Le crapaud de la mare qui se prenait pour Jupiter.
Un crapaud baveux de la mare se croyait le tribun.
Tritons et grenouilles de son bagout le déclarèrent divin,
Tant et si bien qu'il se nomma lui-même souverain.
Mais de blablas en boniments, ce n'était que baratin.
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De la foule assujettie, il devint le tyran.
Qui d'une folie criminelle, il se montra dément,
Pour tuer sans défense d'innombrables innocents,
Et couvrir la mare de larmes et de sang.
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Ambitieux et aliéné, il chercha une nouvelle célébrité
Et voulu d'un mot soumettre la lune à son autorité
Ce que la belle insoumise de sa capricieuse beauté
Déclina dans une sombre obscurité.
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Déconfit, il entreprit de séduire le soleil, son époux
Qui de l'aube jusqu'au soir se montrait sans tabou
Pour éclairer de son lustre la mare et ses cailloux
Sous des chaleurs aussi brûlantes que les feux de l'Ankou.
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Assis sur son séant, il attendit tout un jour,
Le regard fier porté sur sa funeste cour
Que l'astre de feu le reconnaisse sans discours
Comme Jupiter, seul maître pour toujours.
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Le soir, lorsque la lune son épouse se leva,
Ce n'est qu'un corps décharné qu'elle trouva
Montrant qu'il est plus facile pour trouver son trépas,
De se prétendre Jupiter que de saluer Bouda.
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La mare, peu à peu retrouva son repos,
Jurant qu'il ne serait y avoir d'autres crapauds
Pour prendre le pouvoir et asservir par les mots.
Ce que tritons jaunes et grenouilles vertes écarteraient illico.
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Moralité :
Méfiez-vous des crapauds baveux qui se prennent pour Jupiter.
Ce sont souvent de beaux parleurs mais toujours de dangereux gangsters.
Spartacus 2022