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Billet de blog 16 avril 2020

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Hécatombe dans les Ehpad : scandale d’un État toujours en retard

Il a fallu attendre le 2 avril pour que Jérôme Salomon donne un premier décompte du nombre de personnes âgées décédées du Covid-19 dans les Ehpad. Soit 17 jours après le « nous sommes en guerre » du chef de l’État et deux mois après les premiers cas de contamination en France. Dans les Ehpad les retards dans les mesures prises se payent durement : 6 524 morts en date du 15 avril.

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« Il faut mobiliser des moyens, faire en sorte de pouvoir tester, de pouvoir protéger », expose Édouard Philippe lors des questions au gouvernement devant l’Assemblée nationale. Le b,a-ba d’une politique visant à éviter un désastre dans des Ehpad notoirement sous-dotés : des moyens et des tests pour pouvoir protéger. Cette évidence, apparemment non effective au moment où elle est formulée, à bien comprendre le discours du Premier ministre, date du mercredi 8 avril.

Six jours plus tôt, Jérôme Salomon, faisant état de remontées partielles, donnait pour la première fois une comptabilité macabre dans les maisons de retraite : 884 décès. À la suite de quoi, le ministre de la Santé Olivier Véran annonçait le 6 avril sa décision de « tester tous les résidents et tous les personnels à compter de l’apparition du premier cas confirmé ». Une décision tardive et ne prenant pas en considération, encore à ce jour, les possibilités de contamination de maisons de retraite par des soignants pouvant être asymptomatiques, mais contagieux.

Des signaux d’alerte dès la mi-mars

À quel moment cette décision élémentaired’un dépistage général à l’apparition d’un premier cas aurait-elleété pertinente ? Rétrospectivement, probablement trois ou quatre semaines plus tôt. Soit à l’instantoù la fermeture de tous les établissements scolaires est annoncée par Emmanuel Macron le 12 mars. Avec certitude : deux semaines avant les annonces du ministre de la Santé du 6 avril. En fait, à l’heure où le gouvernement fait adopter définitivement par le parlement l’état d’urgence sanitaire le 22 mars. À cette période, les signaux d’alerte sont déjà au rouge et l’exécutif ne peut affirmer ne pas en avoir connaissance. Après des décès au « compte goutte », mais déjà de trop,d’un ou deux résidents dans quelques Ehpad, les drames collectifs tombent.

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