Maître Badinter, la vieillesse est un naufrage !
Lorsque Maître Badinter, ancien garde des Sceaux de Mitterrand fait entendre sa voix, aussitôt sa parole marque les esprits comme ce fut le cas pour son combat contre la peine de mort et donc son abolition en 1981. Cette pratique moyenâgeuse n'était que la réplique barbare de la loi du talion, « œil pour œil, dent pour dent ». Robert Badinter était alors un ministre de gauche respectable, courageux, engagé mais avec l'âge je dirais qu'il prend maintenant, compte tenu de la situation sociale de la France, une position politique pour le moins discutable. Ma critique vient du fait qu'il s'insurge avec véhémence de voir des manifestants contre la réforme des retraites par point brandir l'effigie de Macron au bout d'une pique. Me Badinter y voit une violence inacceptable. Non, Me Badinter, vous n'avez pas le monopole de l'indignation en souvenir de vos états de service. Vous n'avez pas l'exclusivité de dire ce qui est bien ou mal. Ce qui est mal est d'avoir pour un futur président méprisé le peuple ouvertement, l'avoir insulté à de multiples reprises. Le peuple n'avait rien fait pour mériter cela. Il ne mérite pas non plus que l'on vienne lui faire la morale la bouche pleine sans problème pour soi-même de fin de mois ou de loyer à payer. Les donneurs de leçons ou les pseudo-informés commencent à fatiguer sérieusement le peuple des illettrés. Ce qui est condamnable depuis l'élection du nombriliste Macron est d'avoir brutalisé de simples manifestants, de les avoir éborgnés, de les avoir tabassés et qu'ils aient été jeunes ou vieux, hommes ou femmes n'avait que peu d'importance pour les forces de l'ordre. Elles obéissaient sans état d'âme dans un état de droit en suspension avec la volonté de détruire physiquement un mouvement de contestation sociale. Pensez-vous que Mitterrand aurait permis cela ? Vous avez été un brillant défenseur de la liberté sous toutes ses formes mais aujourd'hui vous êtes aveugle, ignorant de la violence sociale qui précarise au quotidien des millions de vos concitoyens. Le chômage baisse mais le nombre de pauvres augmente selon OXFAM. Cherchez l'erreur. Vous êtes devenu sourd à l'injustice sociale. Vous êtes devenu un bon bourgeois qui, ayant peur du peuple souverain, défend le monarque en place. La violence, dois-je vous le rappeler est d'abord institutionnelle. Ce n'est pas moi qui vous le dit mais Max Weber. Macron n'est pas aimé par une majorité de français pour de multiples raisons à commencer par son mépris des gueux et des manants qu'il nomme sans honte d'illettrés ou de gens de rien... La violence, dois-je encore vous le rappeler, est aussi verbale, tous les psychologues vous le confirmeront. Les mots peuvent donc dans certains cas détruire plus qu'une simple gifle. Ils peuvent tuer. Le procès de France-Télécom nous le rappelle à juste titre. Macron, par ses propos et ses actes manque singulièrement d'empathie et de considération pour le peuple estimant comme seules personnes dignes d'intérêts celles appartenant aux classes des CSP++, des riches et des ultra-riches dont vous êtes un membre éminent. Macron est un homme d'argent et non de principes basés sur la fraternité qui est un des piliers de notre constitution. Pourquoi voulez-vous donc que le peuple le respecte aujourd'hui après tout ce que le peuple a enduré de lui ? Cette réalité vous est inconnue. Le peuple en a marre de voir sa trombine, en a marre de supporter ce régime arbitraire qui rejette les corps intermédiaires, qui frappe les pompiers ou méprise les infirmières... La république ce n'est pas cela. Un président qui se veut républicain et démocrate n'insulte pas le peuple, respecte les syndicats, écoute la rue, prend le temps de décider et surtout ne gouverne pas notre pays comme une start-up avec des députés au garde-à-vous, le pouce sur la couture du pantalon. Je ne suis pas un pion immobile et sans affects mais un homme libre. Un état de droit, c'est aussi cela. Macron agit par pulsion comme le ferait un psychopathe se croyant autorisé à gouverner en autocrate simplement car il est devenu président, non pour son programme, dois-je le répéter, mais contre une candidate d'extrême droite. Cela n'a jamais été un vote d'adhésion à sa personne. Il oublie aussi une chose primordiale, il est à notre service et non l'inverse. Il nous doit le respect. Je vous le dis du fond du cœur Me Badinter, Macron a défiguré notre république. Il a meurtri notre démocratie française. Comment voulez-vous que le peuple le respecte aujourd'hui ? Macron a finalement creusé tout seul sa tombe et n'avait besoin de personne pour y arriver. Son nombrilisme maniaco-répressif a suffi. Alors que des françaises et des français le mettent au bout d'un pique ne me choque nullement. C'est simplement le retour de manivelle ou l'arroseur arrosé. Je voudrais aussi citer Bourdieu qui parlait de la violence symbolique. L'abolition de la peine de mort a été pour vous un symbole vers une société plus humaine, plus respectueuse de la vie et de son principe intangible telle que les gens de gauche l'envisageaient à l'époque. Si les manifestants ont mis l'effigie de Macron au bout d'une pique et que cela vous choque, dites-vous que derrière ces invisibles, il y a des millions de Jean Valjean, de Cosette, de Gavroche qui ont eu à subir une série de violences symboliques de ce président vaniteux. Il les a rabaissés, offensés, heurtés, ulcérés. Êtes-vous un complice de Javer ou un ami d'un bagnard injustement condamné ? Voilà pourquoi voir aujourd'hui sa tête au bout d'une pique ne me choque toujours pas. Elle n'est que la juste réponse à une attitude méprisante d'un président à l'encontre des citoyennes et citoyens de notre pays. Voulez-vous que tous ces gens se laissent encore et toujours offenser sans réagir ? Qu'ils courbent l'échine sous la répression ? Non, cela serait trop facile et trop absurde de défiler dans les rues chaque semaine et de constater sans réagir que notre parole est encore et toujours inaudible. Le peuple se libère de ses chaînes. Il a besoin d'exutoire. Voilà pourquoi il offense à son tour le puissant. Il demande réparation de toutes les violences symboliques qu'il a eu à vivre, à entendre, à endurer. Notre société est de ce fait une cocotte-minute et rien de ce qu'a fait Macron n'a apaisé les tensions issues d'injustices sociales grandissantes. Au contraire, il les a accentuées. Où est donc votre héritage d'homme de gauche défendant l'opprimé ? Macron est un apprenti-sorcier, un égocentriste, rien de plus, qui mérite à son tour le mépris le plus grand qu'ait connu un président de la 5ème République. Macron n'est ni Mitterrand, ni de Gaulle. Il restera dans les livres d'histoires comme un incompétent placé au bout d'une pique dans les rues de Paris, de Toulouse ou de Bordeaux. À ça ira, ça ira, ça ira... les aristocrates à la lanterne... À ça ira, ça ira, ça ira... les aristocrates on les pendra. Et si les symboles vous font peur, alors jetez-moi en prison comme un vulgaire roturier ou bien mettez-moi devant le mur des fédérés du Père Lachaise. Je saurai m'en montrer digne et fier.
Stéphane Hessel nous a laissé un testament dans son livre « Indignez-vous ». Vous êtes sûrement aujourd'hui trop vieux, trop embourgeoisé pour voir ou sentir ce que notre pays vit quotidiennement mais sachez que ce Rastignac égaré qui nous sert de président nous entraîne par entêtement idéologique vers un gouffre sans fond. Indignez-vous Me Badinter avant que votre passé d'homme de raison et de cœur ne soit plus qu'un vague souvenir dans la mémoires des hommes. Indignez-vous.
Spartacus 2022
À l'attention de tous les donneurs de leçons empâtés dans leurs convictions bourgeoises.