Fier gaulois ou méprisant germain ; l'histoire est un boomerang.
Les Gaulois sont des celtes et les Francs des germains. Ne l'oublions jamais en ces temps de lutte qui opposent deux visions de la société. N'oublions jamais non plus que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Les Gilets Jaunes ont été désignés par un président arrogant de « Gaulois réfractaires ». J'en prends note et l'accepte volontiers d'autant plus que je me sens en partie Breton, un peuple pugnace et obstiné de surcroît, tout comme le sont les Kabyles. Cette arrogance ne date pas d'hier. Elle s'inscrit dans l'histoire de France qui voulait voir dans les Gaulois des hommes rustres, grossiers et batailleurs. À ceux-ci, on opposait les Francs issus de Germain, un peuple civilisé, courtois, autant intelligent que cultivé. Cette distinction qui refait surface dans la bouche d'un insolent personnage n'est rien d'autre que le combat éternel entre les gens d'en bas et ceux d'en haut. Pour clarifier la situation, je dirais qu'il s'agit de la lutte des classes entre les possédants se jugeant meilleurs que les autres et les dominés décrits comme assistés, vulgaires ou surtout chose plus ignoble encore « personnes méritant leur sort ». Dans cette dichotomie entre riches et pauvres, il y a l'abandon de valeurs humaines comme l'empathie, la solidarité ou la fraternité pour laisser place à la compétition, l'envie, l'accaparement, la cupidité. Voilà la société que l'on nous prépare. Dans la Gaule d'avant César, lorsqu'un enfant perdait ses parents, toute la communauté prenait en charge cet enfant. C'était la solidarité pleine et entière. Aujourd'hui, l'individualisme d'une société égoïste a remplacé cette manière de faire. Le gouvernement n'en demandait pas tant car comment mieux asservir un peuple lorsqu'on lui a retiré toute capacité de compassion, d'amour, de fraternité pour lui apprendre à désigner comme responsable de sa misère plus pauvre que lui. Cependant si la Liberté devient rare tout comme l'Égalité, la Fraternité a retrouvé au cœur des rond-point sa valeur essentielle. Nous sommes Gaulois réfractaires et fraternelles, nous sommes le peuple d'en bas, rebelle et insoumis, batailleur quant il le faut. Nous sommes des millions à s'opposer à cette société mercantile non respectueuse des petites vies ordinaires. Nous sommes les enfants de ces anciens gaulois opposés à César et à son monde inégalitaire qui laissait mourir l'orphelin. Nous sommes artisans ou commerçants, ouvriers et employés. Nous sommes chômeurs et aide-soignantes, mamans isolées ou étudiants. Nous sommes la France qui souffre et n'en peut plus de ses assistés qui nous gouvernent, qui se goinfrent de homards et qui s'abreuvent de grands crus tandis que d'autres se contentent de maigres repas. Vous êtes une insulte à la condition humaine. Vous êtes simplement des profiteurs qui n'en n'avez jamais assez et qui pour justifier leur excès et leur abus parlent de raisons d'état. Trop, c'est trop. Dehors les de Rugy et les Brigitte Macron, les Castaner et les Benalla. Partez avant qu'il ne soit trop tard. Sous la braise, la colère gronde. Les Gaulois se réveillent.
Spartacus