Depuis quelques jours, dans le journal de Médiapart, aucune information sur ZAD et NDDL.
QUE SE PASSE-T-IL ?
vendredi 25 mai

Street Zad Actionmédic : https://twitter.com/ZadStreet
NFO Les GM cernent la maison des domaines derrière la Rolandière, ils ont découpé le toit à la tronçonneuse pour choper le copain en force qui s y trouvait + 2 autres personnes auparavant, 2 drones en station fixe au dessus les GM sur la route et les champs.
INFO #zad #nddl le recours aux pompiers aux Domaines fait suite à la violence de l’intervention pour descendre les occupants de force. L’un d’eux a perdu connaissance après une interpell des bleus avec étranglement. L’ambulance vient de partir avec la personne.
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Nos deux reporters habituels sont-ils partis faire des conférences dans les pays scandinaves ?
1700 gendarmes-militaires équipés de blindés, arrosant massivement depuis près de 2 mois avec des grenades lacrymogènes et explosives de 50 à 400 individus équipés de lance-pierres et raquettes de tennis, polluant pour je ne sais combien de temps des terres préservées de l'agriculture industrielle. Avec leurs supplétifs saccagent, semis, pâturages...
Plus de 300 blessés depuis le début de l'occupation militaire.
Une main arrachée, ce n'est plus que du fait divers pour le journal ? Banal ? ne nécessite pas de relayer l'info ?
Témoignage de 2 personnes qui étaient présentes quand la mutilation de M. a eu lieu.
jeudi 24 mai 2018 extrait de Zone A Défendre
Nous étions un groupe de 20 à 30 personnes présentes dans le champ à l’ouest de la foret de Rohanne, à la hauteur de la Chateigne ou les forces de l’ordre "faisaient le ménage", nous étions présent.es pour observer la situation et tenter eventuellement d’accéder à la Chateigne.
On peut décrire la situation comme "calme", cela faisait 45 minutes qu’il ya avait des échanges verbaux entre les personnes présentes et les forces de l’ordre, il est clair que de totue façon ils étaient beaucoup plus nombreux que nous.
Malgré la quasi absence d’affrontement ainsi que de danger pour les GM, ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogène puis décident de passer à l’action : sans que l’on s’en rende compte, un escadron de GM est passé par la forêt, et sort par surprise sur le coté gauche du champ, prenant le groupe en ambuscade. A ce moment là, tous le GM chargent, provoquant un mouvement de panique général et un repli précipité. Nous courons vers le prochain champs (direction bellevue). La panique est renforcée par le fait que le seul accès possible consiste en un passage étroit entre 2 haies.
Le moment critique se produit alors que nous sommes presque tou.tes dans le champs suivant et que retentit le bruit d’une explosion, (type Gli F4). en nous retournant à ce bruit, nous avons vu tous les 2 la même chose : parmi les dernières personnes du groupe, une se tient debout, face à nous, dans un nuage de fumée noire. il est donc dos à la police, il se tient le poignet droit avec la main gauche, on voit qu’il n’a plus de main droite. A la suite de l’explsion, les GM se précicipitent sur lui -ainsi qu’une autre personne qu’ils interpellent au même moment- l’attrapent pour l’emmener une dizaine de mètres en arrière où il est plaqué au sol.
La scène est désormais volontairement cachée par un groupe de GM et nos questions quant à son "état de santé" restent sans réponse. Peu après, des personnes vêtues de gilets oranges, semblant appartenir au corps de police, arrivent sur place, suivis, une dizaines de minutes plus tard par une jeep qui vient le chercher dans le champs pour l’emmener à l’ambulance qui se trouve sur le chemin de suez. Puis, comme si de rien était, les GM reprennent les tirs de GLI F4, gaz lacrymogenes et flashball, blessant ainsi 3 personnes dans les heures suivantes (par flash ball).
Suite au retrait des GM nous sommes allé constater le lieu des blessures, il n y avait plus de trace de sang, elles avaient été volontairement recouvertes par des mottes de terre.
le shema suivant a été fait par une tierce personne, d’apres les récits de différents témoins, il permet de visualiser la situation géographique et le point d’arrivée approximatif des gendarmes à leur sortie du bois (signalés en pointillés bleus) , il ne se veut pas extremement précis dans le nombre des personnes presentes ou leur position exacte.

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Communiqué de l’équipe des soignant.es sur la Zad à propos de la personne blessée à la main.
jeudi 24 mai 2018 extrait de Zone A Défendre
Le mardi 22 mai 2018, un jeune homme de 21 ans s’est fait arracher la main lors d’une charge de la Gendarmerie nationale dans un champ proche de la Châtaigne, sur la zad de Notre Dame des Landes. Selon les premiers témoignages que nous avons pu recueillir, la personne tentait de fuir la charge : il semble peu crédible qu’elle ait pu ramasser la grenade dans l’intention de la projeter sur les gendarmes. Nous ne savons pas ce qui s’est passé, mais nous ne tolérerons pas que l’État, par le biais de la Procureure de St Nazaire, attribue la responsabilité de la mutilation au jeune homme blessé. Cette responsabilité appartient aux forces de gendarmerie présentes et, plus largement, a ceux qui autorisent l’usage d’armes potentiellement létales qui, comme nous pouvons en témoigner, mènent à des blessures que l’on retrouve en situation de guerre. Nous tenons à rappeler que lors de la première semaine d’intervention des forces de gendarmerie sur la zad, deux gendarmes avaient été grièvement blessés, au point d’être admis dans un service de réanimation, après s’être fait exploser une de leur propre grenade dans les mains. Également en 2012, lors de l’opération César, l’unique blessé grave côté des forces de l’ordre a été causé par une erreur de manipulation d’une grenade par un gendarme mobile, qui explosée sur son pied. Nous sommes atterrés par cette mutilation, mais n’en sommes malheureusement pas surpris. Depuis le 9 avril dernier, début des opérations militaires sur la zad, nous, équipe medic de la zad et collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es, n’avons cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à l’utilisation massive et dangereuse des armes par la Gendarmerie nationale. De même, nous n’avons cessé d’alerter et de manifester notre lourde inquiétude quant à l’issue de ce conflit. C’est pour cela qu’un collectif a décidé, le mercredi 18 avril 2018, de saisir le Défenseur des droits, Mr Jacques Toubon, à propos des violences policières commises sur la zad. Malheureusement, contrairement à ce qui nous avions espéré , cette sollicitation n’a pas permis d’éviter un drame. Combien de blessé.es, combien de mutilations, combien de traumatismes physiques et psychologiques allons-nous donc encore subir avant que l’État ne mette un terme à cette opération qui se révèle être le théâtre d’un déferlement de violences policière inédites ? Est-ce que la mort d’un opposant devra sonner la fin de cet acharnement injustifié ?
Nous tenons à rappeler que depuis le 9 avril, plus de 330 blessés ont été pris en charge par nos équipes : notamment suite à des tirs tendus de flash-balls ou de grenades GLI-F4 au niveau du tronc ou de la tête et même des parties génitales, ce chiffre étant toujours non exhaustif et sous-évalué. Au moins quatre personnes ont failli perdre un œil, une autre son pied, une autre encore ses testicules suite à un traumatisme scrotal grave qui a nécessité l’ablation partielle d’un testicule, nombreuses sont celles qui ont été touchées au niveau d’organes vitaux ou bien à proximité de la colonne vertébrale. Ainsi, vendredi 17 mai, une personne a été touchée au niveau de la fesse, par une grenade explosive. Transportée vers un hôpital après avoir été évaluée par nos équipes, un éclat de 2cm de largeur/longueur/profondeur a été retiré du moyen fessier et un autre a été objectivé dans un rein. Nous avons également été témoins, à quatre reprises, d’éclats d’origine inconnue trouvés dans les chairs à des endroits particulièrement sensibles (proche de la colonne vertébrale, dans la cuisse, proche de l’artère fémorale...). Quasi systématiquement, ces blessés ont dû subir une intervention chirurgicale. L’un des éclats en question est l’une des pièces qui sert au mécanisme du détonateur d’un type de grenade, il mesure 2cm. Or, les forces de l’ordre assurent que ce genre d’éclat ne peut pas être retrouvé dans les chairs.
Nous réaffirmons donc que les forces de l’ordre utilisent leurs armements de façon potentiellement létale, et dans certaines situations, a visée offensive plus que défensive avec :

des tirs tendus de flash-balls ou de grenades au niveau du tronc, de la tête ou des organes génitaux externes,

des grenades de désencerclement lancées par-dessus des haies sans visibilité ou bien directement au milieu de la foule. Certaines de ces grenades sont ainsi tombées dans les capuches ou les sacs à dos des personnes présentes et la sauvegarde de ces personnes ne tient qu’à la présence d’esprit et au courage des témoins qui ont pu les ôter immédiatement.
Les atteintes sont graves, les séquelles seront lourdes. Tout cela sans compter la destruction des habitats de nombreuses personnes, la répression judiciaire qui distribue des peines de prison a tour de bras et la criminalisation des blessés qui subissent des interrogatoires et des pressions directement à l’hôpital !
Nous réaffirmons que ce que le gouvernement met en œuvre pour réprimer la zad est susceptible chaque jour de provoquer un mort, tout cela dans le seul but de continuer à détruire des maisons et des lieux de vie. Nous observons que, par le biais de ces mutilations, l’État met petit à petit en place un climat de terreur qui aurait pour but de neutraliser toute personne susceptible de contester les injonctions gouvernementales. Nous aimerions pouvoir dire que toute la lumière sera faite sur cette affaire, mais le classement sans suite de toutes les plaintes déposées suites aux violences policières du printemps 2016 à Nantes montre bien qu’il n’y a pas de justice à attendre pour ces victimes. La situation d’aujourd’hui repose plus que jamais la question suivante : jusqu’où l’État est-il prêt à aller pour combattre les formes de vie collective qui ne rentrent pas dans ses cases ?
Nous demandons le retrait immédiat des grenades GLI-F4 du panel d’armement mis à la disposition des gendarmes mobiles. Nous demandons expressément que le dispositif policier cesse ses attaques et se retire enfin de la zad.
L’équipe medic de la zad & le collectif de soignant.es professionnel.les mobilisé.es.
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Dimanche 20 mai 2018 le Gourbi en était à sa 5° (cinquième) reconstruction ...

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