Le 29 novembre et le 5 décembre, un choix de société.
Toute la société est à remettre en cause au simple motif que, ce que l'on nous donne à voir, n'est pas forcément la réalité. Il y a un jeu d'ombres et de lumières qui escamote la notion même de démocratie. À ce jeu, la caste qui dirige le monde s'emploie jour après jour à manipuler les consciences, soit par la peur, soit par l'espoir. Ce jeu de dupes a été longtemps l'apanage des religions. D'un côté, tu dois obéissance et servitude à tes maîtres car ils savent ce qui est bon pour toi. De l'autre, tu connaîtras demain des jours meilleurs, surtout au paradis lorsque ton cadavre se décomposera dans une fosse commune. Tout est donc fait pour installer la continuité de la servitude volontaire. Alléluia, la messe est dite. Pas encore.
Il y a des révoltes sourdes qui montent de toutes parts. Ici en Algérie, là-bas au Liban, ailleurs au Chili ou à Haïti. Depuis un an, le bas-peuple composé de gueux, d'illettrés et de gens qui ne sont rien refuse ce monde injuste gouverné par la finance. En France, depuis un an, une timide éclaircie se fait jour chez le peuple d'en-bas qui, vêtu d'un simple chasuble jaune, conteste un pouvoir de plus en plus autoritaire. Ce dernier, non content d'être sourd aux doléances du peuple, use sans aucune bienveillance et donc avec démesure de la force brute pour mâter le révolte. Ce n'est plus une police mais une milice. Ce n'est plus une démocratie mais une oligarchie. Ce n'est plus un président mais un tyran. N'ayons pas peur des mots car Jupiter et sa bande de malfrats n'ont aucun scrupule pour conserver coûte que coûte le pouvoir à leur seul profit. Le paon-Jupiter tente par des discours fallacieux d'opposer le peuple français car comme dit l'adage « diviser pour mieux régner ». Ne nous trompons pas de cible. Ce ne sont pas en effet les 3% de travailleurs bénéficiant des régimes spéciaux qu'il faut accuser mais le pouvoir financier qui souhaite privatiser des pans entiers de notre économie pour en faire une source de profits. Nous sommes donc des vaches à lait condamnées à être exploitées jusqu'aux derniers centimes d'euros. La structure du pouvoir en France comme dans la quasi totalité des pays est pyramidale d'où ce déni de démocratie qui conduit les peuples à se révolter. On peut dire sans crainte que seul le maire, proche des ses administrés, bénéficie encore d'une certaine aura démocratique. La proximité, voilà donc le vrai visage pour demain de la démocratie car confier son destin durant plusieurs années à un seul homme apparaît aujourd'hui comme une erreur monstrueuse.
Le 17 novembre 2018, le pouvoir d'achat a été le ferment de la contestation mais au-delà de cette demande simple, on doit s'interroger individuellement sur quel type de société nous voulons et donc quelle forme de démocratie est possible sans que s'instaure un régime autoritaire contraire aux aspirations du peuple. Jupiter veut « réformer » la France selon un modèle libéral plus propice au business et à la consommation de masse que du devenir écologique et social de notre pays. Pour appliquer ses réformes antisociales, il brandit par exemple le chiffon rouge des 43 régimes spéciaux de retraire applicables à 3% des travailleurs. Si nous fermons les yeux sur cette réforme, nous allons abandonner une retraite par répartition donc solidaire pour un régime par capitalisation géré par des fonds privés où seuls les plus riches tireront bénéfices d'un telle réforme. Ce ne sera pas 3% mais 90% des travailleurs qui seront affectés négativement par ce système. Seuls « les premiers de cordée » seront gagnants. Il faut donc agir avant que le désastre soit total. Souvenons-nous de la suppression de l'ISF ou de la Taxe Flat, deux réformes qui ont profité uniquement aux 10% des plus riches de notre nation. Toute la politique actuelle est contraire au plus grand nombre pour ne bénéficier en réalité qu'aux plus fortunés. Bel effort de solidarité de ceux qui sans cesse nous font la morale ! Voulons-nous continuer ce massacre social ? C'est donc bien un choix de société vers lequel Jupiter veut nous entraîner. Ce choix se fera entre une société consumériste et libérale contre une société humaniste et écologique. Faites votre choix mais surtout n'oubliez pas vos enfants car demain vous aurez des comptes à leur rendre.
Le 29 novembre, non content d'être pris pour des moutons, nous irons tels des veaux nous prosterner devant l'autel de la consommation. Ce sera donc la grande messe du caddie qui verra les enseignes commerciales s'opposer pour vous faire les meilleures offres, les meilleurs prix. Pourquoi donc cette débauche crasse de vouloir toujours plus posséder, toujours plus consommer, toujours plus acheter ? Pourquoi si ce n'est pour enrichir les mêmes groupes financiers et commerciaux trop heureux d'engranger en un jour des millions de bénéfices. À ce titre, Amazon qui va profiter de cette aubaine, ne déclare que 1,6 milliards de CA en France alors qu'il est estimé en réalité à 3,9 Mdr et que lorsque cette entreprise crée 1 emploie elle en détruit en même temps 2. On liquide le stock, on brade les invendus, on cajole l'acheteur. « Par ici la bonne soupe » pourrait affirmer sans trop de difficulté le patron d'Amazon. La France sera frappée pour une journée d'un trouble compulsionnel d'achat transformant notre pays en un vrai lupanar de gabegie. A-t-on réellement besoin de tout cela ? Bien sûr que non mais la frénésie d'exister par l'achat nous aveugle. Je veux paraître plutôt qu'être. Je veux avoir l'illusion qu'en sortant ma carte de crédit, je serai à ce moment précis quelqu'un d'important ou de respectable... Et puis ce smartphone est une bonne affaire. Pourquoi devrais-je me priver ? Illusion. Seul comptera en fin de journée, le Chiffre d'Affaire réalisé par l'enseigne. Tout le reste n'est qu'illusion. Il ne suffit pas de dépenser pour penser, bien au contraire. Jupiter, par son ministre de l'économie, pourra ensuite se vanter d'une belle journée pour le PIB. Pour moi, ce sera une journée de dupe. Pensez au salaire de cette employée payée au SMIC à qui vous venez d'acheter cette belle robe rouge fabriquée au Bangladesh. Pensez à sa retraite dans 20 ou 30 ans. Une misère, des queues de cerises, des cacahuètes. Pensez aux conséquences écologiques de cette hyper-consommation. Pensez au monde de demain que vous allez laisser à vos enfants. Pensez que chaque action individuelle a toujours des répercussions sur le plan collectif et mondial.
Vendredi 29, je serai avec mes ami(e)s pour dire non à cette société consumériste qui me fait honte. Jeudi 5, je serai avec ses mêmes ami(e)s pour dire non à cette réforme inéquitable des retraites. Je manifeste comme simple citoyen mais tous ensemble nous pouvons faire plus, nous pouvons aller plus loin et plus haut. Tous unis, nous pouvons espérer changer l'ordre des choses. Isolés, nous sommes rien, des poux sur le crâne d'un chauve. Je veux donc une société participative, équitable, fraternelle, humaine et qui prône de plus la décroissance. C'est donc une autre vision de la société qu'il faut repenser. Vous me direz pour éviter toute discussion que la situation sociale et économique est complexe. Vous ajouterez peut-être que le pays n'a pas besoin de polémiques stériles prêcher par un utopiste. Ma cousine de Tizi-Ouzou a l'habitude de dire que les choses souvent complexes sont généralement constituées d'éléments très simples à comprendre. Ce n'est que notre soumission qui les rend complexes et c'est ce que voudrait nous faire croire les gens d'en-haut que l'on présente à tort comme des élites. « Laissez-nous gérer le monde. Il est trop complexe pour des petits cerveaux comme les vôtres ». Voilà ce qu'ils voudraient nous faire croire. « Consommez et foutez-nous la paix » ajoutent-ils, l'air méprisant. Jupiter n'est qu'un valet à la solde d'un monde qui pense pognon, qui mange pognon, qui dort pognon, qui baise pognon... Toute leur vie tourne autour du pognon et de l'idée d'en avoir toujours plus. Ces gens sont névrotiques et inintéressants, pire inutiles à notre société tant sur le plan humain qu'intellectuel. Ce sont des zombies du pognon, des morts vivants assoiffés du sang des pauvres et buvant dans des gobelets en or les larmes des enfants-esclaves travaillant dans leurs usines du tiers-monde. Honte à eux.
Amis Gilets Jaunes, nous avons notre belle espérance. Soyons-en fiers car la société que nous désirons pour nos enfants est humaine et fraternelle.
Spartacus 2022