Filiation, assistance médicale à la procréation, gestation pour autrui, prostitution, fin de vie (…), sont autant de questions qui ont alimenté l’actualité politique et judiciaire ces derniers mois et qui méritent un véritable débat politique, philosophique et juridique dont on nous prive aujourd’hui par souci « d’apaisement ».
Les principes de dignité de la personne humaine et de non-patrimonialité du corps sont très vite invoqués pour clore toute velléité de réflexion sur la légitimité et/ou les modalités de l’intervention étatique dans ces domaines. Mais ces nobles principes ne servent-ils pas d’alibi au retour d’un nouvel ordre moral qui voudrait imprégner l’intervention publique ?
Faut-il protéger l’individu contre lui-même – et ceux qui pourraient l’exploiter - dans une société où les rapports de domination ne peuvent être ignorés ? Mais que devient alors la liberté de l’individu, prise entre répression au nom d’une certaine conception de l’ordre public et régulation paternaliste au nom de la protection des plus vulnérables ?
Le rapport de la personne à son corps et à sa vie, qui relève par essence de l’intime, est traversé par un ensemble de règles et de normes qui prennent appui sur des institutions religieuses, judiciaires, pédagogiques, médicales.
Sur les questions qui font l’actualité et dans d’autres domaines comme l’interruption volontaire de grossesse ou le changement de sexe, la loi autorise, réglemente, proscrit des comportements, édifiant des limites à la liberté individuelle.
Et alors même que ces normes devraient être le produit d’une véritable délibération démocratique, le dispositif dit « bioéthique » actuel accorde peu de place à la société civile : experts et sachants y détiennent la « parole légitime » qui dicte nombre des décisions prises en ces domaines.
Soumis à des influences diverses et antagonistes, ces régimes de régulation se reconfigurent pour définir et encadrer la liberté de disposer de son corps, de son ventre, de son sexe, liberté de procréer ou de ne pas procréer, liberté de décider de sa mort.
La libre disposition de soi agite la société, bouscule le politique et interroge le droit.
Et quand le droit vacille, le judiciaire est sommé de répondre aux aspirations à la réappropriation de soi qui animent la société : état civil, adoption, fin de vie ont donné lieu à des décisions placées sous les feux médiatiques.
Le Syndicat de la magistrature souhaite participer à cette réflexion et la faire vivre. Il organise à cet effet au palais du Luxembourg à Paris, le 3 novembre 2014, un colloque auquel de nombreux universitaires, chercheurs, sociologues, juristes, anthropologues, médecins ainsi que des personnalités politiques et des représentants d’associations ont accepté de participer.
Vous pouvez y assister en vous inscrivant à l’adresse suivante : contact@syndicat-magistrature.org (inscription gratuite) ; vous trouverez le programme en fichier attaché ci-dessous.
Lundi 3 novembre 2014, à partir de 9 h 30, au Palais du Luxembourg à Paris, salle Clémenceau.