Peut on maintenir un homme en prison sans raison en France ? La réponse est oui.
Article bien informé du Monde Diplomatique :
Il aura bientôt passé plus de temps en détention que M. Nelson Mandela. Il est, avec le Palestinien Karim Younes, le militant des Black Panthers Mumia Abu-Jamal ou l’Amérindien Leonard Peltier, l’un des plus vieux prisonniers politiques du monde. Et c’est en France — actuellement au centre pénitentiaire de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées — qu’il croupit depuis vingt-sept ans. Arrêté le 24 octobre 1984, M. Georges Ibrahim Abdallah, né le 2 avril 1951 à Kobayat, dans le nord du Liban, y a été condamné en 1987 à la prison à vie.
Malgré un réseau de soutien actif, qui ne cesse de manifester pour sa libération, le mur du silence médiatique restait difficile à briser. Il l’a été, aussi étonnant que cela puisse paraître, grâce à M. Yves Bonnet, préfet honoraire, ancien directeur de la direction de la surveillance du territoire (DST) (1), qui avait contribué à l’arrestation de M. Abdallah.
Interrogé le 28 décembre 2011 par France 24, l’ex-patron du contre-espionnage français (entre 1982 et 1985) a fait une déclaration fracassante : « Cette injustice a assez duré ; elle a même dépassé les limites du raisonnable. Plus rien ne justifie son incarcération. Qu’on le mette dans un avion et qu’on le renvoie chez lui, au Liban, où les autorités sont disposées à l’accueillir. » Il a même reconnu son « malaise » après l’accord qu’il avait obtenu en 1985 : M. Abdallah devait être libéré et échangé contre M. Gilles Sidney Peyroles, conseiller culturel français à Tripoli, enlevé en mars de la même année au Liban par la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL). « J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée, et on a voulu faire croire qu’à l’époque j’avais négocié tout seul. »
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M. Abdallah présente toutes les garanties de réinsertion requises. Surtout, il pourrait retrouver son pays, comme nous l’a confirmé le ministre des affaires étrangères libanais Adnan Mansour : « C’est le moment de le libérer, d’autant plus que sa conduite en prison a été exemplaire. C’est une question d’humanité. Il sera bien sûr accueilli dans notre pays, puisqu’il est citoyen libanais. » Une position qu’a réitérée le premier ministre Najib Mikati lors d’une visite officielle à Paris, en février.
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