TCHAPAIEV

Abonné·e de Mediapart

209 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 décembre 2017

TCHAPAIEV

Abonné·e de Mediapart

TOUTES AFFAIRES CESSANTES : UN AVANT GOÛT CETA , TAFTA ET AUTRES MACHINATIONS

J’interromps le travail auquel je me suis astreint pour évoquer un événement que j’ignorais et que je découvre dans « QUI AIDAIT HITLER ?» de Ivan Maïski Ambassadeur de l’URSS au Royaume-Uni de 1932 à 1943.

TCHAPAIEV

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

TOUTES AFFAIRES CESSANTES : UN AVANT GOÛT CETA , TAFTA ET AUTRES MACHINATIONS .

J’interromps le travail auquel je me suis astreint pour évoquer un événement que j’ignorais et que je découvre dans « QUI AIDAIT HITLER ?» de Ivan Maïski Ambassadeur de l’URSS au Royaume-Uni de 1932 à 1943. Une version de cet ouvrage parut en son temps aux éditions de Moscou ; les éditions Delga ( qui se sont fait une spécialité dans la « réhabilitation » de la politique de J. Staline y inclus les grands procès qui coûtèrent la vie à de très nombreux officiers sans tache de l’Armée Rouge etc…  , option qui lui appartient et que je ne partage d’aucune façon) ) ont repris ou ont simplement traduit un ouvrage existant paru en russe et qu’on ne peut se procurer facilement. Cet ouvrage tranche heureusement avec d’autres et offre au ( à la) lecteur.trice français.e un témoignage sans langue de bois et de première main   .

Ceux et celles qui ont un peu de culture historique et politique à gauche doivent savoir que Ivan Maïski fit partie de la cohorte des diplomates soviétiques de haut vol comme l’URSS  en produisit avant-guerre( par exemple Maxime Litvinov , et avant lui G .Tchitcherine   ;même si on considère A Gromyko comme un diplomate habile et talentueux , ses Mémoires n’ont rien en commun avec ce qu’écrit Ivan Maïski lequel j’y insiste fut très loin d’être le seul de sa trempe à cette époque ; de plus Ivan Maïski  occupa un poste tout à fait déterminant et crever le mur en béton armé des préventions , de l’animosité de la classe dirigeante britannique n’était pas une mince affaire à cette époque .

Ce qui peut attirer l’attention de mes lecteurs.trices éventuels.lles est ceci : entre les deux guerres mondiales , l’URSS dut faire face à des actes qui préfigurent complétement l’application du CETA ou /et du TAFTA ou/et de l’une quelconque de leurs versions ; il ne manquera pas de lecteurs-trices  pour hausser les épaules en pensant que cet exemple historique ne leur apporte rien qu’ils.elles ne sachent déjà …mais comme une récente émission politique de grande écoute ne trouva même pas le moyen d’évoquer ces questions , peut-être ce billet n’est pas inutile .

Le Gouvernement britannique avait conclu un accord commercial avec l’URSS en 1930 ; mais en 1932 , la Grande Bretagne  était passée entretemps du libre -échange au protectionnisme ; divers traités commerciaux devaient naturellement être revus sans que soient touchée l’économie des textes en question ; mais pour l’URSS, il en alla autrement .L’idée s’était répandue que le régime soviétique allait s’écrouler et les milieux dirigeants britanniques croyaient à cette fable ; ils tentèrent donc de vendre la renégociation du traité commercial le plus cher possible ; nous ne donnons pas tous les détails en nous concentrant sur l’essentiel : la Grande Bretagne exigeait notamment qu’une « compensation «  soit versée aux capitalistes anglais ayant souffert de la révolution d’Octobre » ; la Compagnie « Lena Goldfields » serait dédommagée des pertes subies …..(Qui aidait…Op cit) ; c’est là qu’on rencontre la première version des traités en TA …. I Maïski détaille l’affaire ; cette compagnie britannique avait obtenu une concession de la part du gouvernement tsariste dès 1908 la concession des gisements auriféres de la Léna ; Octobre met fin à cette concession mais en 1925   sur la base du décret soviétique de 1920 sur les concessions la « Lena Goldfields » avait conclu un nouvel accord ( à de toutes autres conditions) et entreprit à une large échelle l’extraction de l’or . En 1929 elle employait 15000 personnes ; entre temps elle s’était muée en consortium Américano- britannique , fonctionnant sur les critères du capitalisme en violant les lois soviétiques ; il en résultait d’innombrables conflits entre ce consortium et le gouvernement soviétique ; en 1930 fut décidé de metrte fin à tous les litiges PAR VOIE D’ARBITRAGE  , les parties étant d’accord sur le composition du Tribunal d’Arbitrage . ; une semaine avant la date de l’ouverture des séances  , la Compagnie décréta un lock-out et ferma ses bureaux de Moscou . Le gouvernement soviétique décida que dans ces conditions l’accord de concession avait cessé d’exister de facto et de jure . De ce fait, il décida de ne pas prendre part à l’arbitrage  , prévu par un accord devenu nul par la volonté d’une des parties . La Lena Goldfields insista néanmoins pour que deux membres du Tribunal ( le Président et le représentant de la Compagnie )examinassent malgré tout le litige en l’absence de tout représentant du gouvernement soviétique . Ce pseudo arbitrage rendit son verdict : le gouvernement soviétique devait restituer à la Compagnie 350000£ au titre du capital investi et

 9 500 000£ au titre de compensation pour les bénéfices escomptés sur 25 ans (Qui aidait Hitler Op Cit ) … le fait que cette affaire se doubla d’une autre affaire encore plus grave ne nous concerne pas ici ; en tout cas , un nouvel accord commercial fut signé en février 1934 bien que en 1933 cela semble hors de portée .

Il n’est pas très utile de s’étendre plus longuement : qu’une Compagnie anglo -américaine exige d’un Etat ces compùensations exorbitantes au travers d’une procédure d’arbitrage parfaitement truquée donne une petite idée de ce qui attend les pays de l’Union Européenne ; certes ces prétentions furent réduites à néant ; l’URSS ne pouvait à l’époque que sortir gagnante du bras de fer . Il en va tout autrement aujourd’hui et ce scénario , à défaut d’être reproductible rendra les accords commerciaux totalement défavorables aux pays de l’UE et en particulier le nôtre ; les négociations y afférentes ne manqueront pas de clauses léonines qui pèseront drastiquement sur les ressources publiques ; la France de Macron n’est pas l’URSS de1933 ; les « accords » envisagés en ……TA doivent être vigoureusement repoussés et en tout état de cause soumis à ratification par référendum ;faute  de quoi  on aurait une politique de maquignons escrocs .  Avis sans frais à celles et ceux qui ne comprennent pas immédiatement de quoi il est question.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.