Stéphane Ortega (avatar)

Stéphane Ortega

Journaliste

Abonné·e de Mediapart

208 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 novembre 2018

Stéphane Ortega (avatar)

Stéphane Ortega

Journaliste

Abonné·e de Mediapart

Les grèves de la faim se multiplient dans les conflits du travail

Signe d’entreprises ou d’administrations sourdes aux revendications de leurs employés, de plus en plus de salariés optent pour la grève ultime, celle de la faim. Dimanche 28 octobre, deux agents de l’hôpital de Vierzon ont entamé un jeûne, alors qu’une partie du personnel est en grève depuis 138 jours pour le maintien de plusieurs services.

Stéphane Ortega (avatar)

Stéphane Ortega

Journaliste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce n’est pas par désespoir, mais pour défendre leur hôpital ont expliqué à la presse locale Pierre et Olivier, deux agents de l’hôpital de Vierzon dans le Cher. La dernière réunion, le 24 octobre, entre l’intersyndicale représentant les grévistes et l’Agence régionale de la santé (ARS) n’a pas donné de garanties sur le maintien des services, dont celui de maternité, de l’hôpital de cette petite ville de 70 000 habitants. Et ce, malgré 135 jours de grève contre la suppression de 25 postes. La directrice de l’ARS écrivait même ne pas s’engager à « maintenir l’ensemble des services dans leur totalité, leurs capacités et leurs fonctions actuelles », appuyant sa décision sur l’endettement et la trésorerie exsangue de cet hôpital.

Le sentiment de ne pas être entendu sur ce qu’ils jugent essentiel, ici le maintien d’un accès aux soins de proximité pour la population, les a amenés à cette forme ultime de protestation : la grève de la faim. Pourtant, les agents mobilisés avaient déjà mis en œuvre des actions innovantes : cortège de fausses femmes enceintes partant à pied de l’hôpital de Vierzon pour celui de Bourges, poupons accrochés aux grilles de l’hôpital, chaîne humaine de 2500 personnes associant la population, clip vidéo, etc. En vain, les contraintes budgétaires restent indépassables pour l’ARS, comme pour le ministère, ou le gouvernement qui s’apprête à faire voter la loi de finances 2019 sans moyens supplémentaires en personnels soignants. Ce, malgré les annonces d’un plan santé le 18 septembre.

Hôpital : à la vie à la mort

La grève de la faim à Vierzon n’est pas un cas isolé. Dans le secteur de la santé publique, les messages d’alertes se multiplient et plusieurs conflits sociaux s’enlisent, faute de trouver des réponses auprès de leurs tutelles. En 2017 déjà, deux centres hospitaliers ont été touchés par des grèves de la faim du personnel. D’abord au CHU de Limoges où quatre syndicalistes CGT et SUD cessent de s’alimenter pour exprimer la souffrance dans laquelle travaille le personnel de l’établissement. Ils tentent ainsi d’obtenir de leur direction, sourde jusque là, les embauches nécessaires pour faire tourner des services au bord de l’asphyxie. Quatre jours plus tard, ils obtiennent 17 postes d’infirmiers et d’aides-soignants, un pool de 60 personnes pour les roulements et un accord sur le remplacement de tous les départs en retraite.

Lire la suite

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.