Madame la République,
Puisque toutes les voies de recours sont épuisées, nous devons, nous, citoyens, vous informer du danger que vous encourrez.
Partout dans ce pays, vos lois sont violées, bafouées, méprisées, par ses propres représentants. Le sentiment que l’injustice a pris le pouvoir, et la corruption triomphé, concerne l’immense majorité de vos citoyens. Encore la plupart, il faut l’espérer, n’ont-ils jamais eu affaire à un tribunal rendant soi-disant ses jugements « au nom du peuple français ».
Nous aimons vos lois, vos valeurs, vos principes, parce qu’ils nous protègent de l’arbitraire et de l’anarchie. Nous aimons l’idée que, à travers les urnes, notre voix soit entendue. Nous aimons l’idée que nos enfants puissant grandir dans le pays des droits de l’homme, et que son drapeau soit, encore et toujours, synonyme de progrès. Nous aimons aussi, par dessus tout, la liberté d’expression à laquelle nous pouvons prétendre grâce à vous.
Malheureusement, Madame la République, à l’heure actuelle, le simple fait de citer vos lois et votre constitution devient une forme de délinquance sociale. Nous, citoyens, n’avons plus le droit d’invoquer les droits que vous nous avez attribués. Trop de gens souhaitent votre mort, et plutôt qu’une exécution en règle sur l’échafaud, ils ont choisi la stratégie la plus redoutable, celle du cancer, pour vous ronger de l’intérieur. Votre ennemi de l’intérieur n’est même pas un dictateur. Il n’a même pas l’excuse de l’idéologie pour justifier ses crimes à votre encontre. Non, le seul but qu’il poursuit est bien plus prosaïque : l’argent.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Quand la politesse implique alors que l’on parle de « dysfonctionnements », c’est d’escroquerie qu’il faut parler. Vous ne dysfonctionnez pas, Madame la République, vous êtes lentement dépouillée de votre fortune personnelle, qui est celle du peuple, au nom de l’intérêt supérieur d’une poignée de malfrats qui s’emparent de vos institutions en les gangrénant peu à peu, profitant qui du corporatisme, qui de la complicité d’autrui. La plupart de nos élus se sentent impuissants face à la dictature financière que l’on vous impose. Pendant que des millions de chômeurs et de pauvres, un français sur six, se demandent de quoi demain sera fait, quelques cellules cancéreuses profilèrent et s’enrichissent sur le plus grand nombre. Administrations, justice, organismes de recouvrement, tout est prétexte à spolier le citoyen au détriment de ses droits, de vos lois, et de notre nation. La panacée, activité rentable s’il en est, étant le trafic de nos propres enfants, institutionnalisé par les placements abusifs, et là encore, employons les mots qui font sens réel, illégaux. Pour ceux qui tentent de réagir, de se défendre ou de protéger les autres, le traitement médical est toujours identique : dénigrement, prison, omerta médiatique, empoisonnement social. Les plus favorisés ont opté, eux, et ce depuis longtemps, pour l’exil, qu’il soit fiscal ou physique.
Soyez néanmoins assurée, Madame la République, que nous serons nombreux à lutter, encore et encore, pour défendre vos valeurs et vos institutions, puisqu’après tout, aujourd’hui, on guérit déjà un cancer sur deux. L’espoir est permis.