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Billet de blog 7 octobre 2024

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Les Etats-Unis agressent les Nations Unies et attaquent le Droit international

Je relaie ici un article excellent d'Anne Bernas publié sur le site de RFI et qui emprunte largement aux articles d'Alain Gresh et Sara Grirra sur le site "Orient XXI".

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Illustration 1

L'illustration est de Stephane M.

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Guerre Israël-Gaza: un an après, le constat de l'impuissance de l'ONU et de l’UE

Un an après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le nombre de morts continue de grimper et l’horizon ne montre aucun signe d’éclaircie. Les Nations unies, mais aussi l’Union européenne et les États-Unis, apparaissent impuissants à mettre fin au conflit.

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Malgré près de 42 000 Palestiniens tués depuis le 7 octobre -au lendemain de l'attaque terroriste du Hamas qui a fait 1 205 morts-, les appels incessants du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sonnent encore dans le vide. « J'exhorte le Conseil de sécurité à s’unir pour soutenir un cessez-le-feu immédiat menant à une solution viable à deux États. C’est le seul moyen de mettre fin à ce cycle de tragédie », a déclaré le chef de l’ONU lors de l’Assemblée générale annuelle le 24 septembre. Appelant à mettre fin à la spirale de la violence, il a visiblement en vain rappelé que Gaza est « l’endroit le plus dangereux au monde pour l’acheminement de l’aide ».

L’ONU ne peut avancer que s’il y a consensus entre les grandes puissances. Depuis un an, les Nations unies, ne sont pas parvenues à mettre un terme à la guerre. L’instance planétaire pour le règlement des conflits et la paix dans le monde est minée par les divisions des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. « Le droit de veto sur cette question de la guerre, qui est essentiellement utilisé par les États-Unis, paralyse l’ONU. Et le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, évidemment, ne favorise pas la mise en œuvre d'une politique de négociation », analyse Alain Gresh, directeur du journal en ligne Orient XXI et auteur de Palestine: Un peuple qui ne veut pas mourir (Éditions Les liens qui libèrent).

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« Une période de loi de la jungle » 

Durant le grand raout annuel onusien, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, droit dans ses bottes, a ainsi prévenu durant son allocution et alors que de nombreux chefs d’État passés avant lui à la tribune avaient appelé à mettre fin à la guerre, que son armée continuerait à combattre le Hamas et le Hezbollah « jusqu’à la victoire ». Boycotté par plusieurs délégations, il a ainsi douché les espoirs d’une trêve temporaire de 21 jours au Liban proposée le 25 septembre par la France et les États-Unis, rejoints par de nombreux pays occidentaux et arabes.

La veille, 26 septembre, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas demandait : « Arrêtez le génocide. Arrêtez d'envoyer des armes à Israël. » « Cette folie doit s'arrêter. Le monde entier est responsable de ce que subit notre population à Gaza et en Cisjordanie. »

La Cour internationale de justice, organe suprême des Nations unies en termes de droit international, a affirmé qu'il y avait des risques de génocide à Gaza et a dit que l'occupation était illégale. Israël en fait fi. « Ce à quoi on est en train d'assister, poursuit Alain Gresh, c'est la disqualification du droit international comme base de règlement des conflits. On rentre dans une période qui risque d'être une période de loi de la jungle où le droit international n'a plus aucun poids. » 

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L’UE divisée

Impuissance des Nations unies, mais aussi de l’Union européenne. Le 17 septembre dernier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, appelle à « faire pression » sur Israël et le Hamas palestinien pour parvenir à une trêve dans la bande de Gaza, après des mois de négociations infructueuses. « Tous les acteurs concernés doivent continuer à faire pression sur les deux parties » pour aboutir à un accord permettant un cessez-le-feu et une libération des otages retenus dans la bande de Gaza. Un appel qui lui aussi semble avoir été vain au vu de l’avancement de la situation sur le terrain et des désaccords flagrants entre les 27 membres de l’UE depuis le début de la guerre.

Les 27, qui il y a un an affirmaient à l’unisson « le droit d’Israël à se défendre », se sont rapidement divisés entre deux « camps » depuis un an : celui qui défend bec et ongles Israël et celui qui prône le respect du droit international, voire qui reconnait l’État de Palestine comme l’Espagne et l’Irlande. Trois semaines après le début du conflit, ils ne parviennent pas à s’unir pour appeler au cessez-le-feu, se contentant de réclamer des « pauses humanitaires ».

Parmi les reproches faits à l’UE : l’application d’un double standard entre l’Ukraine et la Palestine. Le voyage d’Ursula von der Leyen en Israël pour y rencontrer Benyamin Netanyahu le 13 octobre 2023 fait des remous à Bruxelles car la présidente de la Commission n’a pas un mot pour les Palestiniens de la bande de Gaza alors sous le feu des bombes.

De son côté, la France était porteuse jusqu’au début des années 2000 d’une voix différente sur le conflit entre Israël et les pays arabes, dont les Palestiniens, pensant qu’une solution « équilibrée » était nécessaire. Elle a ainsi joué un rôle moteur en poussant aux négociations avec l'OLP, en incitant à ce qu'on reconnaisse le droit à l'autodétermination des Palestiniens. « Aujourd'hui, dans les pays européens, la France est l’un des pays les plus alignés avec l'Allemagne sur l'Israël, pointe Alain Gresh. Il y a un changement complet de la politique française qui aggrave les divisions de l'Europe. C'est vrai qu’à 27, c'est difficile de prendre des positions, mais quand les principales puissances de l'Europe, la France et l'Allemagne, s'alignent à tel point sur l'Israël, ça rend toute action autonome de l'Union européenne vraiment très difficile. »

« Si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence c'est de ne pas fournir les armes de la guerre » : Emmanuel Macron a contre toute attente demandé samedi 5 octobre d'arrêter les livraisons à Israël d'armes servant à Gaza, suscitant la colère du Premier ministre israélien.

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Les États-Unis, pieds et poings liés à Tel-Aviv ?

LIRE LA SUITE ICI :

https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20241007-guerre-isra%C3%ABl-gaza-impuissance-onu-ue-et-inaction-des-%C3%A9tats-unis-pour-mettre-fin-%C3%A0-la-guerre

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