Un barrage de pneus et de palettes en feu barre l’accès d’une rue menant aux voies. La cinquantaine de cheminots présents accueillent le lever du jour, au niveau de la gare de triage des trains à Nîmes, située à quelques kilomètres de la gare de voyageurs. Seul le TGV de 6 h 54 à destination de Paris gare de Lyon est passé ce matin. Contrôleurs, aiguilleurs, conducteurs, agents de la maintenance et de la vente sont réunis pour la septième journée de grève à la SNCF et la quatrième séquence de débrayages sur la modalité de 2 jours d’arrêt de travail tous les cinq jours.

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C’est le moment de se compter. Sur son atelier, « ils ne sont que cinq sur 95 à n’avoir jamais fait grève depuis le 3 avril », raconte un cheminot CGT proche de la retraite, soulignant ainsi la force historique du mouvement. Certains agents se relaient dans la grève, un jour oui, un jour non, quand d’autres répondent à tous les rendez-vous. Le vieux militant syndical, entré à la SNCF en 1982, se fait un peu chambrer. « Il peut vous raconter la grève de l’hiver 1986 et l’histoire des coordinations de cheminots », s’amusent des collègues plus jeunes. Mais tous sont d’accord sur le constat : ils ont rarement vu autant de cheminots adhérer au mouvement et participer à la grève.
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