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Billet de blog 18 novembre 2015

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Le sport endeuillé par les attentats du vendredi 13

Suites aux évènements tragiques qui ont endeuillé Paris le 13 novembre 2015, le monde du sport s’est mobilisé pour rendre hommage aux victimes et témoigner de sa solidarité avec le peuple français et son hostilité au terrorisme.

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Suites aux évènements tragiques qui ont endeuillé Paris le 13 novembre 2015, le monde du sport s’est mobilisé pour rendre hommage aux victimes et témoigner de sa solidarité avec le peuple français et son hostilité au terrorisme.

De nombreuses manifestations de cette solidarité ont été visibles sur les différents terrains de sport : la Marseillaise a retenti dans le monde entier, de la NBA à la NHL, en passant par la série B (seconde division italienne de football) et les matchs internationaux de football, de rugby ou encore les compétitions de cyclisme. Les sportifs eux même se sont mobilisés, comme David Beckham ou Rafael Nadal, de même que les institutions sportives : les drapeaux olympiques étaient en berne, à l’appel de Thomas Bach, président du CIO. Même les querelles entre supporters semblent avoir été mises de côté, à l’instar de la banderole de soutien des ultras marseillais.

Plus marquant encore, le stade de Wembley, vêtu aux couleurs de la France, a bouleversé le protocole pour entonner la Marseillaise à l’unisson (les médias et organisateurs avaient distribué les paroles pour que les supporters anglais les apprennent) après le traditionnel God Save The Queen, suivi d’une prenante minute de silence avant le match Angleterre-France de mardi.

Aussi, si certains match ont été annulés, comme ceux de Pro A (Basket, France) le week-end dernier ou encore certains matchs internationaux de football (Belgique-Espagne et Allemagne-Pays-Bas) pour des raisons de sécurité (ce dernier ayant entraîné l’évacuation du stade une heure avant le coup d’envoi à cause d’un colis suspect aux abords de l’enceinte), le sport tente de résister à la peur et d’apporter ce qu’il peut : spectacle, divertissement, rassemblement. À l’image des mots de Frédéric Thiriez, président de la LFP : « il faut que la vie l’emporte sur la mort ». La Ligue 1 sera donc au programme ce week-end, avec des contrôles renforcés et une absence de supporters « visiteurs »

Au-delà cet élan solidaire, la situation est parfois plus complexe. Ainsi durant le match Irlande-Bosnie, la minute de silence a été entachée par les cris de supporteurs bosniens aux revendications inconnues, puissamment réprimés par le public irlandais.

Encore plus commenté, cette minute de silence a été sifflée par des supporters turcs à l’occasion du match de football Turquie-Grèce, suivie par des slogans véhéments exprimés par le public turc. Là encore, les explications varient, certains considérant ces slogans comme des marques de soutien aux terroristes, d’autres comme un soutien aux victimes des attentats d’Ankara du 10 octobre dernier (qui ont fait au moins 102 morts et plus de 500 blessés), considérant que le traitement de ceux-ci était dérisoire par rapport à celui fait pour ceux de Paris.

Ce n’est pas nouveau, mais le sport et les stades, lieux de rassemblement, de partage, de joie et de médiatisation, sont des cibles de choix pour les terroristes, comme en témoignent les événements autour du Stade de France vendredi dernier. Des mesures visant à renforcer la sécurité ont d’ailleurs été prises ces derniers jours, en France comme ailleurs. Et cette question n’a pas fini de faire débat au regard des grands évènements sportifs à venir (Euro 2016 de football par exemple).

La sympathie et l’empathie, les minutes de silence, les Marseillaises ou les sifflets et les potentielles mesures de sécurité prouvent encore une fois que le sport a aujourd’hui un caractère éminemment politique, pour le meilleur et, hélas, pour le pire.

Paul Bouteiller

Chargé de mission, think tank Sport et Citoyenneté

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