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Billet de blog 10 juin 2017

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APRES LA GRÊLE : Premières réflexions sans langue de bois (I)

Je viens d’écouter une des dernières émissions de Jean-Luc Mélenchon « face » à JJ Bourdin ; c’est perdre son temps que de chercher à tout commenter ; celui qui se présente aujourd’hui comme le « chef de l’opposition à la politique » que met en œuvre E Macron avec la dernière détermination va entraîner toute la gauche dans un désastre historique .

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APRES LA GRÊLE : Premières réflexions sans langue de bois (I)

Je viens d’écouter une des dernières émissions de Jean-Luc Mélenchon « face » à JJ Bourdin ; c’est perdre son temps que de chercher à tout commenter ; celui qui se présente aujourd’hui comme le « chef de l’opposition à la politique » que met en œuvre E Macron avec la dernière détermination va entraîner toute la gauche dans un désastre historique ;  pour se reconstruire , la gauche aura besoin d’autre chose qu’un chef autoproclamé qui la mène sciemment  à la débâcle ; je n’épiloguerais pas non plus sur «  la mort et le néant » ; on pouvait penser qu’avec ces mots il avait tout dit . Erreur.

Jean-Luc Mélenchon déclare tout de go que « sa stratégie c’est le conflit » ; même si toute son attitude depuis le début de sa campagne vis-à-vis des forces de gauche et au premier chef de celle sans laquelle il n’existerait pas, à savoir le PCF, est une ignominie, c’est cette phrase que je retiens.

Cette phrase éclairante nous ramène aux questions essentielles, en tout cas certaines d’entre elles , je veux parler de la stratégie et des stratégies politiques ; qu’il y ait conflit , nul ne peut en douter ; le conflit est entre les forces puissantes arcboutées sur la domination sans partage du capital et l’immense majorité de celles et de ceux pour  qui le souci principal consiste à vivre de leur travail, quand ils et elles en ont et vivre tout court pour des millions d’entre nos compatriotes qui en sont privés  ; et dans la période actuelle ce « souci » est tout sauf une banalité  . On appelle cela une « civilisation » ....

Mais le conflit est -il « une stratégie » ? 

Je ne m’intéresse ici qu’à un unique point de vue : après la grêle électorale , viendra la grêle sociale ; reconstruire à gauche sera urgent , ne sera pas simple , et moins que jamais ne se fera au travers des seules explosions sporadiques qui ne manqueront pas de se produire. C’est de ce point de vue exclusif que j’examine cette phrase inouïe « ma stratégie c’est le conflit ».

Pour que des forces de toute nature trouvent le chemin de la sortie de l’épouvante, de l’échec et du désespoir, que peut une stratégie dont l’aspect central est le « conflit » ? RIEN.

Cela sortira des urnes Dimanche ; tant bien que mal je pense que l’attitude constante du PCF sur de longs mois permettra sa représentation parlementaire en doublant celle bien trop faible qu’il détient aujourd’hui. Mais nous serons très loin du compte. Faire du conflit à gauche une stratégie et donc de son double le « rapport des forces » est inaudible pour l’immense majorité de nos compatriotes ; un immense potentiel d’initiatives et de réflexions est ainsi stérilisé. Cela aussi sortira des urnes dimanche avec un taux record d’abstention.

Si le « conflit comme stratégie » est une impasse monumentale, cela signifie-t-il que l’inverse au plan formel à savoir les appels dans le vide à l’union soit une stratégie de substitution ? Nos compatriotes ne sont pas des demeurés. Même si c’est une dimension cachée de la séquence politique, la volonté de pouvoir s’exprimer et de pouvoir DECIDER n’a jamais été aussi forte ; cette volonté aura été saccagée par « le chef d’une opposition » à qui les urnes vont délivrer un certain message ; il arrivera sans doute au second tour dans la circonscription qu’il s’est choisie ( la belle affaire que d’envoyer Menucci au tapis ! Il n’avait besoin de personne pour cela)……. et sera battu .J’assume ma prédiction.  

Le conflit au sein des forces de gauche est moins que jamais une « stratégie » ; il ne s’ensuit pas que l’accord sans lequel rien n’est pensable aille de soi ; il ne s’ensuit pas en somme pour le dire en peu de mots que débattre avant d’agir soit un passage obligé et fondamentalement déplaisant   , nuisible , et somme toute pas si éloigné de la « stratégie du conflit » . C’est là une profonde erreur d’appréciation qui parcourt toute la gauche de diverse manière, dont le PCF ne fut pas indemne puisqu’ il inventa la formule «  l’Union est un combat » avec l’immense succès que nous savons .

Etrange chose que d’avoir à le répéter sur tous les tons : la gauche est une mais elle comporte d’innombrables courants et sensibilités. La gauche est UNE car sa seule mission est sa contribution à desserrer l’étau du « talon de fer » . C’est peu ? Nous verrons cela.

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