Maurice André nous a fait l'immense privilège et honneur de venir se produire en concert à la cathédrale Saint Étienne d'Agde dans l'Hérault. Le public ne s'y est pas trompé : les 450 places ont été prises d'assaut, et il y avait pas mal de gens assis par terre, debout au fond. Il formait un trio avec sa fille, Béatrice (hautbois) Jean-Claude Françon (orgue). Son fils Nicolas, à nouveau papa, s'est fait remplacer par un artiste Georges Bouron (Cocobouron) .
En dehors de la notorité de Maurice ANDRE, considéré comme le plus grand trompettiste classique, le programme était en lui-même alléchant. Qu'on en juge :
- Suite en Ré Majeur, 2 trompettes et orgue de HAEDEN
- Concerto en sib Majeur n°2 Hautbois et orgue de HARDEN
- Passacaille en Ré mineur BuxWV 161 Orgue de BUXTEHUDE
- Jésus que ma joie demeure Trompette et orgue de BACH
- Ave Maria pour trompette et orgue de SCHUBERT (écouter la vidéo jointe)
- Concerto en do mineur trompette et orgue de MARCELLO
- Concerto en la mineur BWV 593 Orgue de BACH
- Sonate de concert en ré mineur trompette et orgue de TELEMANN
Tout cela avait été précédé d'un morceau de l'Harmonie d'Agde, interprétant les Lunes de Cuzco et conclu, par deux fois à la demande expresse de Maurice ANDRE et sous sa direction, par les trompettes d'Aïda de VERDI, joué notamment par les enfants de l'école de musique d'Agde.
Très bavard, demandant sans cesse à son cousin de lui passer un micro, il a insisté sur le rôle de la musique dans la vie, sur son histoire de mineur cévenol, le rôle de sa famille et de son père musicien plus particulièrement. Il a dit qu'il était là pour les jeunes, pour les aider, pour l'humanité. Il a même précisé que s'il pouvait changer le monde, il le ferait. Il a enfin critiqué les autorités publiques, coupables de laisser mourir les Harmonies faute de soutien financier.Sans les harmonies, a-t-il précisé, il ne serait pas lui même ce qu'il est devenu, comme la plupart des musiciens classiques. Que les préoccupations aillent vers la sécurité publique peut se concevoir, mais il ne faut pas non plus négliger le rôle de la musique y compris dans ce domaine : les enfants qui font de la musique ne font pas de bêtises. Mais il semble que nos beaux esprits, a-t-il dit, aient fait "8 ans de droit, et tout le reste de travers". 'adjointe à la culture, Yvonne KELLER, lui a répondu qu'à sa mesure, la Ville d'Agde ne ménageait pas ses efforts pour que la musique ait une place de choix dans la commune, mais si tout n'est pas parfait et que beaucoup reste à faire. Au nom du conseil municipal, elle lui a fait le cadeau du buste de l'Ephèbe d'Agde. En tous les cas, il est clair que sans l'implication, le dynamisme et le talent du directeur de l'école de musique, François DURAND, et du professeur de trompette Philippe PIGASSOU, qui se consacre désormais uniquement à l'enseignement de cet instrument, cette soirée inoubliable n'aurait jamais eu lieu. Qu'il leur en soit remercié.
Mais au delà, c'est un homme chaleureux, disponible, modeste, simple et plein d'humour. A l'issue du concert et après une petite séance de dédicaces, il s'est mêlé au public pour discuter et rire, témoigner de sa joie d'être ici, parmi nous. Quel homme extraordinaire, vraiment. La vie paraît tout à coup plus belle quand on fait des rencontres comme celles-là et qu'on assiste à ce type d'évènements !!
Les lecteurs désireux de poursuivre d'approfondir les informations de ce billet se reporteront utilement sur le site Maurice ANDRE, ainsi que sur cette bibliographie de France-Musique.
Je n'arrive pas techniquement à insérer la vidéo à ce billet. On le trouvera alors à cette adresse :
http://www.dailymotion.com/video/x2y9c2_avemaria_music