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Billet de blog 31 mai 2017

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émanescence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mon fils me demanda ce matin quel était mon mot favori.

-   Je ne sais pas, quelle question, quel est le tien?

- Florissant me répondit-il sans hésiter.

- Pourquoi?

- J'aime bien, ça me fait penser à une jolie boule qui rebondit légèrement dans les airs tout en devenant plus volumineuse.

Cette boule bondissant me fit aussitôt penser au ballon blanc qui poursuit Patrick McGoohan dans la série Britannique, Le Prisonnier. Une vision angoissante comme je me plais à les construire, je n'en dis rien au fiston ne voulant pas troubler son petit-déjeuner.

Je remarquai qu'il avait choisi à la fois un verbe au participe présent et un adjectif. Commerce florissant. Un procès, un devenant plutôt qu'un nom ou un adjectif simple. C'est son coté asiatique, privilégier la transformation sur l'être. Là aussi je ne lui en dis rien.

Je lui confiai que j'avais fait aussi la veille une liste de mots que j'aime.

Longtemps le matin je lisais pendant trente minutes assit sur le canapé du salon attendant que toute la famille se lève. Puis je remplaçai cette routine par une séance d'écriture: une phrase par jour. Rien qu'une, n'importe laquelle, une belle phrase, une phrase anodine, une phrase compliquée, peu importe, un phrase uniquement, trente minutes au service d'une phrase. Puis je décidai hier de briser cette nouvelle forme de méditation en faisant une liste de mots que j'ai plaisir à entendre, à écrire, à lire, à me remémorer. 

Mon fils me pria de lui déclamer ce précieux inventaire.

Ineffable

Immanence

Prémisse

Réminiscence

Supplice

Emanescence

Evanescence

Luminescence

Indicible

Inénarrable

Transcendance

Décadence

Pourpre

Idoine

Diaphane

Pivoine

Oraison

Marbré

Limbes

Catharsis

Il m'interloqua en me précisant qu'émanescence n'était pas un mot.

-      c'en est un maintenant puisque je l'ai mis dans ma liste.

Il parût décontenancé, son visage se troubla, puis il sourit légèrement en observant le plafond, il réfléchissait tout émanescent de bonheur. Je crois qu'il comprit alors la force du langage, son ineffable capacité à trouver notre voie, notre tao.

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