Le jeune prince qui se rêvait roi.
Un jeune prince, du pouvoir en avait l'ambition.
Du père son roi, il en devint l'histrion
Qui d'un coup de glaive, il coupa l'affection.
****
Devenu roi, sa main se couvrit d'un gant de fer
Mais de sa cour, ses jeunes loups l'encensèrent
Qui de douces faveurs, se crurent les émissaires.
****
Fort de son nouveau pouvoir, il festoya
Allant de dîner en gala, en costume d'apparat,
Pour s'imaginer, le temps d'un été, une prima donna.
****
Dans son palais, il changea de vaisselle
Préférant la porcelaine à son ancienne gamelle
Et laissant au peuple le plaisir de l'écuelle.
****
Sa reine, jamais en reste, préféra de beaux tapis
Qu'elle prit grand soin de choisir en catimini
Cachant aux yeux du peuple ces onéreuses folies.
****
Le peuple gronda puis s'insurgea de tant d'incartades
Qu'il commença dans l'hiver à ériger des barricades
Pour déclarer au prince la fin de la rigolade.
****
Las de ne pouvoir mâter une rébellion populaire
Le prince engagea son prévôt patibulaire
Pour envoyer sans sommation, des bombes incendiaires.
****
Le sang couvrit les murs et éduqua les consciences.
La colère investit les rues et cimenta la résistance.
Le peuple observa bien vite un pouvoir en déliquescence.
****
Le prince n'était plus que l'ombre de son père.
Qui assis au pied d'un funeste réverbère.
L'invitait résolument à le rejoindre en enfer.
****
Que vous soyez roi, prince, potentat ou Jupiter
Votre gloire ne sera jamais qu'un tombeau de pierre
Si par mépris, vous humiliez la terre de votre père.
Spartacus 2022