Les fakes news ont envahi la toile et sont devenues légion. Pas plus tard que la semaine passée, Elon Musk et Alice Weidel prétendaient qu’« Hitler était un socialiste, un communiste » en passant sous silence le fait que les socialistes et les communistes ont été persécutés par les nazis. Et rien ne va s’arranger. Zuckerberg nous a tapé une grosse crise de testhystérie aïgue. Mark, lancé à toute berzingue dans sa trumpisation, nous a gratifié de sa vision misogyne et toxique du monde du travail. Je le cite : « avoir une culture qui valorise un peu plus l’agressivité a ses mérites », regrettant que «la culture d’entreprise essaie de s’éloigner de cette énergie masculine» . « Le monde professionnel a été culturellement castré » par les politiques en faveur de la diversité et de l’inclusion. Puis est venu la vague homophobe et transphobe concernant les réseaux sociaux appartenant à Meta : « Nous autorisons les allégations de maladie mentale ou d’anomalie lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle ». Sur Méta, la censure a déjà commencé concernant la promotion de sujets « liés à la sexualité ou à l’orientation sexuelle ou s’adressant à des personnes ayant une identité de genre spécifique ». Ce retour en arrière est accompagné des délires bellicistes d’un milliardaire. À quelques jours de son investiture, Trump s’est dit prêt à employer la force militaire au Groenland ou au Panama. Il a aussi évoqué des pressions économiques pour pousser le Canada à devenir le 51e état américain. Trump et ses oligarques tel que Musk ont cette croyance en une puissance sans limite de l’impérialisme et de l’hégémonie des États-Unis.
La France n’échappe nullement à cette régression. Le gouvernement et les médias nous prennent pour une masse d'abrutis incapables de percevoir leurs viles tentatives de diversion en mettant à la tête du pays une poignée d’incapables prêts à toutes les bassesses pour détourner notre attention. La Macronie n'est jamais à court d'inspiration pour susciter en nous la rage et l'exaspération. Il ne se passe pas un jour sans un mensonge, une tentative grossière de manipulation, une énième affaire politico-judiciaire, un crachat aux visages des victimes des violences systémiques. La macronie nous demande de suivre un rythme, une cadence infernale. Dans cette quête de l'effacement du réel, de la perte de tous nos repères, notre ministre de l'intérieur, Bruno Retailleau, avait déclaré il y a quatre mois que « l’état de droit » n’était ni « intangible » ni « sacré ». L'inverse de l'État de droit, c'est la toute-puissance du plus fort et la possibilité de lois d’exception pour opprimer des minorités. Cela en dit long sur le niveau d’abjection de notre ministre.
La semaine dernière, il y a eu l’annonce du cessez-le-feu en Palestine. Et toute la horde des xénophobes pro-Israël s’est empressée de diffuser ses fakes news, directement puisées dans la propagande de l’extrême droite israélienne, visant à soutenir leur thèse : « s’il y a un cessez le feu : ce n’est pas un génocide ». Pour connaitre les éléments de langage employés par les révisionnistes et les négationnistes, je me réfère souvent à la reine des islamophobes : Sophia Aram. Toute son énergie est employée à contredire ceux qui dénoncent le génocide en cours : le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Palestine, la Commission des droits de l’homme de l’ONU, la Cour Internationale de Justice, Amnesty International, Human Right Watch, B’Tselem. Elle déclare : « nous serions devant la première trêve négociée de l’histoire des génocides ». C’est une autre manière pour Sophia de dire « je suis nulle en Histoire ». Le génocide des amérindiens a lui-même été ponctué de traités de paix, de moments de trêve, souvent rompus de manière unilatéral par la nation génocidaire : les États-Unis. Liste des 9 traités de paix : Fort Stanwix (1768), Greenville (1795), Fort Laramie (1851 et 1868), Medecine Lodge (1867), Washington (1855), Canandaigua (1794), Fort McCulloh (1825), Peace of Paris (1763). Mais voilà Sophia a encore parlé trop vite, pressée d’étaler son fiel, ses poncifs et ses sophismes. Israël a continué dimanche de bombarder et de tirer sur des groupes de citoyens palestiniens. On répétera à Sophia et à sa clique de négationnistes que le nombre de morts est sous-estimé de 40%, selon une étude publiée dans "The Lancet" entre octobre 2023 et juin 2024, ce bilan n'incluant même pas les décès dus au manque de soins ou de nourriture, ni les disparus. Israël colonise, Israël commet un génocide.
Dans un monde où l'antiracisme est criminalisé et ses militants rebaptisés "islamogauchistes" ou "wokistes" par des extrêmes droites pas assez courageuses pour dire qu'elles sont profondément homophobes, misogynes et racistes ; Dans un monde où les militants écologistes tentant de sauver le vivant sont appelés des "éco-terroristes" ; Où, nous sommes calomniés de "pro-hamas" et d'antisémites pour nous être opposés à un génocide ; Dans ce système où des médias et certains députés font l'apologie du génocide et des incitations à la haine raciale sans être inquiétés ; Où La laïcité a été dévoyée et n'est devenue qu'une excuse pour les islamophobes leur permettant d'étaler leur haine ; Dans ce pays où, à la mort de Le Pen, les mots "antisémite" et "criminel de guerre" ne seront jamais prononcés par les politiques macronistes et certains médias l'ayant réhabilité ; Où les actes terroristes de l'extrême-droite ne sont jamais qualifiés comme tels par les médias, le Président ou les ministres ; Pour finir par un avorton, fils d'un délinquant en col blanc, qui affirme que "les fake news font partie de la liberté d'expression", ignorant l'article 27 de la loi du 29 juillet 1881. Inversions des valeurs, dévoiement du langage, inversions accusatoires, double bind, révisionnisme, abrutissement généralisé, tels sont les dogmes des néolibéraux d'extrêmes droite, il est temps d’organiser une riposte globale où les antiracistes, les militants LGBTQ+, les féministes, les anticapitalistes et les écologistes s’allient pour contrer la vague fasciste qui déferle sur l’Occident.
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