Macron, l'islam et l'inculture.
Macron débute sa campagne présidentielle pour 2022. Il se voit déjà opposé à Marine Le Pen dans un match gagné d'avance. N'ayons pas des pudeurs de gazelles comme dirait son premier sinistre mais, cette stigmatisation des musulmans et de l'islam sera le thème d'une campagne présidentielle nauséabonde aux relents racistes et xénophobes. Suis-je surpris ? Non. Avec un président aux abois, de surcroît narcissique et insensible sur le plan émotionnel, rien ne m'étonne et ne m'étonnera. Parler de séparatisme des musulmans n'est ni plus ni moins qu'une connerie sans borne. Faire de la politique de cette manière ne rapportera rien, ni à la France, ni aux français et encore moins à Macron. Comme on ne cesse de le répéter, l'original est préférable à la copie et donc, les personnes sensibles à ces thèses nationalistes ne modifieront nullement leur choix envers le RHaine. La seule réalité sera pour Macron un déshonneur qui souillera un peu plus son image passablement vérolée ou syphilitique s'il continue ce jeu malsain de la division. En effet, loin de rassembler, Macron ne cesse d'opposer les français entre eux. Le « en même temps » n'est finalement qu'une guerre constante entre son monde startopien et le reste de la communauté française. Il oppose les lettrés aux illettrés, les gens qui ont tout aux gens qui ne sont rien, les Francs et les Gaulois, les foulards rouges aux Gilets Jaunes. La monde selon Macron, est un monde binaire, simpliste et manichéen dans le sens le plus strict. À part le « moi je », il n'a aucune pensée politique structurée et fraternelle qui puisse montrer un chemin ou une vision à part peut-être mettre de l'huile sur le feu. Les discours ne servent à rien selon ses dires et pourtant durant 1 heure ¼, ce nombriliste patenté tente de défendre son bilan contre le séparatisme religion en énumérant une liste de mesures qui va de la fermeture de bars au dédoublement des classes. Cette liste à la Prévert, mariage entre la carpe et le lapin, est étrange et pour le moins surréaliste. Mon grand-père de Tizi-Ouzou répétait au matamore qui pérorait plus qu'il n'agissait « Arrête du vendre du vent, un jour il finira par t'emporter ». Macron part en guerre contre les quartiers abandonnés par la république ce qui est déjà un aveu d'échec de la part de notre société. Nous avons négligé, délaissé, sacrifié une jeunesse qui ne demandait rien d'autre que d'être associée à notre pays. La Marche des Beurs en 1983 était un appel et un avertissement que nous n'avons pas compris. Macron a versé des larmes de crocodile en voyant le film « Les Misérables » de Ladj Ly sans par ailleurs dire comment nous en sommes arrivés à cet état de méfiance entre une partie de notre jeunesse et cette France qui se dit héritière des Lumières. Victor Hugo doit bien avoir honte de cette comédie obséquieuse. Macron instrumentalise la République et pervertit « en même temps » la démocratie. Du vent, des mots, du vide, des ignorances et des hypocrisies distillés à la pelle. Macron se sert finalement des maux de la société comme le ferait n'importe quel opportuniste ou provocateur xénophobe. Vous me direz quoi de plus normal aujourd'hui car l'extrême centre dont fait parti LREM, est devenu à bien des égards la copie la plus hideuse de l'extrême droite. Ils sont frères jumeaux dans la récupération de la misère sociale. Et puis, cela me rappelle le thème de l'Identité Nationale si cher à Nicolas Sarkozy. Le mal de notre société, c'est à dire la mise à l'index et l'exclusion d'une partie des français originaires de nos anciennes colonies, vient de notre inaction sociale à leur accorder une place, de notre méconnaissance vis à vis de leur culture, de nos préjugés historiques, de nos hommes politiques plus prompt à haïr qu'à adoucir les peines. Surtout, on évite de parler de la duplicité viscérale de nos gouvernements successifs qui ferment les yeux sur les agissements malveillants de certains états comme l'Arabie Saoudite qui, jour après jour, sécrète son venin salafiste dans nombres de pays africains comme le Mali ou le Burkina Faso. Voilà le véritable problème qui est la conversion du quiétisme musulman sahélien en une doctrine salafiste directement importée par les imams saoudiens. Personne ne dit rien car « business is business ». On préfère vendre nos armes que de s'interroger sur les raisons profondes de ces conversions. La France est lâche, aussi bien sur son territoire envers cette jeunesse abandonnée, qu'envers ce pays qui au nom d'une islam rigoriste déstabilise nos sociétés depuis l'Afrique. Macron se trompe de cible tout comme Sarkozy en son temps. Les musulmans français veulent vivre non sur le modèle de la charia directement importé du mechta par un goum mzabite se prenant pour le muezzin mais comme de tranquilles chaouchs accompagnés de leur moukères qui, revenant du fondouk, vont le soir même manger un couscous chez le taleb de leur ben. Français de souche, sachez que l'arabe est la troisième langue utilisée dans le vocabulaire hexagonal. Sachez aussi que le couscous est le plat favori des français... On pourrait ainsi continuer la liste des brassages entre nos différentes cultures mais je pense que l'arbitraire, l'aveuglement, l'opportunisme et une forme de terrorisme intellectuel revendiqué par l'extrême droite et l'extrême centre empêchent un certain nombre de nos politiciens de réfléchir posément pour adoucir des relations déjà compliquées entre les différentes composantes de notre société multi-culturelle. Supprimer l'étude des langues et de culture d'origine (ELCO) comme le veut Macron est un manque de réflexion et un pousse au crime. Macron est, par son discours identitaire et les mesures envisagées, le problème de notre pays. Il est le provocateur en chef. Il imagine simplement un deuxième mandat qui n'aura ni plus ni moins que la même couleur que le premier, voire pire. Ces accusations envers les musulmans, il les tiendra demain encore et toujours contre les Gilets Jaunes, contre les défenseurs du climat, contre les précaires, contre les pauvres, contre les retraités, contre tous ceux qui ne partagent pas son idéologie libérale. Il continuera à saper sans honte les bases du vivre-ensemble dans lesquelles notre République plonge ses racines. Si aujourd'hui les victimes se nomment Ahmed ou Mustapha, demain n'ayez crainte, vous serez sur son tableau de chasse. Ahmed n'est finalement qu'un tremplin à ses ambitions nauséabondes. La maison Le Pen doit bien apprécier ce genre d'imitation et de provocation gratuite. Si Macron se croit irrésistible devant les caméras, hors champ médiatique il reste un piètre homme d'état, une sorte d'Ubu grotesque imbu de son pouvoir et incapable de sortir de la doxa capitaliste. Les véritables enjeux ne sont pas identitaires mais climatiques. Vendre du vent ne sert à rien sauf à condamner les enfants de nos enfants et qu'ils s'appellent Ahmed, Noah ou Victor n'aura aucune influence sur la montée des eaux ou la disparition des glaciers dans l'Himalaya. Ne nous trompons pas de combat. Un jour, il sera trop tard. Ce jour là, nous n'aurons aucun bouc émissaire à accuser sauf à célébrer notre ignorance, notre passivité et surtout notre lâcheté envers des gouvernements assassins.
Spartacus 2022