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En ce mois de janvier 2025, Retailleau s’en prend à l’antifascisme et ce n’est pas étonnant. Lui qui, en 2023, déclarait : « La cause des émeutes c'est l'immigration […] il y a comme une sorte de RÉGRESSION vers les origines ethniques ». Donc non seulement Retailleau nie les causes réelles des émeutes à savoir les violences policières racistes et meurtrières, MAIS, pense que lesdites émeutes dans les quartiers populaires sont un signe de "régression ethnique"… Le fameux "sauvage noir" que le blanc vient civiliser ? La vision raciste et colonialiste de Retailleau est sans limite. Retailleau qui a aussi rendu hommage à Le Pen. Retailleau qui s’est empressé de fustiger ceux qui ont célébré la mort d’un criminel de guerre négationniste et révisionniste.
Le mercredi 18 décembre, il était 12h30 et ce jour-là, Bruno Retailleau avait déjà prononcé le mot « immigration » trois fois, le mot « clandestins » trois fois et le mot « kwassa kwassa » une fois. 72h auparavant le cyclone Chido avait violemment frappé Mayotte. Mais depuis trois jours, tout était de la faute de l'immigration selon Retailleau. La veille, il avait décrété un couvre-feu à Mayotte alors que 150000 personnes – soit près de la moitié des habitants – se retrouvaient sans abri. Avant même l’arrivée de l’aide humanitaire, avant la mise en place d’infrastructure d’accueil, le ministre de l’intérieur mettait en place des mesures répressives. Le colon raciste est malin car il sait qu'il n'y a qu'un seul hôpital pour 320 000 habitants et que l'aide humanitaire tarde à se mettre en place à cause des conditions d'accès : il ne restera plus que la répression violente pour punir doublement la population pauvre de Mayotte.
Sous Macron, ont été dissous ou menacé de dissolutions : des associations et collectifs antiracistes, écologistes des associations veillant au respect des droits Humains, des observatoires : Observatoire de la pauvreté, Observatoire de la laïcité (la vraie), Collectif "Palestine Vaincra, Comité Action Palestine, Collectif Nantes Révoltée, Coordination contre le racisme et l’islamophobie, Baraka City, Groupe antifasciste la Gale, Ligue de Défense Noire Africaine, CCIF, les Soulèvement de la terre, la Jeune Garde antifasciste. Ces menaces dissolution d’associations antifascistes ne sont que la continuité d’une tradition inscrite dans le macronisme depuis 7 ans. Tout avait mal commencé. En 2018, lorsque les gilets jaunes étaient descendus dans la rue, ils avaient alors été diffamés, arrêtés, mutilés. D'entraves au droit de manifester à la mise en place d'une répression violente, le gouvernement avait dévoilé son désir d'autoritarisme "quoiqu'il en coûte". Lorsque des violences policières étaient mises en lumière sur la toile par des milliers de vidéos, ils avaient ordonné aux médias mainstream de ne jamais utiliser ces mots.
Ainsi pendant ces 7 ans avaient fleuri dans la presse les expressions « bavures » ou « dérapages » sans jamais évoquer un maintien de l'ordre désireux d’éborgner ceux qui avaient « vu ». Lorsque nous avions tenté de manifester contre la loi ségrégationniste « Séparatisme », contre la politique d'apartheid en Israël –en soutien à la Palestine–, ou emboîter le pas du mouvement américain « Black lives matters », nous avions été stigmatisés par les médias, insultés par le gouvernement, gazés par les forces de l'ordre, et violenter par les identitaires protégés – voire exfiltrés – par une police ne cachant plus son appartenance à cette extrême-droite nauséabonde.
C’est dans ce contexte de violations des droits humains, du déchainement de la violence étatique, d’une propagande journalistique orchestrée depuis l’Élysée et d’une dérive vers une idéologie d’extrême droite qu’avait commencé l’hécatombe des associations et collectifs. Tout ceci c’était passé sous les yeux des observateurs de La Ligue des droits de l’Homme, alors dans la logique autoritariste du macronisme, Gérald Darmanin, qui était ministre de l’Intérieur, avait menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la LDH. Ce n'est pas vraiment étonnant quand on sait que cette organisation a vocation de militer contre le racisme, l'antisémitisme, la pauvreté, pour la démocratie et la liberté. Raté pour Darmanin : la LDH a survécu à ses menaces comme elle avait survécu aux menaces du pétainisme.
Les attaques contre les collectifs et associations antifascistes, antiracistes et écologistes sont quotidiennes. Quand elles ne viennent pas de groupuscules violents néonazis, elles viennent directement de l’État. Mais à l’heure où un milliardaire fait un salut nazi lors de l’investiture du Président des États-Unis, où le bloc bourgeois lui trouve des excuses pour cacher la dérive fasciste du capitalisme. À l’heure où les néolibéraux ignorent les catastrophes dues au changement climatique et répriment les mouvements écologistes qui luttent pour la préservation du vivant. À l’heure où l’immunité est accordée par Macron à un fasciste génocidaire alors que les manifestants pour un cessez-le-feu ont été calomniés et réprimés. Il est temps de remettre au goût du jour cette phrase des Soulèvements de la Terre (avec une petite modification) : « On ne dissout pas deS idéeS dont le temps est venu ».