël. Le cessez-le-feu qui aura duré à peine 24h, puisque le lendemain l'armée israélienne bombarda à nouveau le sud du Liban prétextant " une frappe aérienne contre une installation du Hezbollah". Résultat : en réalité il n'y a jamais eu de cessez-le-feu au Liban et Netanyahou est en passe d'obtenir l'immunité en France. Mais voilà, la position de la diplomatie française ne tient pas. Et en ayant connaissance des textes juridiques en vigueur, on peut aisément comprendre qu'Emmanuel Macron n'octroie pas à Netanyahou "l'immunité" mais une totale impunité. En droit international, les chefs d’État bénéficient d’une immunité personnelle pendant leur mandat. Cependant, cette règle ne s’applique pas aux crimes graves jugés par la CPI : les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, le génocide. "Aucun responsable quelles que soient ses fonctions, politiques ou militaires, ne bénéficient d’une immunité ou d’une amnistie. Agir en qualité de chef d’Etat ou de gouvernement, de ministre ou de parlementaire, n’exonère pas de la responsabilité pénale devant la CPI. Au contraire, l’une des spécificités de la Cour Pénale Internationale est de s’attaquer aux individus qui portent la plus lourde responsabilité dans les crimes, au regard des preuves collectées." Au travers des prises de position et des décisions iniques du Président de la République se dessinent la complicité des dirigeants français dans un génocide. Car si l'ensemble du gouvernement et des médias mainstream s'emploient à ne jamais utiliser ce mot ou ne serait-ce que l'expression de la Cour Internationale de Justice "risque plausible de génocide", c'est parce qu'il existe une ingérence américaine et israélienne dans la politique française.

  Le mercredi 15 janvier 2025, après 15 mois de génocide, un accord entre le Hamas et Israël a été trouvé. Pour un cessez le feu de 42 jours. Le 16 janvier Les Échos titrait "Guerre à Gaza : un fragile accord de cessez-le-feu avec des ratés au démarrage". 73 Palestiniennes et Palestiniens ont été tués depuis l'annonce, parler de "ratés" est une énième euphémisation destinée à déshumaniser les Palestiniens. Lorsque dans le même article, le "journaliste" Pascal Brunel appelle "accident de parcours" le fait qu'Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, s'est vanté d'avoir fait échouer l'an dernier plusieurs tentatives de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu, c'est encore une fois une euphémisation mais cette fois ci destinée à atténuer la culpabilité d'un criminel de guerre. Un simple "accident de parcours" qui a donc engendré des crimes contre l'humanité. Nous avons tous envie de croire à cet accord de cessez le feu sensé entrer en vigueur le dimanche 19 janvier mais les nombreux mensonges du gouvernement Israélien, sa propagande, ses trahisons poussent nombre d'entre nous à ne pas nous réjouir trop vite. Quand bien même cet accord serait conclu : 95% des infrastructures ont été bombardés, le gouvernement israélien continuera sa colonisation et d'instaurer la terreur à travers l'apartheid.

   Si Netanyahou accepte un cessez-le-feu réel et durable, que la Palestine est libérée de la colonisation alors les secouristes pourront accéder à Gaza et découvrir le réel bilan du génocide, un nombre de mortssous-estimé de 40%, selon une étude publiée dans «The Lancet». Découvrir les charniers. Constater les dégâts irréversibles des 300 bombes lâchées quotidiennement. Vous comprenez donc qu'il n'est pas dans l'intérêt d'Israël et des États impérialistes complices de cesser cette guerre. Un cessez-le-feu durable est impossible. Netanyahou n'arrêtera pas son projet de colonisation et d'épuration ethnique. L'Occident n'a aucun intérêt à lâché cette poule aux d'or qui partage la même soif d'hégémonie et de suprémacisme. Si les gouvernements français, américain et autres puissances mondiales soutiennent Israël, lui fournissent des armes et du matériel militaire – au delà des intérêts économiques et des accointances idéologiques – c'est avant tout pour des questions d'occupation, de contrôle et de domination au Proche Orient. L'expansionisme israélien est l'assurance du maintien d'une hégémonie occidentale dans cette région du monde. Tsahal n'est pas seulement l'armée terroriste et génocidaire d'Israël, elle est aussi celle de l'impérialisme occidental. C'est à nous les peuples de maintenir une pression constante sur nos gouvernements et la presse pour que cessent les massacres et mettre hors d'état de nuire le boucher de Gaza et ses complices.

  L'impunité d'Israël dure depuis le 30 novembre 1947.

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