COVID-19. Une médaille, une infamie.
Jupiter perd le sens de la décence. Jupiter devient odieux. Comment peut-on croire qu'offrir une médaille va par magie satisfaire des milliers de soignants ? Soyons francs, c'est simplement prendre les gens pour des cons, pour des demeurés ou des imbéciles. Comment une telle idée a-t-elle pu germer dans le cerveau d'un « dieu » à moins que ce dieu ne soit en fait qu'un être dépourvu de la plus élémentaire empathie vis à vis des premiers de corvées. Voilà la médaille de l'infamie pour tout service rendu à la nation... Les poilus de 14-18 doivent bien se fendre la gueule en voyant une telle démarche. Ce que réclament les soignants depuis des années, c'est, répétons le, des moyens pour faire leur travail de façon correcte dans le respect de leurs obligations avec une ambition réelle de bienveillance. Un enfant de 10 ans peut le comprendre aisément surtout que ces demandes ne sont pas récentes mais datent de très nombreuses années et qu'elles n'ont reçu du gouvernement Philippe que mépris et indifférence sans omettre les violences policières commises à leur encontre. Bravo pour l'hypocrisie la plus crasse.
Depuis le début de cette crise, le pouvoir exécutif commet erreurs sur erreurs. Passons sur celles de la porte-parole du gouvernement car une majorité de français ont admis depuis longtemps que Sibeth Ndiaye n'est pas la bonne personne pour ce poste. Elle est aussi inutile que ridicule. Boso le clown n'aurait pas fait pire. Elle est à l'image du pouvoir. Passons rapidement sur les mensonges, sur les inexactitudes, sur les approximations, sur les imprécisions, sur tout ce qui a terni l'image du macronisme pour le rendre infect, odieux, écœurant. L'affaire est entendue. Vous avez été très largement en-dessous de la moyenne. Un peu moins de 6 sur 20 au baromètre IFOP.
Maintenant pour redorer son blason, le pouvoir a une idée géniale, offrir une médaille de l'engagement aux soignants « méritants ». Ce ne sont pas des imbéciles à qui il faut tendre un hochet pour les amadouer. « Fermez vos gueules les mouettes, voilà une prime ». Mais sacre-dieu, quel conseiller a pu imaginer une telle supercherie ? Rebranchez-le sur le courant ou bien offrez lui une séance de phytothérapie à base de pissenlit. Si ce n'est pas vraiment efficace pour l'intellect, au moins tout le temps qu'il passera aux toilettes à uriner sur ses mocassins à glands, nous sauvera de sa piètre imagination. Si une armée est à l'image de son chef, et bien avouons-le clairement, cela me fait peur. Notre pays est mal barré avec des zigotos de cette espèce.
Cette histoire de médaille date de 1884 lorsque en France sévissait une épidémie de choléra. Si l'idée à l'époque pouvait paraître judicieuse ou raisonnable, il en est tout autrement aujourd'hui. Macron qui se disait disruptif, jeune et novateur applique sans discernement les recettes d'hier et d'avant-hier. Je lui conseille dans le même état d'esprit de creuser devant les plages ; des fossés, de bâtir devant les bars ; des courtines, d'ériger devant les parcs et jardins ; des grilles. Et cerise sur le gâteau, de mettre tous les enfants des écoles dans des culs-de-basse-fosse. Ainsi ils seront protégés, et des autres, et d'eux-mêmes. Macron me fait de plus en plus peur. Sa politique au jour le jour est incohérente, mensongère, hasardeuse. Les soignants se moquent de recevoir une médaille ou alors, donnez là à tous ceux qui sont morts du COVID. Au moins leurs enfants seront-ils des pupilles de la nation. Tout le reste n'est que de la poudre aux yeux pour épater la galerie et faire oublier d'innombrables égarements. Mettez Macron, Ndiaye, Castaner et toute la macronie dans le même sac et secouez-le. Que restera-t-il ? Rien. Du vide, du vide et encore du vide. Ce qui fait de lui un excellent Rastignac des temps modernes reste son bagou. Macron est en ce domaine un artiste incomparable mais exige-t-on d'un président qu'il mente, qu'il baratine, qu'il se défausse, qu'il infantilise pour finir par déshonorer d'une médaille la profession des soignants. La France entière commence par être en colère. Des personnes qui jusqu'à là étaient mesurées dans leurs propos, ce qui n'est pas forcément mon cas, deviennent jour après jour irritées pour ne pas dire plus par un pouvoir jugé indigne et détestable. Nous avons un président politiquement médiocre et humainement absent. Les raisons de son comportement sont fort simples et peuvent se résumer en un mot comme en cent, « l'enfant roi » à qui l'on cède tous les caprices au motif qu'il est le meilleur, du moins le croit-il. Macron applique aux autres finalement les méthodes qui ont façonné son caractère de l'enfance à l'âge adulte. D'une part le mépris pour les petites gens nommées les gueux ou les illettrés, d'autre part l'obséquiosité pour ceux dont il veut acheter les faveurs. Cette crise sanitaire le pousse à promettre n'importe quoi simplement pour s'assurer les grâces des soignants et sauver ainsi son quinquennat. Ce qu'il n'imaginait pas c'était la profonde dignité dont les premiers de corvées sont pourvus ce qui n'est pas le cas des premiers de cordées prêt à tout pour obtenir un poste, une fonction, une faveur et bien sûr, une médaille. La légion d'honneur est en ce domaine l'exemple type de la compromission ou de l'accommodement le plus servile. Macron a pensé à tort que tout s'achète, tout se monnaye, tout se vend. Erreur, les premiers de corvées, qui sont issus en grande majorité des rangs des Gilets Jaunes, ont de l'amour-propre bien plus qu'il ne le pense. Cette médaille de l'engagement est perçue comme une offense, une infamie, une honte. L'aide-soignante, l'infirmière ou le médecin des urgences comme la caissière, l'éboueur ou le chauffeur-routier, et j'en passe, sont fiers de leur métier. Qu'ils le fassent par choix ou obligation, il y a toujours dans ces métiers, trop souvent mal rémunérés, l'envie de bien faire. C'est la noblesse des petits métiers. Macron, il faut apprendre à respecter les premiers de corvées, à les aimer et non pas à les brutaliser, à les éborgner, à les gazer, à les acheter avec une vraie breloque. Des médailles ne sauveront pas ton mandat passablement indigeste. Offre les à Bolloré ou à Arnaud. Ils en sont tellement friands, tellement accros. Ce sont pour eux des récompenses d'orgueil et de suffisance où leur vanité n'a d'égale que le mépris avec lequel ils traitent la plupart de leurs employés. Du reste, il n'est toujours pas question de rétablir l'ISF ou de supprimer la Tax Flat, ce qui pourrait démontrer de la part du pouvoir une plus juste répartition de l'effort national. Mais il est plus facile d'offrir ce qui ne t'appartient pas à l'image d'une reconnaissance citoyenne par l'intermédiaire d'une médaille qui finalement ne coûte guère aux plus riches sans leur prendre un peu de leur richesse sonnante et trébuchante. On voit bien dès lors où est l'entourloupe.
Pour terminer, dois-je rappeler que les Gilets Jaunes ont comme devise « Force et Honneur ». Il aurait été utile qu'avant de parler de médailles, tu puisses t'en souvenir. Cela t'aurait évité de passer encore une fois pour un tartuffe. Tâche de t'en souvenir la prochaine fois en ayant en mémoire que si une médaille à une valeur de reconnaissance collective parfois discutable, l'honneur est une exigence individuelle qui ne supporte aucune compromission.
Spartacus 2022