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Billet de blog 12 décembre 2008

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Délit d'opinion à «20 Minutes»? Droit de réponse du PDG et quelques commentaires

Le PDG de 20 Minutes, Pierre-Jean Bozo nous adresse un droit de réponse comme seul commentaire à notre billet relayant les interrogations de la Société des journalistes (SDJ) du quotidien gratuit, quant aux raisons de la non-embauche d'un journaliste. Nous le publions avec plaisir, d'autant que nous l'avons sollicité à plusieurs reprises. Mais qu'il nous soit aussi permis de le commenter, en espérant pouvoir dans l'avenir en discuter directement avec lui.

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Le PDG de 20 Minutes, Pierre-Jean Bozo nous adresse un droit de réponse comme seul commentaire à notre billet relayant les interrogations de la Société des journalistes (SDJ) du quotidien gratuit, quant aux raisons de la non-embauche d'un journaliste. Nous le publions avec plaisir, d'autant que nous l'avons sollicité à plusieurs reprises. Mais qu'il nous soit aussi permis de le commenter, en espérant pouvoir dans l'avenir en discuter directement avec lui.

Suite à la publication jeudi du billet "Délit d'opinion à «20 Minutes»?", Pierre-Jean Bozo nous adresse donc cette missive, que l'on peut voir en grand en cliquant sur l'image ci-dessous:

Ce "droit de réponse-type" a également été envoyé aux sites @si et Bakchich.info, qui ont également traité de l'affaire. La question des «référents familliaux» d'Hugo Lindenberg n'a pas été soulevée dans notre billet. Toutefois, le candidat éconduit nous avait déclaré hier que la question des origines familliales avaient été abordées «dès la première question de l'entretien» par M. Bozo lui-même.

Nous évoquions en revanche sa furtive et ancienne appartenance au MJS, seul élément "objectif" pouvant selon nous expliquer une non-embauche, à l'issue d'un «entretien cordial».

Mais les doutes reposant sur «une appréciation objective de sa capacité à s’adapter au fonctionnement de l’équipe et à ses objectifs» demeurent sans motivation dans cette réponse, alors que Lindenberg avait reçu «devant témoins», selon les termes du communiqué de la SDJ, «l'assurance d'être embauché à "99,9%"».

Ensuite, nous prenons acte que pour M. Bozo, «la découverte postérieure d’un billet "Anti-pub" rédigé par Monsieur LINDENBERG il y a quelques années est strictement étrangère à (s)a position».

Nous soulignons que nous avons écrit dans notre premier billet que l'ultime version donnée par la direction de la rédaction expliquait: «C'est le rédacteur en chef Luc Lemaire qui dit avoir lui même mené "l'enquête Google", après que Bozo a fait part de son «mauvais feeling», qu'il revendique en tant que chef d'entreprise».

Mais nous maintenons nos informations selon lesquelles la directrice de la rédaction Corinne Sorin a déclaré devant plusieurs journalistes que «Pierre-Jean (Bozo) a mené son enquête sur Google et heureusement, car il a écrit un article en contradiction avec la ligne de 20 Minutes».

Enfin, les propos que Pierre-Jean Bozo assure ne pas refléter «fidèlement la réalité de la conversation» entre lui, Corinne Sorin et les représentants de la SDJ sont issus d'informations recueillies auprès de cinq journalistes de la rédaction, dont deux membres du bureau de ladite SDJ.

S'il le souhaite, M. Bozo est évidemment le bienvenu dans ces colonnes (ou dans le cadre d'un entretien téléphonique, sollicité à plusieurs reprise par l'auteur de ces lignes), pour expliquer les raisons d'un choix qui ne l'ont pas été davantage à Hugo Lindenberg, pour qui la version officielle de sa non-embauche est toujours qu'il a écrit «un article en contradiction avec la ligne de 20 Minutes». Ce vendredi, il n'avait pas reçud'autre justification et «ne souhaite pas pour l'instant en rajouter».

Je tiens, comme à chaque fois que j'évoque les "dysfonctionnements internes" de 20 Minutes, à rappeler que j'ai quitté cette entreprise sans amertume ni inimitiés. Cela vaut aussi pour Pierre-Jean Bozo, avec qui je n'ai eu aucun problème professionnel durant mon passage à la rédaction internet du quotidien, dont j'ai démissionné pour rejoindre l'aventure Mediapart. La vérité m'impose de signaler que je n'ai toutefois pas eu, à l'époque de mon embauche, l'occasion de passer un ultime entretien de validation avec lui.