« De nombreux militants de la gauche occidentale sont persuadés que dans le Donbass il y a une révolution socialiste, et que l’Ukraine est un État fasciste, qui noie dans le sang un soulèvement populaire en suivant les directives de Washington. Il est extrêmement difficile de les amener à changer d’opinion, et souvent c’est tout simplement impossible. C’est pourquoi, à mon avis, il sera plus facile et plus juste de vivre comme si aucune gauche occidentale n’existait. » Andryi M. dans un entretien publié le 6 décembre 2014 par Nihilist [1], un site web des libertaires ukrainiens et militants de la gauche radicale antiautoritaire.
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« Pour moi, en tant que marxiste, le choix entre gardes blancs et petliouristes est évident »
Andriy M. (le prénom a été changé) travaille comme employé de bureau. Il est un de ces militants de gauche de Kiev qui, l’hiver dernier, et après quelques hésitations, se sont prononcés en faveur du Maïdan, et qui, au printemps, se sont fermement opposés aux forces de réaction en Crimée et dans l’est de l’Ukraine. Cette position l’a conduit finalement à rejoindre les rangs de l’armée ukrainienne, et à présent il participe à l’ATO (Opération antiterroriste) dans le Donbass. L’ayant appris, Nihilist a décidé de lui poser quelques questions.
Comment es-tu venu à l’armée ? C’est quoi ton unité militaire ?
Une unité très ordinaire : la 72ème Brigade autonome mécanisée. La même qui, en juillet, avait été encerclée près d’Izvarino : elle était pilonnée sans arrêt, a subi d’énormes pertes en hommes et en matériel, et 400 de ses soldats ont même dû se replier en territoire de la Russie. La presse en avait beaucoup parlé à l’époque. Plus tard, les troupes ukrainiennes ont pris la colline stratégique Savour-Mokhyla (avec le tumulus du même nom), ce qui avait permis de débloquer la brigade encerclée et de la faire sortir de la zone de l’opération ATO. En août-septembre, près de la ville de Melitopol, la brigade a été complétée avec des soldats fraichement mobilisés, et renforcée avec des chars et des véhicules blindés. C’est alors que j’ai été affecté dans cette brigade comme opérateur conduite de tir d’un véhicule blindé d’infanterie. J’ai été mobilisé en août. A présent, la brigade se trouve de nouveau dans la zone de l’opération ATO.
Pouvais-tu éviter le service militaire ?
Techniquement parlant, certainement, je le pouvais. Mais déjà en mars je me suis rendu au centre de recrutement militaire et j’ai dit au commandant que l’armée pouvait compter sur moi. C’était juste après l’annexion de la Crimée et le début des troubles dans le Donbass et à Kharkiv. Il était clair pour moi qu’une grande guerre approchait, et j’étais persuadé que l’intervention de l’armée russe n’était qu’une question de semaines. A mes yeux, le régime de Poutine, l’occupation russe et les idées du « monde russe » sont absolument inacceptables ; c’est pourquoi, je ne pensais pas pouvoir rester neutre, comme un spectateur.
Par la suite, les choses se sont déroulées un peu autrement de ce que j’espérais. Au lieu de faire envahir le pays par l’armée régulière, Poutine a d’abord utilisé les formations paramilitaires locales ; mais cela n’a pas changé fondamentalement la situation. Bien sûr, beaucoup de collègues, amis et connaissances m’ont proposé leur « aide » – me planquer, partir de Kiev, y compris à l’étranger, demander un visa, etc. Mais, pour des raisons de principe, je ne tenais pas compte de ces possibilités.
Est-ce qu’actuellement tu te définis comme de gauche et marxiste ?
Du point de vue de mes convictions, de ma vision du monde – oui, bien sûr. Encore que, si l’on considère que le marxisme c’est avant tout une pratique politique, alors on peut me rétorquer que selon ce critère je ne suis pas marxiste. Je ne vais pas le contester, mais je poserai juste cette question : les bolchéviques étaient-ils des marxistes, lorsqu’ils défendaient le gouvernement de Kerenski contre le soulèvement de Kornilov ? [2]
En tant que marxiste, j’ai conscience qu’aujourd’hui l’État ukrainien c’est quelque chose de peu sympathique. Il y a en son sein de très fortes tendances conservatrices et nationalistes de droite. Le pouvoir, comme avant, reste entre les mains du grand capital, et une puissante offensive monte contre sa composante sociale, contre les droits des travailleurs. Tu sais, c'est comme dans le « réalisme socialiste » dans l'art, où la priorité était d’exprimer le conflit entre ce qui était bon et ce qui était « encore meilleur » ; aujourd’hui par contre, dans le Donbass, nous avons le conflit entre ce qui est mauvais et ce qui est encore pire.
En Russie, le conservatisme de droite et l’autoritarisme ce n’est pas une tendance, mais une réalité palpable partout. Le nouvel expansionnisme sous le drapeau du « monde russe », c’est une idéologie réactionnaire, infâme, qui dans la réalité débouche sur la guerre, la violence, le mensonge et la haine. Tout ça a proliféré abondamment dans le Donbass, et de là on essaye de le propager ailleurs. L’arrêter, c’est à mon avis la tâche prioritaire.
Pour revenir à l’analogie avec le kornilovisme : un de mes bons amis, socialiste, dit qu’aujourd’hui nous avons une guerre entre petliouristes et gardes-blancs. [3] C’est une analogie sans doute un peu boiteuse, mais dans une situation, comme dans cette guerre, où notre camp, communiste, n’existe pas, le choix entre gardes-blancs et petliouristes est évident pour quelqu’un de marxiste comme moi : en faveur de ces derniers. En même temps, il est clair que nous ne sommes même pas des alliés - simplement des compagnons de voyage, et cela jusqu’au premier croisement.
Quel jugement portes-tu sur le Maïdan ? C’était quoi à ton avis ?
Maïdan c’est une question très complexe. D’un côté, c’était une insurrection populaire, une expérience d’auto-organisation des masses, qui s’est ensuite matérialisée dans la construction des bataillons de volontaires et d’un puissant réseau de volontaires, très efficace. Mais de l’autre côté, le décor politique était clairement droitier. Mon attitude envers le Maïdan évoluait : d’une prudente neutralité vers un soutien critique, en réaction aux fameuses « lois du 16 janvier » [4]. De toute façon, même ce décor très droitier n’était pas en mesure de discréditer la puissante composante démocratique du Maïdan ; ce qui, à mon avis, constitue une base suffisante pour lui conférer la reconnaissance qu’il mérite.
Quoi qu’il en soit, le Maïdan c’est déjà le passé, et nous vivons dans l’après-Maïdan. Actuellement, ce cocktail de progrès et de réaction, qui avait été composé pendant le Maïdan, est en train de se désagréger entre ses constituants primaires. Et c’est tant mieux, car il sera plus facile de séparer le bon grain de l’ivraie.
Que signifie cette guerre pour toi ?
D’abord, c’est une immense tragédie pour des millions de personnes – pardon de répéter cette évidence. Les deux camps ont désinformé, trompé et terrorisé la population civile. Les rares cas où il est possible de dialoguer avec les habitants, la plupart posent la question : pourquoi êtes-vous venus sur notre terre les armes à la main ? Lorsque tu réponds que c’est pour que les séparatistes et les soldats de Poutine ne puissent pas venir les armes à la main sur notre terre, alors ils ne veulent pas l’entendre. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit en réalité. Cette guerre a plein d’aspects, et je vois parfaitement les avantages politiques qu’en tirent les élites ukrainiennes et russes ; avantages liés à tous ces morts parmi la population locale, parmi les soldats ukrainiens et russes. Pour moi personnellement, les chimères telles que intégrité territoriale et Etat national n’ont aucune importance, et je ne pense pas qu’il vaille le coup de verser son sang et sacrifier sa vie pour ça.
Mais si l’on dépose les armes, la guerre ne s’arrêtera pas. Simplement, la Russie impérialiste pourra continuer son expansion sanglante sans entraves. C’est une agression, et l’agresseur on doit le stopper, et non essayer de l’amadouer. Hélas, la bonne solution n’existe pas ; il faut choisir entre le mal et le pire.
Pour quels objectifs les soldats ukrainiens se battent-ils dans l’est du pays ?
Chacun lutte pour ce qui est important pour lui. Par exemple, mon collègue de bureau, Sania, maïdaniste et nationaliste romantique, lutte pour la terre de ses pères, pour la réalisation du rêve séculaire du peuple ukrainien, celui de l’indépendance nationale. Le robuste paysan Micha lutte pour que personne, dans un pays étranger, ne se permette de lui dire, ni à ses enfants et petits-enfants, selon quelles règles doit-on vivre. L’électricien Sergyi, quant à lui, guerroie parce qu’il a été mobilisé et qu’il en est très mécontent ; il en veut personnellement au commandant du bureau de recrutement militaire de l’avoir envoyé à la boucherie, lui, et non quelqu’un d’autre qui serait plus approprié. Ce qui d’ailleurs ne l’empêche pas d’accomplir ses tâches militaires avec dignité.
Il y a des individus qui ne cachent pas qu’ils font ça pour le salaire ; la misère et le chômage dans la vie civile font que pour beaucoup de gens la guerre constitue une alternative qui mérite d’être prise en compte. La plupart des soldats sont persuadés qu’ils luttent pour l’Ukraine, pour son intégrité territoriale, pour le droit de vivre librement et non selon les instructions du Kremlin, pour que « les bandits de Donetsk » et « ces fripouilles de communistes » ne puissent plus continuer à gouverner le pays. C’est la motivation principale.
Il en découle que les soldats sont des anticommunistes, et que c’est un phénomène de masse. Comment peux-tu l’expliquer ?
La tentation est grande de faire retomber toute la responsabilité sur le Parti communiste d’Ukraine (PCU). En réalité, le parti de Petro Symonenko a fait tout ce qui était possible pour que le mot « communiste » devienne une insulte. Servir les intérêts des oligarques pendant des années tout en utilisant une rhétorique socialiste, et de plus, l’année dernière, soutenir ouvertement l’ennemi qui nous a déclaré la guerre – cela ne peut pas ne pas laisser des traces.
Mais il ne s’agit pas seulement du PCU. Les ancêtres de nombreux soldats et officiers furent victimes des répressions staliniennes ou sont morts pendant la grande famine, le Holodomor [5]. Pour chacun d’entre eux, ce n’est pas une abstraction, des événements historiques, mais une tragédie qui a frappé leurs familles, un crime commis par le pouvoir soviétique. Durant deux décennies, la machine de propagande de l’État ukrainien inculquait aux masses, avec succès, que l’essence et le contenu du communisme quel qu’il soit, c’est la famine massive, la violence et les exécutions. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les gens acceptent ça facilement comme étant leur propre point de vue.
Est-ce qu’un communiste peut se sentir bien dans un tel environnement ?
Non, bien sûr. Mais il y a un bon principe : ni rire ni pleurer, mais comprendre. Il faut garder son sang-froid. Il faut bien voir que la haine du communisme parmi les soldats n’est pas une haine envers les idées de justice, de coopération, de solidarité et de liberté. Au contraire, c’est une haine du parasitisme social propre aux hiérarchies de la nomenklatura communiste, une haine de la violence totalitaire - physique, idéologique et économique ; et que cette haine va idéalement de pair avec la non acceptation très claire du nouveau pouvoir post-Maïdan.
Pour la plupart des soldats, Porochenko, Iatséniouk et Klitschko ne sont pas meilleurs que Ianoukovytch. Personne n’a fait disparaître l’actualité du défi social. Bien sûr, l’ultra-droite essaye aujourd’hui d’en tirer profit, mais cela n’est possible que parce que la gauche en Ukraine s’est avérée incapable de jouer un rôle - même sur son terrain politique traditionnel.
Pourquoi la gauche a-t-elle perdu en Ukraine ?
C’est une question complexe. Je vais dire maintenant un tas de banalités sur une combinaison de multiples facteurs subjectifs et objectifs... Où avez-vous vu une victoire de la gauche à l’époque de l’accumulation primitive et de la redistribution du capital ? Simplement, un mouvement de masse de gauche, avec une claire orientation de classe, n’a pas encore réussi à se constituer. Car, on ne peut pas considérer un PCU soviéto-conservateur, ou des socialistes bourgeois rose-pâle, comme des organisations de gauche ! Sans parler des projets politiques, mercantiles et manipulateurs, du genre de Borotba, un groupe créé dès le départ pour réaliser des choses qui n’ont rien à voir la gauche.
Par contre, la gauche qui essayait vraiment de réaliser les tâches nécessaires, soit n’a pas réussi à dépasser le cadre de petits cercles, à cause de son incompétence organisationnelle, soit – comme par exemple dans le cas de l’Action directe [6] – s’est si bien adaptée à certaines situations concrètes qu’elle s’est avérée incapable d’agir en dehors de celles-ci.
Ton opinion à propos de la gauche occidentale et russe a-t-elle changé ?
Je ne dirais pas qu’elle a changé - plutôt elle s’est forgée définitivement. A l’Ouest, ce qui caractérise la gauche, c’est ou bien un conformisme rationnel, ou bien le dogmatisme - le plus souvent une combinaison de ces deux traits peu sympathiques. Cette gauche règle ses propres problèmes internes avec plus ou moins de bonheur. Par contre, en ce qui concerne l’Ukraine, son attitude est influencée, à des degrés divers, par une compréhension de la situation ukrainienne plaquée sur certains dogmes habituels, ainsi que sur des opinions de leurs contacts ukrainiens destinées « à l’export », lesquels s’avèrent souvent peu fiables dans la présentation et l’analyse des événements nationaux.
De ce fait, de nombreux militants de la gauche occidentale sont persuadés que dans le Donbass il y a une révolution socialiste, et que l’Ukraine est un État fasciste, qui noie dans le sang un soulèvement populaire en suivant les directives de Washington. Il est extrêmement difficile de les amener à changer d’opinion, et souvent c’est tout simplement impossible. C’est pourquoi, à mon avis, il sera plus facile et plus juste de vivre comme si aucune gauche occidentale n’existait.
En ce qui concerne la gauche russe, très nombreux sont les militants qui restent sous le charme du « socialisme soviétique » et de la « grande victoire sur le fascisme ». Pourtant, l’Union soviétique n’est plus là depuis longtemps, et le pouvoir au Kremlin est entre les mains des gens totalement différents de ceux qui ont vaincu le fascisme en 1945. De même, à Kiev, ce ne sont ni Bandera ni Choukhevytch [7] qui tiennent les rennes du pouvoir. Malgré cela, cette matrice continue à fonctionner, et les gens qui pestent avec rage contre le régime de Poutine se révèlent être des poutinistes fidèles dès qu’on parle de l’Ukraine. Heureusement, toute la gauche russe n’est pas comme ça, mais…
Que faut-il faire ?
Observer attentivement. Ne pas s’enfermer dans une tour d’ivoire, sous aucun prétexte. Au contraire, il faut être dans le tourbillon des événements, le plus près possible des gens. En fait, c’est encore une autre raison pour laquelle je suis allé à la guerre. Tant que nous ne sentirons pas dans notre propre chair ce que vit et respire le peuple d’Ukraine, nous ne réussirons à formuler aucune stratégie efficace, ni aucune tactique.
Une période très compliquée nous attend. Un consensus droitier au sein la société, couplé avec une question sociale non résolue, est porteur d’un danger de putsch fasciste. Il faut s’en rendre compte et s’y préparer. Éclairer les masses, prôner la résolution des conflits sociaux sur une base de classe, et faire en sorte que cette solution soit plus efficace que celle que propose le populisme national-social de droite. Mais voilà qu’une fois de plus je tombe dans des abstractions. Terminons la guerre, et ensuite nous reviendrons à cette question de manière plus détaillée. D’accord ?
Le 6 décembre 2014
Notes
[2] Du nom de Lavr G. Kornilov (1870-1918), général tsariste qui, en mai 1917, avait formé des volontaires dans un régiment d’assaut. En juillet 1917, il est nommé commandant en chef de l’armée par le gouvernement de Kerensky. Il essaye de réformer l’armée en limitant les droits des comités de soldats et en rétablissant la peine de mort pour les déserteurs et les « traitres ». Puis, fin août, il prépare la liquidation des soviets à Petrograd. Le 9 septembre, Kerenski, par crainte d’un coup d’état, démet Kornilov du poste de commandant et, doutant de l’armée, demande l’aide de la Garde rouge bolchévique. Les bolcheviks forment alors avec le gouvernement de Kerenski un « front unique de combat » contre le coup d’état de Kornilov. Ce dernier sera arrêté, ainsi que 7 000 de ses partisans.
[3] Simon Petlioura (1879-1926), chef militaire puis, à partir de février 1919, président de la République populaire ukrainienne, assassiné en émigration à Paris en mai 1926. Les partisans de cette république populaire, formée sur les décombres de l’empire tsariste russe - de janvier à avril 1918, puis de décembre 1918 à novembre 1920 - étaient appelés communément petliouristes. Cette république était en guerre à la fois contre la Russie soviétique et contre l’Armée de volontaires, armée contre-révolutionnaire russe appelée Garde blanche. Sous le commandement du général Anton Dénikine, la Garde blanche voulait restaurer l’empire tsariste.
[4] Le 16 janvier 2014, le parlement ukrainien a adopté dix lois d’exception qui restreignaient brutalement les libertés d’expression, de réunion, de manifestation et d’autres droits démocratiques. Les députés du Parti des régions et du Parti communiste d’Ukraine ont voté en faveur de ces lois, qualifiées de « dictatoriales » par la population. Neuf de ces lois ont été abrogées le 28 janvier 2014.
[5] La grande famine qui a sévi en Ukraine en 1932-1933, l’Holodomor (littéralement faire mourir par la faim), a été organisée intentionnellement par Staline, faisant selon les estimations entre 3 et 7 millions de morts. Le Parlement européen a reconnu, en 2008, l’Holodomor comme un crime contre l’humanité, jugeant qu’il s’agissait d’une famine provoquée.
[6] Action directe (PD) est un réseau de syndicats étudiants indépendants, créé en 2008 à Kiev et actif également dans plusieurs autres centres universitaires. Il se réclame de l’idéologie libertaire et syndicaliste.
[7] Stepan Bandera (1909-1959), leader de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dite bandériste. Il fut allié de l’Allemagne au début de la Seconde Guerre mondiale, puis arrêté par la Gestapo en juillet 1941 pour avoir proclamé l’indépendance de l’Ukraine, et emprisonné jusqu’en septembre 1944 dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Roman Choukhevytch (1907-1950), militant nationaliste ukrainien. En 1941, il commandait un bataillon ukrainien aux côtés de l’armée allemande, puis, sous l’occupation allemande, militait dans la clandestinité. En 1943, il devient président de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dite bandériste, puis également commandant en chef de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Tué par les forces de sécurité soviétiques.
Traduction du russe et notes : Zbigniew Marcin Kowalewski et Jan Malewski
Version française publiée dans Inprecor n° 611, janvier 2015, http://ks3260355.kimsufi.com/inprecor/article-inprecor?id=1705