Macron, ses députés godillots et l'inculture.
La connerie et l'inhumanité se conjuguent dorénavant avec les députés de La Répulsion En Marche, avec ses ministres et le leader nombriliste de cette secte libérale, Macron lui-même qui, comme un bon démagogue, préfère rejeter la faute sur ses domestiques. Nous sommes simplement gouvernés par une bande de moutons, de branquignoles et d'innocents aux mains pleines. Chez eux, personne n'est vraiment responsable et pourtant les erreurs, les couacs et les conneries se suivent semaines après semaines. Les mots sont forts car cette mascarade a trop longtemps duré. Les masques tombent lentement sur ce parti de « technocrates » selon Sibeth Ndiaye qui devrait réfléchir avant de causer. Elle rajoute par ses prises de paroles grotesques une couche supplémentaire chaque fois qu'elle tente de faire comprendre l'inacceptable. Sibeth est bouffie d'orgueil et d'incompétence. Elle nous prend vraiment pour des idiots ! Ma question est : d'où vient cette incompétence partagée par toute la majorité, du président au simple député de base ? Elle vient de l'absence du verbe et de la primauté du nombre. Les supporters de Macron le présentaient comme un homme à la pensée complexe, à la pensée philosophique herméneutique c'est à dire incompréhensible pour le commun des mortels. Il était donc doué d'une intelligence supérieure que nous ne pouvions comprendre. Hé bien, je me demande encore à quoi lui sert son intelligence pour constater en ce début d'année que notre pays va mal, extrêmement mal. Nous sommes au bord d'une crise insurrectionnelle. Toutes les couches sociales sont touchées sans exception, peut-être à part les riches et ultra-riches, et encore j'en doute car ils commencent eux-aussi à s'inquiéter pour leurs petites affaires. Mais revenons au verbe. Macron a choisi de bâtir sa politique sur le postulat du renouveau en balayant d'un revers de main tout ce qui a fait notre histoire. Il voulait imposer l'économie libérale qui ignore la subtilité des mots pour imposer la tyrannie des nombres. Le langage est l'agrégation au fil des siècles de concepts idéologiques, philosophique, sociaux d'une nation plutôt que d'un état. Certains mots sont difficilement traduisibles dans une autre langue et font partie d'un imaginaire collectif. Le mot laïcité n'a pas d'équivalent en Europe tout comme le mot propriété n'a pas de sens pour des populations amérindiennes. Lisez Kant ou Goethe et vous entrez dans l'univers allemand, traversez l’œuvre de Gogol ou de Tchekhov et vous voilà plongé dans le monde russe. Notre univers est ainsi constitué de livres, de poésie, de musique, de révoltes, d'amour... Il se conjugue des souffrances des uns et du bonheur des autres. Il est coloré, bigarré, parfois fraternel, insupportable d'autres fois mais jamais il ne laisse indifférent. Aujourd'hui, avec ce libéralisme mondialisé, nous avons la politique du chiffre qui s'inscrit partout. Cette politique ignore la subtilité du langage. Il lui faut des résultats et des comptes d'exploitation. Il lui faut du passif et de l'actif. Il lui faut des colonnes de chiffres qui ignorent la misère, la douleur, le deuil. Que lui importe que cela soit 5 jours ou 12 jours pour la perte d'un enfant si cette douleur vient contrecarrer le bénéfice d'une entreprise inscrite au CAC40. Nous en sommes là, à cette rupture sociale entre le verbe qui dit je t'aime et le chiffre qui dit je m'en fous, tu peux crever tout seul, tu peux souffrir tout seul. Avoir mis à des postes clés des DRH comme Pénicaud traduit le peu d'empathie du pouvoir pour les gueux et les illettrés. Le prolétaire reste un prolétaire qui ne doit pas empêcher les super-bénéfices des multinationales. L'homme est devenu une ressource et non un sujet de droit. Le citoyen laisse la place au consommateur qui doit par sa frénésie d'achat faire augmenter le PIB. Je cite Pénicaud mais la faute en inhumanité en revient à de nombreux ministres. Blanquer par exemple a considéré que les enseignants s'étant rendus au cimetière le 3 octobre ne seraient pas payés ce jour-là. En effet, rendre hommage à la directrice de l'école maternelle de Pantin, Christine Renon, qui s'était suicidée en septembre, n'était pas une raison valable au motif qu'ils n'étaient pas « très proches » de la victime. Honte à lui. J'espère que son épouse, ses enfants, ses amis et ses proches lui expliqueront ce que le mot fraternité veut dire. Comble de l'ironie, voilà que le premier ministre devient vulgaire ce qui ne dérange nullement sa majorité et à mon avis constitue une double peine pour la démocratie. « Je leur dis merde » s'est-il emporté de son air hautain et dédaigneux. Quand je dis que le verbe leur est inconnu, on peut encore s'en rendre compte dans l'impréparation des textes de lois retoqués par le Conseil d'État ou bien par la circulaire Castaner qui, faisant la part belle aux chiffres, manquait de réflexion. Tout est bâclé, précipité. Par contre, le gouvernement se réjouit que le chômage baisse sans dire que la pauvreté et la précarité augmentent. Ce pouvoir est un pouvoir de mercenaires censé faire du chiffre au détriment de l'unité nationale. Il détruit jour après jour le lien social qui s'est créé sur des décennies d'histoire où le verbe a une place essentielle. Pire encore, la culture au sens large est malgré les apparences mise à mal. La grève qui se déroule à Radio-France en est un des aspects. La contestation de l'ancienne ministre de la culture, Françoise Nyssen et de son rôle pour le moins léger en est un autre aspect les plus marquants. Elle fut transparente, incapable de défendre son ministère tout comme son successeur, Franck Riester qui subit les foudres d'Antoine Gallimard pour son mépris des professionnels de l'édition. Ce sont des zombies de la culture, des ombres mortes qui ne pensent que budgets, restrictions de personnel, redéploiements, etc etc. Ils ne sont que des pions dans des cases où les ont mis Macron et sa bande de comptables narcissiques.
Le plus grave dans cette histoire de macronie est la désillusion de députés pris à leur propre piège. Ils pensaient agir pour le bien de la nation et voilà qu'ils se retrouvent englués dans une sorte de salmigondis idéologique où le chiffre l'emporte sur le verbe, où le déshonneur écrase la dignité. Aussitôt la nausée partagée par la vox populi, aussitôt votre patron nombriliste joue l'innocent et vous demande de rectifier le tir. Ce jeu de dupe est écœurant en soi. Il montre à quel point vous êtes des pions, des faire-valoir, de simples exécutants et rien d'autre. La presse et le peuple français dans son ensemble vous désapprouvent et cependant aucun des vôtres n'a osé en public dire sa honte. Que vous restent-t'ils dès lors pour retrouver votre honneur bafoué ? Démissionner sûrement mais faut-il avoir assez de courage pour cela et ce n'est pas semble-t-il une des qualités les plus partagées dans ce parti de godillots. Alors, vous allez vous compter, vous peser, vous questionner sans pour autant avoir l'audace d'exister par vous-mêmes. La lâcheté est la chose la mieux partagée, pourrait-on croire, dans vos rangs où la gamelle tient lieu de créance. Vous gueulez, vous vous insurgez pour finalement vous taire et bêler de nouveau à l'unisson. Bravo Messieurs Dames pour votre courage. Vous honorez votre pays et vos électeurs. Laissez votre conscience au vestiaire, vous n'en n'avez plus besoin, ni chez vous, ni dehors et encore moins à l'assemblée nationale. Oubliez le verbe et devenez de simples comptables de la république. C'est la seule chose qui vous reste à faire durant deux ans. Ensuite, vous serez redevable à la nation de votre inaction coupable. Des députés en leur temps avaient voté les pleins pouvoir à Pétain. Pensez-vous qu'ils avaient tort ou raison aujourd'hui après ce que vous venez de faire vivre à la France ? La réponse vous appartient. Ce qui est certain à présent c'est que le monde de Macron est détestable, sans âme et sans conscience, juste un monde de chiffres. Je ne suis pas un nombre mais un citoyen.
Spartacus 2020