Le fossé qui s’est progressivement creusé depuis une trentaine d’années entre le sport de masse, celui que l’on pratique, et le sport professionnel, celui que l’on regarde, semble ne jamais avoir été aussi important. Dopage, corruption, chantage, sextape… le vocabulaire associé au sport s’est alourdi ces derniers mois.
La multiplication des affaires extra-sportives touchant le « sport-spectacle » a jeté une nouvelle fois le discrédit sur ce milieu. Ce type d’affaire n’est pas nouveau. De la corruption, du dopage, il y en a toujours eu. Ce qui a changé, c’est à la fois leurs ramifications (économiques, politiques, financières…) et l’écho qui en est fait. Comme dans bien d’autres domaines, Internet et les réseaux sociaux ont révolutionné le traitement de l’information. On commente, on condamne, on demande des explications. La pression populaire n’a jamais été aussi forte, le poids de l’opinion publique aussi important. Cela a une vertu principale : celle d’exiger de la part de nos gouvernants, quels qu’ils soient, davantage de transparence dans la conduite de leurs actions.
Si le sport professionnel est montré du doigt, le sport de masse, ou plus justement les activités physiques ou sportives, connaissent de leur côté un développement croissant. Autour du concept de « sport-santé » et grâce à l’apport des nouvelles technologies, de nouvelles façons de pratiquer apparaissent. Tous les secteurs, tous les publics semblent concernés.
Demain, les entreprises, les villes, les maisons de retraite seront-elles des lieux de vie actifs ? Car le défi est bien de remettre les Européens en mouvement. Au-delà des tendances constatées, des actions entreprises par les pouvoirs publics, les taux de pratique demeurent en-deçà des recommandations internationales en la matière.
L’enjeu des années à venir est donc de proposer un cadre propice à un style de vie actif. Cela implique de posséder des données fiables et consolidées sur les taux de participation, de connaître les motivations et les attentes des pratiquants, d’engager une réflexion sur l’aménagement urbain et sur des modes de déplacements plus actifs, de prendre le virage de la digitalisation en s’adaptant à la demande des pratiquants… Bref, de placer l’activité physique au cœur de nos politiques publiques.
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