L’Affaire Nour .
Le monde actuel connaît de plus en plus de moments et de lieux irrespirables ; chaque jour nous montre que le dirigeant du pays le plus puissant de la planète peut décider de tout faire sauter et si cette hypothèse ne fait pas de bruit , en tout cas pas le bruit assourdissant qui serait approprié , c’est qu’on repousse l’idée ; peut-être finalement on se sera fait peur ; plus près de nous il y a le scandale quotidien du personnage que j’ai appelé dans ce Blog « Gatsby le Magnifique » mais personne ne m’a lu ou personne n’a compris ; en tout cas voilà :« Frère il faut mourir » est son crédo pour 99% de ses compatriotes et quant au 1% restants , ma foi , qu’ils se gobergent .
C’est pour souligner que l’on s’accoutume à l’insoutenable. Ce qui suit est en principe une réflexion sur une tragédie à faces multiples. A mon âge, avec ce qui m’est arrivé, une partie de ma vie m’a quitté et à ce que je lis je ne fais déjà plus partie de ce monde qu’à la lettre je ne comprends plus .
Voilà deux jeunes femmes assassinées froidement, d’horrible façon, comme ça un beau jour de Septembre. Elles ont apparemment des proches ; ceux-ci- n’ont pas encore séché leurs larmes et pour certains d’entre eux le sens de la vie s’en est allé sans retour.
Et dans ce contexte, éclate un ouragan politique . Une communiste écrit sur Facebook « le martyr …. » etc….Je dis que ne comprends plus ce monde ; on a trouvé le propos « maladroit » . Le martyr sans « » c’est l’assassin. Je le dis sans ambage : il m’est impossible de rendre compatible ce propos avec l’idée de l’Humain d’Abord ; je n’ai pas lu la suite, pas pu.
En fait si. Il fallait bien ; on est allé chercher un dictionnaire, des citations de Lacan , que sais- je encore. Je ne comprends plus ce monde.
Maintenant ce qui suit va tenter de décomposer en différents niveaux les Niagara qui ont déferlé depuis sur Facebook ; car l’auteure produit ce post en même temps ou presque que le Maire d’une commune de banlieue, que tout le monde considère comme communiste ,prononçait un verdict sans équivoque. Si on fait un mélange entre niveaux distincts, il ne sera pas possible d’en sortir par le haut .
Mme Nour a commis une faute lourde. Je n’ai pas l’intention d’en rajouter. Si elle faisait part d’« un point de vue » sorti d’on ne sait d’où comme on en trouve des tonnes sur Facebook, on passe son chemin ; ce qui fait qu’on s’y arrête, stupéfait, c’est que Mme Nour n’est pas ici une personne privée mais une personne publique . C’est là le problème. Elle tente de justifier son propos mais c’est pire, elle s’enferre ; le PCF peut-il considérer comme une « maladresse » l’idée d’accoler le terme martyr à un assassin ? Si oui, c’en est terminé. Il pourra toujours « expliquer ». Personne de sensé ne l’entendra.
Mme Nour n’est pas une inconnue ; plusieurs de mes amis politiques la connaissent assez pour dire qu’elle n’a pas voulu faire l’apologie du terrorisme. Je ne la connais pas mais je suis prêt à suivre ; ce qu’elle écrit d’ailleurs et sans chercher à torturer les mots ne prête en rien à cette accusation gravissime. Elle a commis une faute lourde voilà tout. On se demande pourquoi il faut toujours en rajouter. Martyr suffit.Je ne vais pas faire de la psychologie ou de la sémantique à deux balles ; le contexte de ses écrits ne permet aucune accusation de ce type : apologie du terrorisme.
Ensuite, la sanction. Mr G Poux est Maire, on l’a dit. Il a agi vite et fort ; on peut discuter. Mais à partir de quels éléments ? On ne peut pas davantage suspecter Mr G Poux d’être le fourrier inconscient de l’extrême droite que d’affirmer que Mme Nour fait l’apologie du terrorisme. Mais on peut discuter sa décision. En outre , la situation n’est pas symétrique .Entre lui et Mme Nour il y a un lien de subordination.
Mais il est comptable devant la population qui l’a élu de ce qui est produit en son nom. Il n’est personne de sensé qui puisse admettre que la Commune concernée accole assassin à martyr.
Il y a beaucoup à dire sur l’assassin. Qu’il ait été manipulé apparaît clairement. Là intervient une discussion connexe sur la façon dont il a été « neutralisé » ; cette discussion est très importante mais rallonge et écarte du sujet.
Enfin vient la question de l’extrême droite ; ce qu’elle écrit est à vomir comme à l’habitude ; mais le Niagara qui se déverse sur Mme Nour lui rend la vie insupportable ; bien évidemment, ces personnages vomitifs exultent devant la réaction du Maire ; mais ce n’est pas à dire que cette décision est la CAUSE de ce fleuve d’immondice. Il y a une origine à cette décision.
Je laisse de côté des aspects peu reluisants ; on défend Mme Nour parce que Mr G Poux est un Traître. Cela ne mérite que le mépris.
Au point de cet exposé, que dire ?
Les communistes devraient avoir à cœur d’en sortir par le haut ; est-ce possible, je le crois, mais comme déjà dit je ne comprends rien au monde actuel et clairement je suis en train d’en sortir ; ce qui suit est le résultat d’une conversation avec un ami très cher lequel à défaut d’accord, a attiré mon attention .
Mme Nour devrait en toute hypothèse dire qu’elle a commis une faute, sans se rendre compte de ce que cela produirait ; pas de pathos, pas d’explications embarrassées ; VI Lénine qui ne parle JAMAIS d’autocritique dit qu’un homme intelligent n’est pas celui qui ne fait jamais d’erreur mais qui les corrige vite et que cela s’applique aussi à un parti qui a l’ambition d’être révolutionnaire .
Sans doute le Maire devrait-il sous réserve de ce qui précède suspendre sa décision et entendre Mme Nour.
Mme Nour devrait être entourée de la plus grande sollicitude, pas d’une complaisance coupable ; elle a besoin en un mot de fraternité. Si on veut à tout prix comprendre comment elle a pu écrire cela, c’est qu’on peut penser qu’elle en manque. Le PCF peut la lui offrir.
Mais tout cela ne serait rien sans la campagne sans merci à mener contre l’extrême droite ; contre ces déferlements de haine, Mme Nour doit être ardemment défendue .