Juridiquement, quand la Cour Internationale de Justice (CIJ) appelle au cessez-le-feu, ce doit être pour les deux parties en présence.
Là ce n’est pas possible car l’Afrique du Sud n’est pas belligérant. Et le Hamas n’est pas le requérant devant la CIJ.
Mais la CIJ a bien demandé de cesser de tuer des Palestiniens. Ce qui est équivalent à une demande de cesse-le-feu.
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Les médias reprennent cette idée que la CIJ n’ait pas appelé au cessez-le-feu pour diffuser l’idée que la CIJ n’aurait pas considéré les crimes israéliens comme si graves que cela, finalement.
Mais c’est totalement faux : la CIJ dit qu’il y a un risque de génocide, ce qui est d’une considérable gravité , et elle demande à Israël d’arrêter de tuer les Palestiniens.
Pourtant dans l'article "La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’empêcher un génocide à Gaza" de François Bougon et Jérôme Hourdeaux édité le 26 janvier, le chapeau annonce :
"Selon la plus haute instance judiciaire internationale, « il existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » aux Palestiniens de Gaza. La Cour demande à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission […] de tout acte » de génocide. Mais n’appelle pas au cessez-le-feu. "
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Il est très important de souligner que la juge américaine Joan E. Donoghue (chaque pays nomme un juge à la CIJ) a voté pour l'ensemble des six mesures provisoires de la CIJ.
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Seuls 2 juges n'ont pas voté pour l'ensemble des six mesures provisoires de la CIJ :
Le juge israélien, M. Barak a voté en faveur de deux mesures incluses dans la décision : exiger d’Israël qu’il fasse tout « en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre un génocide à l’égard des membres du groupe palestinien dans la bande de Gaza » et ordonner « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont nous avons un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens dans la bande de Gaza ».
La juge ougandaise a, comme le juge israélien, voté contre l’affirmation du tribunal selon laquelle certaines actions israéliennes dans la guerre contre le Hamas pourraient violer la Convention sur le génocide.
L'Ouganda a aussitôt démis sa juge.