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Billet de blog 4 novembre 2018

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Suicide d’une factrice : ils exigent le départ des encadrants depuis 10 jours

Depuis le 25 octobre, les factrices et facteurs du bureau de distribution de Sarlat en Dordogne ont cessé le travail. Ils exigent le départ de trois cadres dont le management est jugé responsable du passage à l’acte de leur collègue la veille. Au dixième jour de conflit, la direction de La Poste refuse toujours d’accéder à leur demande et réclame une reprise du travail.

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« Un dispositif d’écoute a été mis en place », annonce la direction régionale Nouvelle-Aquitaine de La Poste qui appelle « au respect de la douleur des proches » et réclame la plus grande prudence et retenue sur les causes du drame, moins de 24 heures après le suicide de Paula, une factrice de 44 ans exerçant à Sarlat. Un message auquel ses collègues de travail ont réagi par un droit de retrait qui dure maintenant depuis 10 jours. Paula, en arrêt de travail depuis plusieurs mois pour dépression, a mis fin à ses jours le 24 octobre à son domicile. Selon ses collègues, elle s’était plainte du harcèlement de sa direction. Un harcèlement quelle dénonçait encore dans des SMS à destination de plusieurs agents, le matin même de son passage à l’acte. Ce jour-là, elle attendait chez elle un contrôle médical diligenté par son employeur.

Toujours le 24 octobre, dans le bureau voisin de Siorac-en-Périgord, dirigé par le même chef d’établissement que celui de Sarlat, une scène digne du Far West se déroule. Des mots sont échangés entre Christophe, un facteur, et son responsable production avant le départ en tournée. La tension est forte dans ce bureau qui vient de souffrir une réorganisation. Une fois sa tournée effectuée, le facteur est convoqué dans le bureau de la direction pour se voir signifier une mise à pied. Se disant fatigué, l’agent refuse et rentre chez lui, renvoyant au lendemain la procédure disciplinaire. Là, selon des témoignages de facteurs, deux encadrants l’auraient sorti manu militari de son véhicule, plaqué au sol et ramené dans l’établissement. Une version contestée par La Poste, mais faisant l’objet d’une plainte déposée par le facteur.

Droit de retrait de longue haleine

Au petit matin du 25 octobre, les factrices et facteurs des bureaux de Sarlat et Siorac-en-Périgord exercent leur droit de retrait et réclame le départ définitif des trois encadrants de leur établissement. Le harcèlement qu’ils dénoncent est confirmé au journal Sud Ouest par la CGT Fapt qui évoque de nombreux dossiers disciplinaires et plusieurs procédures. Un premier CHSCT extraordinaire le vendredi 26 octobre est suspendu au bout de deux heures de réunion faute d’accord entre les parties. Aux demandes de mises à pied des cadres de l’établissement, la direction ne propose qu’un éloignement temporaire d’une semaine. Inacceptable pour les représentants du personnel qui réclament la présence de l’inspection du travail.

Lire la suite : https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/suicide-dune-factrice-ses-collegues-exigent-le-depart-des-encadrants-depuis-10-jours-11042455

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