Un démocide programmé.
Les mots en disent souvent plus sur notre société que parfois de long discours. On parle aujourd'hui de féminicide ou d'écocide. J'applaudis des deux mains. Enfin, on prend conscience de situations ou d'actes qui obligent toute personne sensée à ouvrir les yeux. Plus ces yeux seront ouverts et plus on s'obligera à penser global. La cécité devient dès lors inacceptable. Les prises de conscience d'aujourd'hui sont les aveuglements d'hier. La pédophilie qui est dénoncée ces derniers jours, n'échappe pas à cette règle. J'applaudis encore des deux mains. Philippe Sollers, cet écrivain de renom, était le reflet d'une intelligentzia qui pardonnait plus facilement ces amis pour des actes inadmissibles qu'elle ne les condamnait. En effet, il avait en bon penseur, l'indignation sélective, très sélective. C'était pour le moins une attitude irresponsable et même punissable par la loi. Pire que cette complaisance, il faut dénoncer le silence presque unanime d'une partie de la société aux valeurs plutôt bourgeoises. De tels actes chez des prolétaires seraient apparus comme des actes monstrueux de déviances sexuelles mais aussi comme un recul de la civilisation. La justice aurait alors pris fait et cause pour les victimes. Les bourgeois ont donc des valeurs qui, à l'instar des cours de bourse, fluctuent en fonction de la vitesse du vent et de l'âge du capitaine. À cela je préfère des principes, qui eux sont intangibles. Par exemple, sur la route, tout le monde à un stop marque l'arrêt. Si j'ai quelques onces de bravoure ou de folie, rien ne m'empêche d'aller outre ce principe au risque de causer un accident. Il y a donc dans toute société des lois, des règles ou des principes qui déterminent son degré de civilisation. La loi du Talion peut apparaître chez certains comme une loi tout à fait acceptable. Je la réprouve et la rejette aux principes même de la démocratie qui veut que la justice soit contradictoire rendue par le peuple au nom du peuple. Nous sommes aujourd'hui en France, avec le mouvement des Gilets Jaunes, à un moment où la civilisation marque le pas. Je dis en France mais je pourrais parler sans trop me tromper du Chili, de l'Algérie, du Liban, de Haïti et de tant d'autres pays. Donc en 2019, notre nation, ce grand pays des droits de l'Homme, a connu des violences d'un niveau jamais atteint depuis la guerre d'Algérie. Je tends l'oreille et j'essaie d'entendre les voix dénonçant de tels abus... J'écoute mais elles ne viennent pas, non pas qu'elles n'existent pas mais simplement que les médias aux ordres du pouvoir les bâillonnent. Je ne dénonce pas les journalistes de base ou les pigistes, je dénonce ceux qui en haut verrouillent le système. Ces voix fraternelles se nomment David Dufresne, Yvan Le Bolloc'h ou Monique Pinson-Charlot par exemple. Elles sont les vigies d'aujourd'hui. Elles seront les consciences de demain. Pour sa part, le pouvoir actuel qui a sur les mains le sang d'innocentes victimes, nie ces violences tout comme l'intelligentzia des années 70-80 niait la pédophilie dite mondaine. Où la situation devient révoltante, pour ne pas dire plus, c'est de voir certaines personnes promptes à porter le fer contre les violences faites aux femmes rester silencieuses dans certains cas bien précis. En cela, le mutisme d'une Marlène Schiappa se rapproche trop souvent de l'insolence crasse d'un Philippe Sollers. Cette dernière, grande gueule devant l'Éternel, reste silencieuse pour la violence faites aux femmes par des CRS, reste silencieuse lorsqu'une jeune femme est éborgnée, reste silencieuse quand une autre a le crâne défoncé, reste silencieuse quand une quatrième est tirée par les cheveux sur la route par des barbares. Schiappa, tu es condamnable par ton mutisme hypocrite car une femme reste une femme, qu'elle soit violée dans un lit ou battue sur le bitume. Mais s'il n'y avait que toi... Tout ton gouvernement ainsi que tes députés sont coupables de lâcheté en refusant de dénoncer cette violence faites aux femmes. En vous taisant, vous faites reculer la justice. Schiappa, au lieu de te donner le beau rôle lorsqu'il s'agit de s'indigner devant les caméras pour une épouse victime de violences conjugales, trouve le temps de dénoncer la violence faite à une femme par un CRS. Trouve ce temps avant que le temps ne te condamne. Tu as l'indignation très sélective, trop sélective. Sache que tu ne seras pas toujours protégée par tes fonctions. Un jour, il te faudra revenir à la réalité. Et ce jour là, le réveil sera douloureux. Ce que vous faites, toi et tes amis, se nomme un déni de justice dont le but est de protéger, non la démocratie mais votre ambition hégémonique afin d'asseoir le libéralisme dans tous les rouages de notre société. Pour ma part, mais je ne suis pas le seul à le penser ni à le dire, le libéralisme est directement responsable du réchauffement climatique qui embrase notre planète et de l'écocide qui va suivre. Où je trouve la situation inquiétante est de voir avec quelle lenteur vous apportez des solutions concrètes à un problème d'une extrême gravité. Il n'y a rien. La COP25 est là pour le prouver. Pourquoi une telle inaction ? Simplement car on ne coupe pas la branche sur laquelle on est assis. Tout le libéralisme, fille aînée du capitalisme, vit de l'exploitation sans limite des ressources naturelles produites par notre planète. Pourquoi voudriez-vous que le libéralisme se suicide ? En parodiant Macron, on pourrait affirmer « Make the business great again ». Pour qu'il continue ses funestes desseins, il lui faut des personnes soumises, aveugles, muettes, sourdes, des personnes qui comme Schiappa ont l'indignation sélective, très sélective. Le libéralisme viole notre planète. Il l'exploite comme une mère maquerelle le ferait avec sa propre fille. Alors qu'une jeune femme innocente se fasse défoncer le crâne par un barbare n'a pour lui que peu d'importance au regard des enjeux économiques colossaux. C'est une victime collatérale du libéralisme. Nous serons bientôt tous des victimes collatérales de votre système politique totalitaire. En effet, je ne pense pas que vous allez vous arrêter là. Il vous faut taire les voix qui dénoncent vos méfaits. Pour cela, vous avez à vos ordres la milice d'état, sa violence et son impunité. Pour cela, vous avez vos tribunaux et vos juges d'une sévérité digne d'un Pinochet ou d'un Franco. Pour cela, vous avez vos médias et vos mensonges. Pour cela, vous avez vos lois et vos injustices. Pour cela, vous avez des Schiappa et des Griveaux, des gens serviles à souhait. Pour cela, vous avez vos vérités alternatives digne d'un Trump. Vous êtes un système qui ne supporte pas les opposants. Vous les bâillonnez, vous les matraquez, vous les tabassez. Votre projet est une société servile où la démocratie ne sera plus qu'un rêve. Je pense que votre soif insatiable de profits va nous entraîner vers la mort mais avant cela vous allez tuer la démocratie, seule encore capable de s'opposer à vos funestes projets. « Make the fascim great again » pourrait devenir votre slogan dans les années à venir. Vous êtes lancés tel un bolide incontrôlable sur une route déserte et vous refusez de voir le stop qui vous demande de vous arrêter avant le danger. Voilà pourquoi écocide et démocide sont intimement liés car pour continuer à vous enrichir jusqu'à plus soif, vous serez obligés d'avoir une armée d'esclaves condamnés à mourir pour vous. Je refuse d'être un esclave.
Spartacus 2022