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Billet de blog 8 mai 2018

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Censure exposition photographique « butographie » - Mairie de Rosporden 29140

Françoise est danseuse et photographe de grand talent. Elle avait été invitée par la bibliothèque municipale de Rosporden (29) à exposer ses photos "Butographie". Le maire de Rosporden a décrochée en totalité l'exposition, sans en aviser Françoise, quelques jours après le vernissage... Le courrier au maire de Rosporden que lui a envoyé Françoise et qu'elle invite à partager et lui envoyer ...

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Censure en Finistère

Françoise est danseuse et photographe de grand talent.
Elle avait été invitée par la bibliothèque municipale de Rosporden (29) à exposer ses photos "Butographie".
Le maire de Rosporden a décrochée en totalité l'exposition, sans en aviser Françoise, quelques jours après le vernissage...
Le courrier au maire de Rosporden que lui a envoyé Françoise et qu'elle invite à partager et lui envoyer ...

(avec les ponts .. le courrier part mercredi 9 mai 2018)

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J'avais été invitée à exposer "butographie" à la bibliothèque de
Rosporden. Le vernissage s'est bien passé et voilà que j'apprends que Mr
le maire a censuré et fait décrocher l'expo sans m'en informer.
j'adresse donc un courrier à ce malotru, que vous trouverez en PJ. Il ne
sera d'ailleurs pas le seul à le recevoir, j'ai pris soin d'en adresser
un à quelques destinataires choisis.

Artistes et amis de l'Art, je vous invite, si vous le jugez pertinent,
de prendre votre plume et soutenir le droit à la création artistique en
adressant également un courrier à ce gougeât, et à qui bon vous
semble... Vous pouvez vous inspirer du mien, vous regrouper pour
courrier collectif...

Vous pouvez aussi choisir l'option e-mail : contact@mairie-rosporden.fr
ou communication@mairie-rosporden.fr

Si vous avez besoin d'infos complémentaires, n'hésitez pas!

Et faites tourner!

Bises

Françoise
https://www.soaz.fr

Illustration 1
invite expo F.R. Butographie © Françoise Rondeau

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Courrier de Françoise : (avec les ponts .. le courrier part mercredi 9 mai 2018)

Françoise RONDEAU                                                                                                                                                     Machecoul, le 8 mai 2018

mailcontact@soaz.fr

https://www.soaz.fr

Monsieur le Maire

Mairie de Rosporden

10 rue de Reims

29140  ROSPORDEN

Destinataire principal : Mr le Maire de Rosporden, 10 rue de Reims, 29140 ROSPORDEN

Copie à :     Madame la Ministre de la Culture, 3 rue de Valois, 75001 PARIS

                        Ligue des Droits de l’Homme, 138 rue Marcadet, 75018 PARIS

                        Ouest-France Rédaction, 24 bd Dupleix, 29000 QUIMPER

                        Le Télégramme, 31 bd Am de Kerguelen, 29000 QUIMPER

                        France Culture – Radio France, 116 av du Président Kennedy, 75220 PARIS Cedex

                        Mouvement, 14 rue Charles V, 75004 PARIS

                        Maître Joëlle Verbrugge, bât Port imm Alliance, 3 rue du Pont de l’Aveugle, 64600 ANGLET

Objet : Censure exposition photographique « butographie »

Monsieur le Maire,

 Il m’a été rapporté que l’exposition de ma série photographique intitulée « butographie » a fait l’objet d’une censure de votre part et a été décrochée quelques jours après son vernissage, auquel vous étiez par ailleurs convié.

 Je vous fais part ici de ma surprise. J’ai en effet été invitée, sans l’avoir sollicité, à exposer cette série dans la bibliothèque de votre commune. J’ai réalisé des visuels de communication, les ai transmis à vos services qui ont imprimé flyers et affiches en prenant soin d’y apposer le logo de la mairie.

 Je me suis beaucoup investie pour réaliser des tirages de qualité et suis infiniment déçue de votre mépris. Cette exposition a en effet été décrochée sans que j’en sois informée de quelque façon que ce soit. J’avais pourtant laissé sur le lieu de l’exposition des cartes de visites avec mon n° de téléphone, mon adresse e-mail ainsi que celle de mon site web.

 J’aimerais que vous me fassiez part des motivations qui ont motivé cet acte. Selon les dire, une photographie aurait choqué une élue de votre conseil municipal. Je vous rappelle que ce sont des photographies artistiques, réalisées avec des danseuses et danseurs, et non pas des photographies de reportage. Nous sommes ici dans l’imaginaire, non dans la réalité. J’avais affiché un texte expliquant ma démarche artistique, vous ne l’avez vraisemblablement pas lu. L’équipe de la bibliothèque avait également mis en vitrine des ouvrages concernant la culture artistique japonaise et particulièrement la danse butô, pour répondre à la curiosité des spectateurs. Cela a également dû vous échapper.

 Je conçois – et revendique- le fait que ces images puissent provoquer une émotion, positive ou négative selon l’histoire de vie de celle ou celui qui les regarde, et suis heureuse que ce soit le cas. C’est la définition même de l’œuvre. Je me permets de vous retranscrire ici cet extrait du manifeste de l’Observatoire de la Liberté de Création publié le 28 février 2003, que vous semblez ignorer.

« L’œuvre d’art, qu’elle travaille les mots, les sons ou les images, est toujours de l’ordre de la représentation. Elle impose donc par nature une distanciation qui permet de l’accueillir sans la confondre avec la réalité.

 C’est pourquoi l’artiste est libre de déranger, de provoquer, voire de faire scandale. Et c’est pourquoi son œuvre jouit d’un statut exceptionnel, et ne saurait, sur le plan juridique, faire l’objet du même traitement que le discours qui argumente, qu’il soit scientifique, politique ou journalistique…

 Cela ne signifie pas que l’artiste n’est pas responsable. Il doit pouvoir rendre compte au public, mais toujours dans le cadre de la critique de ses œuvres, et certainement pas devant la police ou les tribunaux.

 Il est essentiel pour une démocratie de protéger la liberté de l’artiste contre l’arbitraire de tous les pouvoirs, publics ou privés. Une œuvre est toujours susceptible d’interprétations diverses, et nul ne peut, au nom d’une seule, prétendre intervenir sur le contenu de l’œuvre, en demander la modification, ou l’interdire. »

 Veuillez agréer, Monsieur le Maire, mes salutations.

Françoise RONDEAU

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