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Billet de blog 5 septembre 2015

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QUELQUES MOTS SUR GRECE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

QUELQUES MOTS SUR GRECE

Il y a débat et débat ; que l’on puisse « débattre » a posteriori de ce que Tsipras aurait dû faire en une chose envisageable bien que peu modeste ; j’aurais aimé voir les tenants d’un plan B, lequel n’est d’ailleurs pas unique à ce qu’on lit, à la place de Tsipras le 13/07 . Mais enfin  la chose est, je le répète, envisageable « in abstracto »   ; deux économistes homonymes mais sans lien de parenté viennent d’expliciter leurs positions dans l’Humanité ; du premier je retiens que « Tsipras a mis un point d’honneur à rester dans l’UE et dans le cadre de l’Euro » ; je me permets de contester radicalement ce point de vue auquel ne répond qu’imparfaitement l’autre protagoniste D Durand ; les formes du débat que l’Humanité peut produire ne permettent pas réellement un échange ce qui fait que l’on a un dialogue de sourds sur certains points ; mais enfin c’est un débat ; insatisfaisant,  mais débat .

Par contre, se dissimuler derrière  les prétendues « positions «  du KKE pour s’économiser l’argumentation n’est pas débattre.

Pour plusieurs raisons :

  1. Dès l’origine le KKE a combattu le gouvernement Syriza et Tsipras en premier lieu. Dès l’origine le KKE a cherché à mettre Tsipras et le nouveau gouvernement de GAUCHE grec en échec ; sollicité pour participer au gouvernement, il s’y oppose catégoriquement ; oh vertu !

    Il se trouve que refuser cette participation c’était CONTRAINDRE Tsipras à chercher une autre alliance gouvernementale et donc sur sa droite OBLIGATOIREMENT ; ce ne pouvait ni être Potami à qui Tsipras n’a rien demandé ni évidemment le PASOK. Qu’on me dise ce qu’il y a de « communiste » dans cette attitude ! Encore doit-on ajouter que même alors Tsipras  ne fit pas une coalition gouvernementale sans principe juste pour avoir une majorité ; le parti de droite sollicité était absolument opposé aux mesures austéritaires et participa au gouvernement SUR CETTE BASE, pas une autre ; déduisez en ce que vous voulez sur les « positions » du KKE.

  2. Ce n’est pas tout : le gouvernement Tsipras prend les premières mesures conformes à son programme ; il en discute avec les parlementaires du KKE qui refusent de s’y associer ; vous voyez du « communisme » ici ?

  3. Cerise sur le gâteau : référendum ; OXI ! Que dit le KKE ? Ni oui ni  non !

    Or jusqu’à la veille du scrutin, le résultat était tout sauf acquis ! Par suite et sans oser le dire la « position » du KKE affaiblissait le camp du NON ; encore Bravo ! C’est là vraiment une attitude révolutionnaire !

    Tout ceci montre qu’en tant que force politique grecque le KKE est DISQUALIFIE et ne peut prétendre participer à un « débat » ; jusqu’à quand l’imposture consistant à s’appeler « communiste » fera-t-elle illusion ?

    Disons les choses tranquillement : le KKE, sa direction,  a hérité des pires méthodes de la période soviétique et…….. s’en vante.  

    Il y a pire : dans les positions les plus récentes du KKE ,  Tsipras est dénoncé comme traitre ;  Mézalor ceux qui le soutiennent en France et en particulier le PCF et sa direction sont aussi des traitres ; il faut appeler un chat un chat ; je ne doute pas un instant que sur Médiapart, il se trouvera des voix pour le clamer mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ; s’il se trouve des membres du PCF pour le penser qu’ont -ils à faire au PCF et de quel « débat » parlent –ils ?  ; veulent-ils « débattre avec des traîtres » ou simplement cracher leur venin pour tenter vainement d’apparaître  comme les dépositaires d’une ligne « révolutionnaire » ?

    Encore un mot sur le « vrai » débat, les « » ne sont pas formels ; il est si facile d’être savant a postériori ; le vrai débat porte évidement sur des question économiques majeures mais ce n’est PAS l’essentiel, de mon point de vue , la question est d’abord POLITIQUE et c’est ce qu’a bien compris Tsipras le 13/07 ; s’il claquait la porte , alors l’Allemagne mettait le PLAN SCHÄUBLE à exécution : dès le lendemain la Grèce était plongée dans le chaos ; tout était prêt ; le peuple grec venait de supporter avec un courage exemplaire la fermeture partielle des banques ; il se retrouvait le lendemain sans AUCUN moyen de paiement ; qui peut spéculer sérieusement sur la suite ? Qui peut avoir l’audace de penser que l’hypothèse d’une nouvelle guerre civile   n’était qu’un épouvantail ? Qui peut oser dire que le fascisme en Grèce est une vue de l’esprit ?  

    En votant NON massivement, le peuple grec appuya de toutes ses forces Tsipras dans son combat, un combat où dans l’UE il était seul ou peu s’en faut. Mais le peuple grec dans son immense majorité ne voulait pas sortir de l’UE ni de l’euro ; prétendre le contraire c’est mentir de façon éhontée ; voilà ce qu’avait parfaitement intégré A Tsipras et voilà pourquoi il signa un « accord » de gangsters qui laissait un peu de respiration.

    Tsipras lui –même reconnaît des « erreurs »  .Lesquelles ? Il est aisé de le savoir ; envers et contre toute évidence, les dirigeants grecs  et Tsipras le premier ont pensé que les traditions démocratiques dans l’UE étaient suffisamment ancrées pour parvenir à un compromis raisonnable. Et cette hypothèse n’était pas le fait d’un illuminé ; les dernières propositions envoyées par le gouvernement grec avaient commencé à fracturer le camp des obsédés des politique austéritaires mais c’était sans compter sur  la volonté du gouvernement allemand à faire un exemple (on avait déjà entendu ça il y a plus de 70 ans, les « exemples », la classe dirigeante allemande connaît très bien)  et sans compter sur la lâcheté doublée d’un rare cynisme du gouvernement français. D’ailleurs Varoufakis ne dit rien d’autre.  

    Mais même si l’on admet cette « erreur » d’appréciation qui est d’ailleurs à l’honneur des convictions démocratiques de Tsipras et pas à sa charge, cela aurait changé quoi le 13/07 ? Et qu’eût -il fallu faire pour prévenir le scénario qui en résulta ? On s’épuise à parcourir les « idées » à ce sujet ;  nationaliser le système bancaire grec  ne faisait PAS partie du programme de Syriza et l’eût -on tenté que cela n’eût pas ajouté un euro dans les banques grecques qui se seraient trouvées en défaut de paiement. Sans parler des réactions populaires prévisibles.  Où donc la Grèce eût-elle emprunté ? Que peut faire un État aujourd’hui sans emprunt ?  La révolution d’Octobre est le seul exemple historique contraire et cela ne devint pensable justement qu’après une guerre civile atroce et l’effondrement partiel des puissances capitalistes dû à la guerre mondiale qu’elles avaient enclenché. Etc Etc ….. Inutile d’en rajouter ; il y a débat et débat et le KKE n’en fait pas partie .

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