Réforme des retraites : méthode d'incompétents et de jacobins.
La France n'est pas pas un espace pacifié depuis fort longtemps. L'élection de Jupiter n'a pas amélioré la situation, bien au contraire, le mouvements des Gilets Jaunes peut en témoigner. Loin d'apprendre de ses erreurs et des promesses faites, Jupiter tente avec la réforme des retraites un coup de poker. Chasser le naturel, il revient au galop. En effet, la concertation avec les syndicats ainsi que le respect des corps intermédiaires ne sont pas au rendez-vous. Il faut donc se rendre compte que les promesses n'engagent que ceux qui les croient car entre le gouvernement et l'ensemble des syndicats c'est l'incompréhension totale. Jupiter commet la même erreur que depuis son accession au trône, celle de croire qu'il a été élu pour son programme. Il oublie qu'il a été élu seulement par défaut ce qui devrait l'amener à plus de prudence et à moins d'arrogance dans sa politique sociale. Sa vision politique de la France est donc très minoritaire tout comme son pouvoir qui s'appuie sur des CSP+ et ++, des riches, des nantis, des énarques, quelques inconscients et autant de moutons. Il faut qu'il s'en souvienne. Il oublie aussi que la mémoire du peuple peut se révéler dangereuse pour celui qui tenterait de se faire réélire à sa propre succession mais laissons de côté ce problème pour 2022.
Cette réforme s'inscrit dans le droit chemin d'une réforme jacobine c'est à dire décidée, organisée et gérée par le pouvoir centralisateur français ou plus précisément du « Je pense donc tu suis », formule chère aux despotes de tous poils. Cette réforme est improvisée, floue, incertaine, rapide, orientée et montre une fois encore le dogmatisme dont fait preuve ce pouvoir qui veut imposer par la force sa vision libérale de la société. Jupiter est et restera, quoiqu'il fasse, le président des riches et des ultra-riches, président dédaigneux et passablement méprisant. Rien de nouveau sous le soleil de décembre.
Cette réforme est floue car personne ne peut dire aujourd'hui quel sera le montant perçu par un retraité dans 15 ou 20 ans car personne ne connaît la valeur exacte du point. Et oui, en fonction des négociations et des accords possibles, si l'un des paramètres change comme par exemple la pénibilité, son calcul évoluera forcement sans savoir par contre dans quelle direction d'où l'absence de simulateur fiable malgré ce que veut nous faire croire le gouvernement. Autant avoir un simulateur d'orgasme, la déception sera moindre. Édouard Philippe et les dépités LREM viennent de découvrir que l'incertitude est un facteur très anxiogène pour les salariés et les français en général. Quelle belle découverte ! Il serait temps que vous ouvriez les yeux sur vos méfaits.
On peut aussi affirmer que ce qui est proposé comme un progrès n'en n'est pas un. À ce titre, la Suède présentée comme l'eldorado en matière de retraite par points, ne semble pas convaincre. En effet, après plusieurs années, on ne peut que constater que les montants perçus par les retraité(e)s sont inférieurs à ce qu'ils étaient avant la réforme de la retraite par point. Avant cette réforme un(e) retraité(e) suédois(e) touchait en moyenne 60% de son ancien salaire, après cette réforme, on arrive à peine à 50%. Cherchez l'erreur ! De plus la Suède a mis 10 ans pour mettre sa réforme en place alors que Jupiter veut nous l'imposer rapidement. Là encore, cherchez l'erreur.
Un autre point à souligner est l'étrange coïncidence entre les bases idéologiques de cette réforme et les arguments pointés par des think-tanks néolibéraux proches des milieux d'affaires qui pourraient favoriser ultérieurement la retraite par capitalisation. Cette confusion d'intérêts entre la politique et le business devrait nous interroger sur les véritables raisons de cette réforme. Et surtout, n'oublions pas la promiscuité entre le monde des assurances et Mr Delevoye, cet homme soi-disant au dessus de tout soupçon. Un mélange des genres qui passe très mal et reflète un peu plus les intentions cachées de Jupiter. Mais surtout quelle image désastreuse le pouvoir donne des gouvernants. C'est lamentable. Ne vous étonnez pas si le peuple commence à vous détester, pire, à vous haïr...
Je reviens aussi sur la concertation. Depuis que cette réforme a été engagée, la CGT pour ne citer qu'elle, s'est régulièrement rendue à toutes les réunions préparatoires. Elle n'a jamais refusé d'y participer. Au contraire. L'accuser donc de tous les maux dont celui de la chaise vide serait un mensonge supplémentaire véhiculé par les tenants d'un capitalisme dur. Ainsi, elle n'a jamais refusé le dialogue faut-il au moins qu'il soit constructif et réciproque. Entendre et prendre en compte sont bien deux choses différentes car avec la culture d'énarque dont bénéficie un grand nombre de technocrates et de conseillers élyséens, il est parfois difficile de penser contre soi et donc d'admettre une autre vérité ou un autre chemin. En disant cela, je fais référence au fait que la CGT ou FO ne sont pas opposées à une réforme mais une réforme qui respecterait le cadre du CNR et, qui au lieu de niveler par le bas les retraites, les ferait progresser pour améliorer le sort de chacun. Ce chemin là, celui du progrès social par la sauvegarde du système par répartition, semble méprisé par le pouvoir macronien. Un autre point à souligner est le fait qu'il existe déjà en France un système par points, c'est tout simplement la retraite complémentaire AGIR-ARCCO où justement la cogestion se passe de manière correcte entre tous les partenaires sociaux dont le MEDEF et la CGT. Je pense que si l'état y mettait son grain de sel et surtout Jupiter, les choses risqueraient de se compliquer sérieusement. Certains rétorqueront que l'argent ne se trouve pas aussi facilement que cela. Je leur dirais qu'il y a mille et une façon de financer les retraites comme de faire payer les entreprises qui utilisent les travailleurs ubérisés, augmenter les salaires des fonctionnaires, taxer les produits financiers, imposer les robots, supprimer des exonérations sur les cotisations sociales, imposer égalité des salaires hommes-femmes, réduire le chômage... Et surtout faire la chasse à l'évasion et à l'optimisation fiscale. Les idées ne manquent pas, il faut seulement avoir le courage de les mettre en place et d'opter pour une réelle politique sociale et solidaire. J'avoue que ces mots là font peur à certains, plus prompts à souligner la fraude aux allocations familiales qu'à désigner les escrocs en col blanc. Justice de classe, sûrement !
Finalement, Jupiter confond vitesse et précipitation, confond justice sociale et réforme partisane, mélange le bien commun et les intérêts privés. Je ne suis pas un spécialiste des retraites, loin s'en faut mais il me semble que tout chez Jupiter est marqué du sceau de l'incompétence organisée au simple motif qu'il oppose les français entre eux aux profit des plus riches et, qu'après avoir provoqué un énorme chaos social, il regarde cela avec dédain et condescendance. Nous avons à Paris, le Néron du XXIᵉ siècle. Vivement qu'il dégage et que notre pays retrouve un peu de sérénité. Néanmoins, cela n'évite pas certains questionnements :
Pourquoi ne pas avoir pris le temps de la concertation ?
Pourquoi ne pas avoir ouvert une vraie négociation avec les partenaires sociaux ?
Pourquoi se croire meilleur que les autres ?
Pourquoi avoir choisi un spécialiste des retraites avec des casseroles ? Est-ce une flagrante incompétence de la part de Jupiter que de choisir de vieux croûtons de la politique, toujours avides d'en avoir davantage ? Excusez-moi, je me lâche un peu... J'aimerais au moins que la justice ait le courage nécessaire pour ne pas laisser une telle affaire sans suite judiciaire. Le peuple ne supporte plus l'injustice et le copinage. Il en va de sa dignité.
Pour construire l'avenir il faut d'une part connaître son passé et d'autre part respecter le présent. Comment voulez-vous que la France ne soit pas en rébellion lorsque ces fondements démocratiques ne sont pas honorés à leurs justes valeurs ? Jupiter est un enfant gâté sans enfant et capricieux comme tous les enfants gâtés qui nous entraîne dans son délire de grandeur. Nous sommes son jouet, son bac à sable. Ce n'est pas une réforme qu'il souhaite mais c'est laisser son nom dans l'histoire. Qu'il se rassure, c'est déjà fait. Qu'il oublie sa retraite et qu'il revienne à des choses beaucoup plus simples comme apprendre à se taire. Cela nous ferait des vacances avant l'été. Et puis, s'il pouvait penser à démissionner, cela serait une bonne idée, la meilleure qu'il puisse avoir. Au moins les juillettistes et aoûtiens pourront prendre leur train le jour J à l'heure H... À bon entendeur, salut.
Spartacus 2022