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Billet de blog 9 janvier 2025

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Le combat continue

Jean-Marie Le Pen est mort, mais ses idées ne sont que trop vivantes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jean-Marie Le Pen est mort. En guise d’hommage, Jordan Bardella rappelle ses engagements « sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie ». Oui, Le Pen fut soldat de l’armée coloniale.

En Indochine, il est arrivé après la bataille, littéralement. Puisqu’il atterrit quelques semaines après Dien Bien Phu, en 1954.

En Algérie, c’est cette fois son heure. Il fait six mois chez les « paras » en 1957, en pleine bataille d’Alger. Là-bas, Le Pen a torturé. Il est de notre devoir de le rappeler. Et si, en ce jour nous devons rendre un hommage, c’est à Ahmed Moulay, torturé et tué le 3 mars 1957 sous les yeux de ses enfants, par une patrouille conduite par le lieutenant le Pen. Sur place, il oublie un poignard des Jeunesses hitlériennes. Sur le fourreau est inscrite en lettres capitales J.M. Le Pen, 1er REP.

Il n’aura jamais un mot de regrets pour les exactions qu’il a commises et jusqu’au bout évoquera avec nostalgie l’Algérie française. 

Illustration 1
poignard oublié de Le Pen © Le Monde

C’est notre devoir de journaliste que de rappeler cette histoire, comme c’est notre devoir de détailler l’héritage qu’il laisse. Tout au long de sa vie, Jean-Marie Le Pen a rassemblé toutes les radicalités nationalistes et a, plus qu’aucun autre, structuré cette famille politique désormais aux portes du pouvoir.

Ce mardi, sur les réseaux sociaux, chacun y va de son petit mot – les vieux grognards, comme les jeunes loups – toutes tendances confondues. Monarchistes, identitaires, néofascistes ou catholiques intégristes rendent hommage à celui qui a, pendant 39 ans, dirigé le Front national, maison commune de toutes les familles d’extrême droite. Leur maison.

Des idées à combattre

Cette semaine, Jean-Marie Le Pen est mort, mais ses idées ne sont que trop vivantes, alors pour nous, le combat continue.

Il n’y a pas de presse neutre. Chaque média est situé. Pas forcément partisan, mais attaché à un système de valeurs : les Echos défendent (l’ultra) libéralisme, le Figaro est un journal conservateur… Nos valeurs à StreetPress - antiracistes, féministes, plus généralement attaché à l’égalité entre tous - nous ont engagé dans ce combat contre l’extrême droite.

Ainsi, en juin dernier, au moment des législatives anticipées, nous avons jeté toutes nos forces dans la bataille. Nous avons multiplié les enquêtes (plus de 50 publiées en un mois) et nos révélations ont contribué à faire basculer certaines circonscriptions.

Et aux côtés de nombreux médias indépendants (Mediapart, Politis, Blast, Fakir…) et de nombreux acteurs de la société civile (La CGT, Attac, la LDH…) nous avons réuni des dizaines de milliers de personnes place de la République pour affirmer ensemble notre opposition farouche à l’extrême droite. 

Illustration 2
Foule place de la République © Nnoman Cadoret

Nous avons gagné mais ce n’est qu’un répit

Il est minuit moins dix. D’autres batailles approchent et le RN fourbit ses armes, choisit ses candidats pour les législatives et laboure d'ores et déjà le terrain en vue des municipales de 2026.

Nous aussi, à StreetPress, envisageons la suite. Il nous faudra être plus forts et mieux préparés. Mais nous serons à vos côtés, en première ligne.

Pour garantir notre avenir et financer notre travail en 2025, nous devions convaincre 6.000 personnes de nous soutenir avant ce 10 janvier. C’est presque chose faite. Il nous manque seulement quelques dizaines de dons. Aidez-nous à boucler notre campagne et soutenez StreetPress

Illustration 3
Soutenez un média engagé contre l'extrême droite © StreetPress

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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